Peut-on parler du 11 Septembre durant l’Inquisition ?

 

 

 


Par Olivier Berruyer pour le blog Les-crises.fr, le 25 avril 2016.

 

I. Du 11 Septembre 

Nous allons consacrer le blog durant les prochains jours à une très grave affaire, tournant autour du 11 Septembre. Et plus précisément au niveau des complicités étrangères d’al-Qaïda – pour faire simple, l’Arabie Saoudite.

Nous n’avons pas traité de ce sujet jusque-ici pour différentes raisons.

La première est que d’autres sites (je parle des sérieux) ont parlé du sujet, que nous n’aurions rien eu de bien nouveau à rajouter.

La deuxième est que c’est un sujet dont, finalement, la conclusion est que de nombreuses questions sérieuses restent sans réponse, et qu’il faudrait une commission d’enquête vraiment indépendante (sans élus ou personnes en conflit d’intérêt donc) les étudie, avec pouvoir de se faire communiquer tout document secret (sans qu’elle les publie forcément). Cela calmerait les doutes du public, et clouerait le becs à des élucubrations délirantes.

La troisième est que le danger de ceci est de trop se focaliser sur le 11 Septembre, et de ne plus s’occuper de l’Histoire qui s’écrit au jour le jour, sous le poids de la propagande médiatique. Mais on y reviendra.

La quatrième est évidemment le climat de terreur intellectuelle, où les Fouquier-Tinville aux petits pieds sévissant dans les médias et sur Internet sont tout prêts de vous guillotiner pour déviationnisme intellectuel, rappelant les beaux jours des régimes totalitaires. C’est d’ailleurs cet évènement qui a véritablement fait fleurir les notions assez décevantes de “théories du complot” ou de “complotisme” – qui ne veulent en fait pas dire grand chose, et dont on ne trouve guère de définition intellectuellement satisfaisante, ou en tous cas cohérente avec la manière dont ce qualificatif infamant s’est répondu. Wikipédia indique : 

Des auteurs avancent que le phénomène de la conspiration est inhérent à la politique et à l’économie dès lors que des richesses et du pouvoir sont en jeu dans un cadre d’ambitions opposées. […] Cependant, la théorie du complot, ou conspirationnisme, ne se contente pas de dire que les complots adviennent – une affirmation que personne ne conteste –, elle fait du complot la matrice interprétative de tout événement : le conspirationnisme est ainsi décrit par Pierre-André Taguieff comme « la vision du monde dominée par la croyance que tous les évènements, dans le monde humain, sont voulus, réalisés comme des projets et que, en tant que tels, ils révèlent des intentions cachées – cachées parce que mauvaises. »

Certes. Mais si on parle alors de “tenants de théories visant à dire que tout ce qui arrive est causé par un petit nombre d’individus agissant dans l’ombre et tirant toutes les ficelles – et généralement Juifs ou francs-maçons ou ce que vous voulez”, on a une définition précise, de théories (immondes) existant depuis longtemps. Mais elles se cantonnent clairement à une frange limitée de la population et d’Internet, et on voit mal en quoi ceci empêcherait des personnes cherchant simplement la vérité de poser de légitimes questions sur les actions de leur gouvernement, dont elles savent à quel point il faut le surveiller vu sa tendance à réaliser des actions immorales, mais dont elles savent aussi qu’il n’est pas composé de psychopathes prêts à tous nous assassiner… La vigilance citoyenne, intègre mais inflexible, est une base de la démocratie. 

Citons ainsi par exemple quelques propos des années 1920-1930 du philosophe Émile Chartier dit « Alain » :  

“La liberté est fille de la vigilance. La liberté réelle suppose une organisation constamment dirigée contre le pouvoir. La liberté meurt si elle n’agit point.”

“Tout chef sera un détestable tyran si on le laisse faire.”

“La démocratie n’est pas dans l’origine populaire du pouvoir, elle est dans son contrôle. La démocratie, c’est l’exercice du contrôle des gouvernés sur les gouvernants. Non pas une fois tous les cinq ans, ni tous les ans, mais tous les jours.”

“Tout pouvoir est méchant dès qu’on le laisse faire ; tout pouvoir est sage dès qu’il se sent jugé.”

Alors pour être clair, sur ce site :

  • nous ne pensons pas que tout ce qui arrive est causé par un petit nombre d’individus agissant dans l’ombre et tirant toutes les ficelles
     
  • nous ne pensons pas que nos gouvernements sont composés de meurtriers maniaques qui souhaitent tous nous assassiner

MAIS

“Dans une société bien huilée, on ne dit pas ce que l’on sait, on dit ce qui est utile au pouvoir” [Noam Chomsky]
 

Quiconque ayant un peu analysé le dossier du 11 Septembre, et exerçant un esprit critique dans un démarche scientifique ou d’enquête classique ne peut que conclure, à propos des faits ayant abouti au drame que :

  • le gouvernement Bush a menti sur plusieurs points importants
     
  • le gouvernement Bush n’a pas souhaité que la Vérité soit faite
     
  • le rapport de la Commission d’enquête est insatisfaisant sur de nombreux points, comme le soutien apporté aux terroristes, dans et hors des États-Unis. Ce que disent beaucoup de familles de victimes.

Rappelons ainsi que Bush a longtemps refusé qu’il y ait une Commission d’enquête (on croit rêver !) :
 

avant de tenter de la saboter (en nommant Kissinger à sa tête !!), puis en ne lui accordant que 3 millions de dollars de budget, portés finalement à 15 millions de $ (c’était 40 M$ pour le scandale Clinton/Lewinsky – même s’il faut être prudent dans les comparaisons), en limitant fortement sa durée et en lui refusant l’accès à de nombreux documents majeurs (!!!).

 

Lire la suite de cet article sur le blog Les-crises.fr.

 


Voir également sur le site Les-crises.fr la première partie de la vidéo sur les 28 pages :

 


 

Script et sources de cette vidéo

 


 

 





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