Complot ? Vous avez dit complot ?
William Reymond est un journaliste français d’investigation indépendant,
directeur de collection aux Éditions Flammarion.
Il est également collaborateur régulier du magazine 90 minutes de Canal+
Par William Reymond sur son Blog du Journal de Montréal, le 18 novembre 2013
En 1978, le United States House of Representatives Select Committee on Assassinations (HSCA) – une commission d’enquête sur les assassinats de John F.Kennedy et Martin Luther King – affirmait que JFK avait été "vraisemblablement victime d’une conspiration". Le HSCA concluait aussi au complot dans le cadre de l’assassinat de MLK.
Les travaux de la HSCA suivaient ceux de deux autres commissions prouvant que, des plombiers du Watergate aux assassins de la CIA, le complot était une part réelle de la politique américaine. Et souvent, à l’origine de ces révélations, se trouvaient de courageux journalistes.
HONTE
2013. Cette semaine, le monde s’apprête à commémorer le cinquantième anniversaire de l’assassinat de Kennedy à Dallas. La majorité des programmes soutiennent la thèse du tireur unique. Un peu comme si ce triste anniversaire était devenu une opération de réhabilitation de la Commission Warren et à travers elle, du gouvernement américain.
Pire encore, le complot est devenu un sujet honteux, tout juste bon à quelques -mauvaises- plaisanteries. Et ce, alors que la majorité de l’opinion publique continue de penser que JFK a été victime d’une conspiration.
Désormais, les journalistes courageux se sont transformés en gardien de la raison.
HISTOIRE
Pourtant l’Histoire est rarement raisonnable. Jules Cesar a été victime d’un complot. Abraham Lincoln a été assassiné dans le cadre d’une conspiration. Comme prouvé à la fin des années 1970, la CIA dévouaient une partie importante de ses ressources à la mise en place de complots. En fournissant les assassins mais aussi en les imaginant via sa division Psy Ops.
Pourquoi alors, 35 ans après les conclusions du HSCA, le complot est devenu un sujet tabou ?
Deux raisons, intimement liées : l’omniprésence de l’internet et le 11 septembre 2001.
Les rangs de théoriciens de la conspiration (un terme inventé par la CIA, j’y reviendrai dans un autre blogue) ont toujours accueillis une frange paranoïaque. L’explosion du net a offert une vitrine mondiale à ses obsédés du complot. Plaçant peu à peu une réalité historique dans la catégorie folie.
Puis il y a eu le 11 septembre. Un événement dont la portée émotionnelle est du même ordre que l’assassinat de Kennedy. Les attaques sur le sol américain ont immédiatement été sujettes à toutes les interprétations, souvent dans un cadre politique voire religieux.
J’ai vécu le 11 septembre en tant que journaliste et j’ai vu dans les rédactions naitre une véritable fracture. J’ai vu d’excellents journalistes d’investigation vouloir faire leur métier et vérifier des pistes. Et j’ai vu face à eux des rédacteurs en chef envahis par le doute. Comme si enquêter sur le sujet était un déni de l’ampleur du drame et un chèque en blanc donné aux promoteurs du complot. De tous les complots !
Avec le 11 septembre 2001, la notion même de conspiration est devenue honteuse. Une sorte de maladie rare et contagieuse a éviter à tout prix.
COMPLOTS ?
Je ne suis pas un théoricien du complot. Je suis un journaliste d’enquête. Qui a sans cesse les yeux rivés sur le passé afin de mieux comprendre notre présent. Je ne crois pas. Je sais. Ou je ne sais pas.
La mort de Marilyn ? J’ai écrit un livre où j’ai justement démontré que les théories du complot avaient été inventées d’abord dans un but politique (compromettre Bobby Kennedy) puis dans une volonté de gagner de l’argent facile.
Le 11 septembre ? Je ne sais pas. Ce n’est pas un dossier sur lequel j’ai suffisamment enquêté pour me prononcer. Peut-être un jour. Ou peut-être pas…
L’assassinat de JFK ? Il y avait plus qu’un seul tireur à Dallas. JFK a donc été victime d’un complot. Comme Jules Cesar et Abraham Lincoln avant lui.
DANGER
Au delà de JFK, le rejet systématique du complot est un phénomène dangereux.
Pas seulement parce qu’il renie les enseignements de notre passé. Mais parce qu’il offre à nos gouvernements la possibilité de trahir le pacte démocratique et abuser du pouvoir que nous leur avons provisoirement confié.
Jean Jaurès a écrit un jour que "le courage était de chercher la vérité et de la dire".
Et la vérité, parfois, est ailleurs…
Film documentaire sur l’énigme Kennedy co-réalisé en 2003 par William Reymond
Monsieur Reymond est présenté comme un journaliste d’investigation mais il « n’a pas eu le temps » d’enquêter sur l’événement le plus important de ce siècle. Alors que quelques minutes suffisent pour se rendre compte que la version officielle ne tient pas debout et pour qu’un « journaliste d’investigation » investigue le sujet. Mais non, Monsieur Reymond « ne sait pas » s’il y a eu complot. Plus faux cul tu meurs !!!!
D’ailleurs il n’y a rien à attendre d’un journaliste fût-ce « d’investigation » travaillant à Canal +.
Je ne comprends pas l’intérêt de cette news pour Reopen.
Maintenant qu’existe le formidable documentaire de Massimo Mazzucco « 11-Septembre : Le Nouveau Pearl Harbor » , les journalistes dignes de ce nom ne peuvent plus ignorer la synthèse des questions essentielles concernant cet évènement majeur de ce début du 21ème siècle.
Ce documentaire émanant de « la plus grande enquête citoyenne jamais menée », et traduite par ReOpen911, ne leur prendra que quelques heures d’attention.
Ils n’ont désormais absolument aucune excuse recevable pour l’ignorer comme ils le font encore depuis la mise en ligne de ce documentaire. En avaient-ils seulement avant ?
N’avons nous donc que des autruches ou des perroquets comme journalistes ?
Peut-on encore espérer qu’ils fassent véritablement leur travail un jour ?
Quant à moi, je trouve que les déclarations de William Reymond vont plutôt dans le bon sens.
Un journaliste mainstream qui déclare ne pas savoir au sujet du 11-Septembre est déjà un pas énorme. Il déclare ainsi publiquement ne pas cautionner la thèse officielle que la quasi totalité de ses confrères ont relayée sans le moindre esprit critique.
Ce sont les certitudes et les préjugés qui empêchent la plupart des journalistes de se pencher sur les points troublants du 11-Septembre, ici Reymond est ouvert, il y a donc la possibilité de dialoguer. A nous de trouver les bons arguments (et l’insulte ou la moquerie n’y figurent certainement pas) pour le convaincre de passer un peu de temps pour enquêter sérieusement sur le sujet…
Je préfère qqun qui dit ne pas se prononcer pour le moment et réaliser son enquête approfondie que foncer en quelques heures sur le sujet et risquer des approximations qu’on pourrait ensuite lui balancer dans la gueule et le décrédibiliser.
Il faut quand même se rendre compte que le 11 septembre c’était il y a 12 ans. Si on se prétend « journaliste d’investigation » combien de temps faut-il pour se documenter un minimum sur un événement qui est quand même le plus important depuis la deuxième guerre mondiale ? Toute personne de bonne volonté peut tout de même se rendre compte que les tours sont tombés sur le mode de la démolition contrôlée et de là « investiguer ».
Les gens comme ce M. Reymond ne sont que des hypocrites ou des opportunistes qui manquent du courage qui fait les authentiques « journaliste d’investigation ».
De plus, on ne peut pas dire que Canal + soit une référence en matière d’ »investigation » !!!!
D’accord avec Zorg : ce gars a l’honnêteté de ne pas entériner a priori la version officielle. Au contraire, il pointe vers d’autres cas de manipulation.
Qu’il n’enquête pas sur le 11/9 montre simplement qu’il veut garder son boulot : correct aussi, dans l’attente d’un media à la fois indépendant et puissant. Et c’est pas demain la veille. Contentons-nous donc de ses interrogations, qui légitiment ReOpen.
Il a écrit sur l’industrie alimentaire « Toxic », sur coca cola ou encore sur bush, ce sont des livres très intéressants.
Il y a une différence entre défendre ici la théorie de l’ »Inside-job », sous un pseudo, et la défendre dans le cadre de son activité journalistique, à visage découvert.
A moins d’être maso et autodestructeur, inutile de donner le bâton pour se faire discréditer, voire licencier.
Cela ne fera pas évoluer les choses d’un millimètre.
Le fait qu’un journaliste comme William Reymond parle de la « théorie du complot concernant le 11/9, sans la discréditer, en soulignant que les autorités ont souvent la manie de faire passer pour des fous (comme en ex-URSS) les contestataires, milite en faveur d’un examen objectif des faits relevés.
A chacun d’utiliser ses méninges,et argumentons calmement
Quand on est présenté comme « journaliste d’investigation indépendant » et qu’ »on ne sait pas » sur l’événement le plus important dans le monde depuis 60 ans, il y a quand même quelque chose qui cloche. De plus si tous les architectes, ingénieurs, pilotes… membres du truth movement avaient eu aussi peu de courage que M. Reymond, le mouvement pour la vérité ne serait jamais né. D Ganser est prof d’université et donne des conférences dans le monde entier en mettant en cause le gouvernement américain et il n’a pas « perdu son job » pour autant.
le travail d’investigation réalisé dans le documentaire sur la mort de Kennedy est excellent, je vous conseille de le regarder avec beaucoup d’attention.
P.S: personnellement, le personnage et le parcours de Lyndon Baine Johnson me ferait penser à un homme politique français, devenu président de la république et qui dirigea un grand parti politique de droite.
henrard jean,
Vous n’avez pas tort Jean.
Mais je vous rappelle que le mouvement est, en réalité, parti de la démarche et des livres de Thierry Meyssan (en exil en Russie) et que les lanceurs d’alerte les plus dangereux pour le système le sont aussi (en exil ici et là).
Je crois que le système tolère les doutes parce qu’il peut, à peu près, les gérer (en les discréditant dans la presse « sérieuse ») mais s’inquiète de la publication de documents, car la fuite et son contenu sont imprévisibles et beaucoup moins contestables.
Une raison d’espérer ?
Je suis comme Jean Henrard : enragé par les propos de Reymond.
Faut-il vraiment de la prudence pour dire qu’on a vu des monstres d’acier s’effondrer comme des châteaux de cartes (WTC 1, 2, 7), pour dire qu’un avion de ligne voltigeant comme un papillon à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer aurait dû se désintégrer en l’air (Washington), et pour s’étonner qu’un avion s’écrasant ne laisse au sol qu’un petit bout de ferraille et que le reste soit « enterré » (Shanksville) ?
D’un côté, les ombres sur l’assassinat de JFK, de l’autre, les évidences de 9/11. Aucune commune mesure entre les faits (un mort contre des millions).
À mon sens la question n’est pas sur la possibilité d’enquêter ou non mais sur la possibilité de penser qui reste aux institutions (les media, le politique, l’école, l’université). À cette seule condition l’enquête majeure pourra être faite sur le complot proprement dit, pour espérer, à terme, des répercussions mondiales de la vérité – à mon sens salutaires.
C’est pas possible de s’annoncer journaliste avec comme propos :
(Le 11 septembre ? Je ne sais pas. Ce n’est pas un dossier sur lequel j’ai suffisamment enquêté pour me prononcer. Peut-être un jour. Ou peut-être pas)
Bordel la honte si c’est ça le journalisme indépendant !