Blog de l'association ReOpen911

Les attentats de Karachi, pouvoirs politiques et médiatiques.

Posté par AtMOH le 18/06/2010

Un attentat meurtrier attribué de manière catégorique à Al Qaeda, une obstruction manifeste du pouvoir politique lors de l'enquête, une affaire de corruption mêlée au complexe militaro-industriel.
Voici les protagonistes d'une affaire ayant bien des points communs avec le 11 septembre 2001.

Alors que les deux journalistes de médiapart, Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, viennent de publier leur ouvrage sur les attentats de Karachi, on peut constater sans trop d'effort et très logiquement, qu'à chaque fois qu’une affaire touche "la raison d'État", les enquêtes et autres investigations sont rendues extrêmement difficiles.
À tous ceux qui crient au délire lorsque l'on explique que le gouvernement Bush a empêché toute enquête indépendante sur les attentats du 11 septembre, il est désormais facile de les renvoyer à cette affaire d'actualité franco-pakistanaise.

Une des conclusions de l'enquête des journalistes de médiapart est que la thèse attribuant les attentats de Karachi à Al Qaeda n'est qu' "une pure construction policière". Plus grave encore, ils prouvent que le juge Jean-Louis Bruguière a délibérément mis de côté la piste de la corruption dans un contrat d'armement, alors que son rapport d'instruction comportait de nombreux éléments clés désignant manifestement la piste des commissions occultes mettant directement en cause Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy.
Ici encore, on retrouve des méthodes classiques d'obstruction à la justice des éléments d'enquête dissimulés ou gardés hors de connaissance des parlementaires.

Dès lors, on a du mal à comprendre pourquoi la plupart des journalistes français font coalition et s'opposent à toute réflexion critique de la thèse officielle des attentats du 11 septembre 2001 donnée par le gouvernement Bush. Nous avons pourtant sous les yeux, une affaire de moindre envergure, mettant directement en cause des dirigeants de notre pays; et l'on constate une réponse similaire du pouvoir politique, qui vise à étouffer l'affaire pour se protéger de fâcheuses retombées. Autre similitude, le bouc-émissaire tout trouvé est Al Qaeda. Et malgré le fait que l'ex-directeur du contre-terrorisme de la DGSE ait déclaré qu'Al Qaeda était morte en 2002, le juge Bruguière, lancé dans l'aventure politique au sein du groupe UMP, n'a cessé de désigner ce coupable facile en évitant méticuleusement tous les éléments pointant la responsabilité vers des responsables politiques.

N'y voyez pas un raccourci hâtif, les nombreux parallèles entre ces deux affaires sont réunis ici pour prouver aux sceptiques qu'il est primordial de pouvoir enquêter sur ce qui s'est passé le jour du 11 septembre 2001. Tout comme les familles des victimes de l'attentat de Karachi, de nombreuses familles des victimes américaines réclament encore, neuf ans après, une enquête indépendante pour comprendre les raisons du décès de près de 3000 personnes.

L'affaire de Karachi donne bien la mesure de l'indépendance du pouvoir judiciaire de notre pays. Comme dans tous les aspects de notre société, il s'agit d'un rapport de forces, familles des victimes contre dirigeants politiques, journalistes et parlementaires contre responsables de corruption, citoyens face aux raisons d'État et à l'industrie de l'armement. L'avancée de l'enquête sur l'attentat de Karachi est le reflet de l'état de santé de notre société. Tout comme le traitement des attentats du 11 septembre 2001 met en lumière les valeurs et éthiques souvent bafouées.
 

Comme pour le 11 septembre, le coupable désigné est Al Qaeda.
Comme pour le 11 septembre, l'enquête est entravée par le pouvoir politique.
Comme pour le 11 septembre, les pseudo-experts omettent sciemment les pistes dérangeantes.
Comme pour le 11 septembre, les médias relatent l'avancement de cette enquête difficile. (Aux USA, de nombreux membres de la commission d'enquête ont dénoncé l'obstruction faite par le gouvernement Bush.)

Et comme pour le 11 septembre 2001, on peut prédire que l'enquête va lentement s'enliser, que les responsables ne seront pas inquiétés. De cette affaire restera une idée trouble et diffuse, sans véritable coupable déterminé. Le spectre d’Al Qaeda, coupable potentiel et non disculpé, persistant encore dans l'imaginaire comme un épouvantail efficace.  Mais à trop utiliser cette marque déposée de la terreur, la population risque ne plus être crédule...
 
A moins que le courageux magistrat anti-terroriste Marc Trévidic, les familles des victimes, les citoyens, et les véritables journalistes ne se montrent plus exigeants envers leurs dirigeants!
 
 Visitez le site des familles des victimes: http://www.verite-attentat-karachi.org/
 
Edit: Les familles des victimes des attentats de Karachi invitent tous les lecteurs a signer leur pétition ici: http://www.verite-attentat-karachi.org/?page_id=171
 
Pensez à les soutenir, c'est un geste citoyen que d'élever la voix pour réclamer la lumière sur des évènements!
 
 

 

Publié dans Revue médiatique | 9 Commentaires »

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Commentaires (9)

  1. bluerider1,

    http://www.sudouest.fr//2010/06/19/attentat-de-karachi-l-instruction-relance-l-affaire-d-etat-120978-755.php

    Nicolas sarkosy le 19 Mai 2009 au sommet de Bruxelles:

    http://www.dailymotion.com/video/x9q1hr_karachi-une-fille-de-victime-critiq_news

    extraits:

    "c'est grotesque, voilà ma réponse..."
    "Karachi c'est la douleur de familles ET DES TRUCS COMME CA.... bla bla bla"

    euhhh... Monsieur Mon Président, ça va être dur à avaler maintenant, non?

    http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/attentat-de-karachi-un-avocat-confirme-les-retrocommissions-19-06-2010-960875.php

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/06/18/karachi-le-juge-confirme-l-existence-de-retro-commissions-illicites_1375135_3224.html

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/06/18/01016-20100618ARTFIG00559-attentat-de-karachi-le-juge-retient-la-piste-financiere.php

  2. bluerider1,

    http://www.youtube.com/watch?v=6K5M0xtxQVQ

    "ne tolérons pas ces théories outrancières concernant les attaques du 11 septembre..." bla bla bla... (Georges Bush discours aux NATIONS UNIES

    http://www.youtube.com/watch?v=VCvqXXnxLZw&feature=related

    "euuuhhh... il y a un temps pour la politique... et euuuhhh... vous savez..... il y a un temps pour la politique... je, euhhhh, je.... c'est une insinualtion absurde...." Georges Bush, conférence de presse Maison Blanche

    un psychologue célèbre dont je ne retrouve pas la trace (toujours sécuriser vos bonnes prises sur le net!) a dit de georges Bush que lorsqu'il hésitait ou montrait des tics (au passage: ça ne vous rappelle quelqu'un?) c'est qu'il mentait.... l'administration américaine a menti tellement souvent entre 2000 et 2007, qu'on s'étonnerait presque que Georges Bush ait réussi à aligner plus de 2 phrases dans chacun de ses discours!

    reste que le parallèle avec l'intervention de notre Président le 19 Mai 2009 est croustillante, ou, comme dirait un comique célèbre, "troublante"...

  3. bluerider1,

    Sarkosy choisi le mot "GROTESQUE": extravagant, costume grotesque / personne qui prête à rire (et M. sarkosy osera ajouter "je ne parle pas de vous bien sûr..." / les grotesques sont à l'origine les motifs de décoration redécouvert à la renaissance dans les ruines des palais romains par Raphaél et ses élèves qui exploraient ces ruines ensevelies à la chandelle. Les grotesque furent importées en France par François Premier, Primatice and co. En cherchant bien, on pourrait peut-être y trouver la figure de Nicolas Premier?
    Bush préfère le mot "ABSURDE": contraire à la logique / En théâtre: degré de comique trés élevé, voir Alfred Jarry, UBU ROI (pan dans le mille). Moi je citerais aussi les Monty Pythons et leur Flying Circus. la notion d'absurde est trés anglo-saxonne. Les anglais sont les maitres absolus et admirables de l'absurde. Pas les maéricains à mon sens, eux qui ont beaucoup de mal avec le second degré, ou pour distinguer la plaisanterie de la responsabilité... on parle de qui, au fait?

  4. Shrykull,

    « L'indépendance de la justice est extrêmement incertaine. Une fois en place, le pouvoir peut tenter de contourner ou de contrôler les institutions judiciaires. Par exemple, l'article 64 de la Constitution française stipule que le garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire est le président de la république, assisté par le conseil supérieur de la magistrature. Le comble de cette situation a été atteint en 2001, lorsque le Président a été personnellement mis en cause par plusieurs juges d'instruction (affaire des «marchés publics d'Île-de-France» notamment). Les juges réclamaient la mise en examen de Jacques Chirac. La plus haute instance de la justice française, le conseil supérieur de la magistrature, décida d'examiner la demande des juges. Or le président du CSM n'est autre que… le Président de la République ! Jacques Chirac a évidement orienté les décisions du CSM, dans un sens qui lui était favorable, en rejetant la mise en examen.

    D'une manière générale, ce manque d'indépendance est structurel. Celle-ci est en effet composée de deux institutions : le Parquet, qui dépend du ministère de la justice, et l'Instruction, indépendante des pouvoirs publics. Pour les affaires de criminalité ce sont les juges d'instruction qui sont chargés d'enquêter. Cependant, il ne peuvent s'auto-saisir d'un dossier :c'est le Parquet qui valide le lancement ou non d'une enquête. Si, lors d'une enquête, un juge d'instruction découvre de nouveaux faits, il ne peut s'en saisir qu'après avoir reçu une nouvelle autorisation du Parquet. Autrement dit, une enquête n'a aucune chance de démarrer ou d'aboutir sans la coopération du pouvoir en place. Le Procureur, le Garde des Sceaux, le Ministre de la Justice : tous peuvent intervenir pour bloquer une enquête. »

    Les Renseignements Généreux, brochure «Sommes-nous en démocratie ?». Très bon site à visiter.
     
     

     

  5. yvesduc,

    Oui, la ressemblance est frappante ! Beau rebond...

  6. Christo,

    On peut ajouter à la liste des similitudes avec le 11/9 que comme pour le le 11 Septembre, "la commission chargée de faire toute la lumière sur les causes de l’attentat de Karachi patine par manque de pouvoirs et de moyens".

  7. jacki,

    Lien pour signer la pétition

    http://www.verite-attentat-karachi.org/?page_id=171

    texte de la pétition

    NON AU MEPRIS DU CHEF DE L’ETAT A L’EGARD DES
    FAMILLES DES VICTIMES DE L’ATTENTAT DE KARACHI !
    En Avril 2008, l’ensemble des familles de victimes de l’attentat du 8 Mai 2002 à Karachi était reçu, par Le Président Nicolas SARKOZY alors qu’une instruction était en cours au Tribunal de Grande Instance de Paris depuis plusieurs années.
    Il s’était alors engagé à nous informer des avancées de l’enquête et à nous recevoir chaque année pour nous assurer de la volonté de l’Etat français que toute la vérité et la lumière soient faites sur cet acte criminel odieux.
    A la suite des révélations parues dans plusieurs grands quotidiens nationaux courant décembre 2008, nous avons souhaité être à nouveau reçu par le Président de la République à l’Elysée comme il s’y était engagé.
    Le 20 Janvier 2009, Le Chef de l’Etat nous fit savoir de manière stupéfiante, par l’un de ses plus proches conseillers, qu’il ne pouvait faire droit à cette demande puisqu’« en application du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs, le chef de l’Etat ne peut intervenir dans le cours d’une procédure judiciaire ».
    C’est à se demander si ces mêmes principes n’étaient pas présents à l’esprit du Chef de l’Etat lorsqu’il nous avait reçus en Avril 2008.
    Face à notre incompréhension, nous avons réitéré notre demande d’être reçu par le Chef de l’Etat le 8 mai 2009, cette requête est restée sans réponse à ce jour et pour cause….
    En effet, le 18 Juin 2009, lors de notre rencontre à Cherbourg avec les Juges d’Instruction en charge de l’information, ceux-ci nous informaient notamment du fait que le mobile de l’attentat pouvait être lié à l’arrêt du versement de commissions du fait de l’existence de rétrocommissions illicites en relation avec la vente de sous-marins au Pakistan. Cette décision de ne plus honorer la parole de la France ayant été prise sous la Présidence de Monsieur Jacques Chirac.
    Le lendemain, soit le 19 Juin 2009, Le Président Nicolas Sarkozy déclarait en réponse à une question d’un journaliste de l’AFP : « C’est ridicule […] C’est grotesque […] Qui peut croire à une fable pareille ? ».
    Nous demandons instamment au Chef de l’Etat de tenir ses engagements à notre égard et de nous recevoir afin qu’il réitère la volonté solennelle de l’Etat français que rien ne viendra s’opposer à la recherche de la vérité et que le crime de nos proches ne restera pas impuni.
    Soutenez nous en signant la pétition.

  8. EAUX TROUBLES,

    Un dossier complet et actualisé sur le site de MEDIAPART :

    http://www.mediapart.fr/documentaire/france/karachi-lautre-affaire-qui-affole-lelysee

    Un livre : "Le contrat. Karachi, l’affaire que Sarkozy voudrait oublier" aux Editions Stock des journalistes du site Mediapart, Fabrice Lhomme et Fabrice Arfi publié le 19 mai Le contrat. Karachi, http://www.lcpan.fr/Karachi-un-livre-evoque-les-03544.html

    http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3000

  9. vibro,

    Sommes nous encore dans un pays démocratique, càd dans un pays où la justice peut exercer normalement son travail de recherche de la vérité. on peut sérieusement se poser la question quand le Président de l'Assemblée nationale oppose le secret des débats d'une commission parlementaire, et que maintenant c'est le président du Conseil constitutionnel qui avance le même argument à propos de l'examen des comptes de campagne... On croit rêver. Tout ce petit monde délibère en secret, s'arrange en secret, bref fait ce qu'il veut, loin de tout contrôle et dans une quasi impunité!... Et après tout cela on a un Président de la République qui va nous dire qu'il faut mettre des jurés dans les tribunaux correctionnels pour que la justice soit mieux rendue. De qui se moque-t-on?

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