Suite aux déclarations de Richard Clarke diffusées en août 2011 par Ray Nowosielski et John Duffy, auteurs du documentaire 9/11: Press for Truth, nous avons suivi les différents développements de leur enquête sur le patron de l’unité spéciale Ben Laden à la CIA, connue sous le nom de code Alec Station. Nous avons alors publié en trois parties la traduction de cette enquête, ainsi que plusieurs autres articles relatifs à cette affaire.
Richard Earl Blee, dont nous avons vu le parcours dans la première partie, est l’homme qui reprit la direction d’Alec Station au départ de Michael Scheuer en 1999. Il était donc à la tête de l’équipe du renseignement sur les activités d’Al-Qaïda et de son leader Ben Laden au moment des attentats de 2001 : pourtant, assez étonnamment, il n’apparaît que sous le pseudonyme de "Richard" dans le rapport d’enquête de la Commission du 11-Septembre et aucun journaliste n’avait cherché jusque-là à poser des questions sur son parcours ou sa responsabilité dans l’échec des renseignements. Nous avons ensuite appris dans la deuxième partie que certains employés à Alec Station, ont menti et caché des informations au FBI sur la surveillance de Khalid Al-Mihdhar et Nawaf Al-Hazmi. Dans cette troisième partie, nous allons voir que cette décision de ne pas informer les autorités fédérales et Richard Clarke, ne se limitait pas seulement à quelques employés mais impliquait de nombreuses personnes, possiblement jusqu’au sommet de la CIA. La seule conclusion logique pour Richard Clarke est que la CIA cherchait à recruter ces deux futurs pirates via les services secrets saoudiens, ce qu’ils dissimulèrent par la suite aux enquêteurs. Nous verrons également dans un prochain article faisant suite à cette enquête, comment George Tenet et l’unité Alec Station ont joué un rôle déterminant dans l’arrêt du programme Able Danger qui avait repéré plusieurs des pirates de l’air plus d’un an et demi avant les attentats.
Qui est Rich Blee ? Acte III
Par Ray Nowosielski et John Duffy en septembre 2011.
Narrateur
Vous écoutez la dernière demi-heure de « Qui est Rich Blee ? », la première partie d’un podcast d’investigation en deux parties. Je suis Ray Nowosielski [et je suis John Duffy, nous vous parlons d’Austin, au Texas.]
En août dernier, nous avons envoyé une partie de l’interview que vous allez entendre de Richard Clarke à l’attaché de presse de l’éditeur de George Tenet, l’ancien directeur de la CIA. Nous espérions qu’il se sentirait obligé de remettre les pendules à l’heure lors d’une interview, mais nous pensions ne jamais recevoir de réponse. C’était généralement le cas avec les anciens membres de la CIA.
Bill Harlow
Bonjour, je suis Bill Harlow. Je vous ai envoyé un courriel hier avec une déclaration de George Tenet, Cofer Black et Rich Blee. Je voulais juste m’assurer que vous l’ayez reçue.
Narrateur
Je dois avouer que j’en ai eu des sueurs froides. Nous n’avions certainement pas prévu qu’en l’espace de 48 heures, l’ancien directeur de la CIA contacterait Cofer Black, un homme à la réputation de dur à cuire, ainsi que notre insaisissable et mystérieux Rich Blee. Ce n’est pas tous les jours que trois anciens gros bonnets de la CIA sur qui nous enquêtons pour d’éventuels actes répréhensibles admettent notre existence. En fait, on peut même affirmer que c’est une première pour nous.
Tous les trois ont refusé d’être interviewés, mais ils ont envoyé une déclaration conjointe d’une page. Nous allons examiner cela dans un instant. Mais d’abord, l’interview qui les a obligés à réagir…
Richard Clarke
La Commission du 11-Septembre a scruté tous mes courriels, tous mes fichiers… et a interrogé la CIA. La CIA a admis qu’ils ne nous ont jamais prévenus. La CIA a reconnu ne pas avoir prévenu le FBI avant août 2001, alors qu’ils savaient depuis 12 mois. Et ce n’est pas, comme je le croyais à l’époque, du fait d’un analyste de bas étage à la CIA qui aurait reçu l’information et qui, d’une manière ou d’une autre, n’en aurait pas saisi l’importance. Non, cinquante (50) membres du personnel de la CIA étaient au courant de ça.
Narrateur
Clarke (ci-contre) dit qu’il a appris les faits et commencé à les synthétiser à partir de la mi-2007, quand le Congrès a contraint la CIA à publier le résumé du rapport de leur propre Inspecteur Général sur le 11-Septembre. Ce résumé dit : « Dans la période de Janvier à Mars 2000, 50 à 60 personnes environ ont lu un ou plusieurs des six câbles de l’Agence contenant les informations relatives au voyage de ces terroristes." Le rapport complet continue d’être dissimulé au public.
Richard Clarke
[DUFFY : Vous étiez donc apparemment au courant de la réunion de Kuala Lumpur au moment où elle avait lieu ?]
J’ai été informé de la réunion de Kuala Lumpur immédiatement après sa tenue. Je n’ai jamais été informé qu‘un seul des participants soit venu aux États-Unis.
[RAY : Quand ils vous tiennent à jour, est-ce de façon aussi vague ? Est-ce que c’est juste : « Un certain nombre de personnes ont… »]
Ce que vous devez comprendre, c’est la façon dont on est tenu informé quotidiennement à la Maison Blanche : chaque matin, j’entre, j’allume mon ordinateur, et je reçois cent, cent cinquante rapports de la CIA. Je ne me base pas sur quelqu’un qui m’appelle et me raconte des choses. Je reçois un flot de rapports de la CIA. Et je n’ai jamais reçu de rapport à ce sujet.
Narrateur
C’était la première fois que nous entendions parler du blocage de cette information par la CIA, en dehors des agents du FBI Miller et Rossini. Nous avons donc demandé plus de détails sur la façon dont la Maison Blanche recevait les rapports de la CIA.
Richard Clarke
Ce qui se passe, c’est que quand une source de la CIA fait remonter une information à un officier traitant, ce dernier rédige ensuite un rapport préliminaire provisoire. Le rapport préliminaire est ensuite envoyé au siège de la CIA, où un analyste le retranscrit en anglais. Puis il est automatiquement diffusé à une liste de personnes déterminée. Et il me parvient automatiquement à la Maison Blanche, ainsi qu’à des gens du département de la Défense et du FBI. Sans quoi, il faut l’arrêter intentionnellement.
[DUFFY : [Les rapports] ont donc été bloqués avant d’arriver jusqu’à vous et à la Maison Blanche ?]
Et stoppés aussi pour le FBI et le département de la Défense… Si une décision a été prise afin d’arrêter la diffusion habituelle concernant ce dossier, alors des gens comme Tom Wilshere en ont forcément été informés.
[DUFFY : Il l’a lu plusieurs fois au cours de l'année suivante… A ces différentes occasions, s’il avait détecté quelque chose de suspect, il avait toute latitude pour vous alerter ?]
Il l’a fait, mais il n’aurait pas dû avoir à le faire. Car à moins que quelqu’un intervienne pour empêcher la diffusion normale et automatique, je l’aurais reçu machinalement
Narrateur
L’ancien officier de la CIA au Moyen-Orient Bob Baer conteste légèrement la déclaration de Clarke sur les câbles.
Bob Baer
Un câble émanant du terrain n’arrive pas automatiquement à la Maison Blanche. La décision doit être prise au niveau du bureau… Ce que je veux dire, c’est qu’il y arrivait dans les 1000 câbles par jour sur Ben Laden. Voire 10.000, qu’en sais-je. Et vous ne pouvez pas tous les envoyer à la Maison Blanche. Il y a un officier responsable de ces rapports dont les capacités analytiques peuvent être bonnes ou mauvaises. Et c’est elle ou lui qui décide de ce qu’il faut diffuser. Et c’est ce que Clarke a vu.
Richard Clarke
De plus, nous avions une réunion du « comité en charge des menaces » tous les deux jours, où la CIA, la NSA et le FBI et tous les autres – le DOD [Département de la Défense, ndt.] – nous tenaient au courant des dernières informations. Ils ne nous ont jamais mis au courant. Nous avons dû avoir des dizaines de réunions de ce comité au cours de la période à laquelle ils savaient que ces gars étaient entrés dans le pays, et ils ne l’ont jamais mentionné.
Narrateur
Baer (ci-contre) s’accorde avec Clarke pour dire qu’alors qu’il avait informé la Maison Blanche au sujet de la réunion de Kuala Lumpur pendant la période dite de "menace du Millénaire" (2000), il est suspect que Rich Blee n’ait pas mentionné le détail le plus frappant, c’est-à-dire l’histoire du visa américain.
Bob Baer
Cela rend les choses encore plus graves. Car s’ils ont jugé important d’informer la Maison Blanche de ces réunions à Kuala Lumpur, si cela a été mentionné oralement, et si tout cela renvoyait finalement à la question du visa américain, alors c’est extrêmement… Si les personnes à la Maison Blanche ont été informées sur Kuala Lumpur mais pas sur le passeport, c’est extrêmement suspect. Des réponses sont indispensables.
Narrateur
Nous avons posé des questions sur les procédures standards [de Michael], puisque c’est elle qui supervisait l’opération relative à Mihdhar.
Bob Baer
[RAY : Est-elle la personne à qui incomberait la responsabilité d’un rapport qui n'aurait pas été retranscrit et transmis à la Maison Blanche à cette étape de la procédure.
Ouais... Elle aurait dû contacter ou écrire un mémo au Conseil de sécurité nationale, ou à la Maison Blanche, ou à Clarke lui-même dans ce cas précis : « Richard Clarke, nous avons appris que Mihdhar a un visa américain. Il a été délivré à telle ou telle date dans tel ou tel endroit. Nous avons demandé le formulaire de demande de visa en question, et voici ce que nous faisons à ce sujet ». Et vous mettez ça dans un mémo que vous envoyez à la Maison Blanche. Probablement par fax à Clarke, ou peut-être par e-mail.
Narrateur
Mais Clarke pense que les gens comme [Michael] ou Tom Wilshere ne sont que des subalternes. Comme Pat D’Amuro, il pense que cela remonte tout en haut de la hiérarchie.
Richard Clarke
George Tenet suivait à la loupe toutes les informations relatives à Al-Qaïda. Il a lu les rapports bruts du renseignement avant même les analystes du Centre du contreterrorisme. Et il aurait pris le téléphone pour m’appeler à 7h30 du matin pour en parler. Il n’y avait aucune barrière entre George Tenet et l’appareil de renseignement de la CIA quand il s’agissait d’Al-Qaïda.
Vous devez comprendre ma relation avec lui – nous étions des amis proches. Il m’appelait plusieurs fois par jour. Nous partagions les plus petites informations ensemble. Il me téléphonait régulièrement avec des informations brutes pour me dire : « Tu devrais regarder ça. C’est important. » Et ensuite, je pouvais appeler ses analystes, cinq niveaux plus bas, les gens qui connaissaient les détails, et demander : « Que pensez-vous de cela ? »… Il me donnait – tout comme le Centre du contreterrorisme de la CIA – un flux d’informations permanent… Il n’y avait aucun manque de partage d’information entre la CIA, moi et mes affaires… Ils nous ont tout raconté à l’exception de cette histoire.
Cela signifie une seule chose pour moi : on a volontairement choisi, au plus hait niveau de la CIA, de ne pas en informer la Maison Blanche.
[DUFFY : Jusqu’à quel niveau ?]
Je dirais que ça devait venir du Directeur.
Narrateur
Le 24 Juin 2004, Tom Pickard, le directeur adjoint du FBI au moment de l’incident de la note 44, a écrit une lettre à la Commission du 11-Septembre. Cette lettre était destinée à la seule commission et non au public, mais les documents ont commencé à être publiés par les Archives nationales, et la lettre de Pickard est sortie.
Ecrivant sur ce qu’il avait transmis ou non au procureur général John Ashcroft à l’été 2001 – et pourquoi – il s’engagea dans la rédaction d’une phrase étrange, semblant sortir de nulle part. Pickard écrivit : « Je n’avais pas informé le procureur général de la réunion en Malaisie car j’avais été informé par l’assistant du Directeur du FBI Dale Watson qu’il y avait une « garde restreinte » [close hold, ndt.] sur cette info. Cela signifie qu’elle ne devait être communiquée à personne sans l’autorisation explicite de la CIA. J’ai alors fortement suggéré que le procureur général rencontre George Tenet pour obtenir un briefing complet à ce sujet."
Lorsque Dale Watson (ci-dessous) a accepté de s’entretenir avec nous, nous avions grand espoir d’apprendre enfin ce qu’il avait dit à Pickard à propos de la "garde restreinte" de la CIA.
Dale Watson
Comment ça une garde restreinte ? Qu’a-t-il dit ?
[RAY : Il a parlé d’une « garde restreinte », et il l'a mis entre guillemets, comme si c'était un terme officiel ou quelque chose de la sorte.
Bien, je comprends de quoi il s’agit.
[RAY : Eh bien, qu'est-ce qu’une « garde restreinte » ?]
Eh bien, c’est simplement un terme que vous utilisez pour "ne pas diffuser". Ce n’est pas une classification, mais vous savez, « C’est une garde restreinte. L’information signifie «n’en parler à personne ». Vous savez, je n’ai pas la réponse à cette question. Si Pickard le dit, je suppose, je ne sais pas d’où il tient cela. Je ne vais pas contester et dire : « Ce n’est pas vrai ». Je ne m’en souviens pas.
Narrateur
Est-ce que Pickard a dit quelque chose à la Commission du 11- Septembre qui n’était pas vrai au sujet de la réunion en Malaisie ? Seul Pickard est en mesure de clarifier cela, mais il a ignoré notre demande d’interview par courriel.
Greg Miller
[Message vocal] C’est Greg Miller du Washington Post. J’espérais simplement obtenir une transcription des propos de Richard Clarke qui ont étés rendus publics récemment….
[…]
L’interview de Richard Clarke et la Déclaration conjointe de George Tenet, Cofer Black, et Rich Blee, inaugurent un couac en haut lieu autour de deux questions principales : jusqu’où l’information est-elle remontée et qui, si c’est le cas, a ordonné sa rétention ?
Dale Watson
Très honnêtement, compte-tenu de mes relations et de mes fonctions là-bas, je me suis toujours montré respectueux et vous dirais personnellement que je n’y crois pas. Je pense que la décision de ne rien dire à personne fut probablement prise à un niveau plus bas. Et si vous êtes en train d’essayer de dire que Cofer et Tenet se sont concertés pour nous laisser à l’écart, je ne suis pas vraiment d’accord avec ça…
Narrateur
Parmi les agents du contreterrorisme au FBI de l’époque, les opinions semblent différer légèrement selon qu’ils viennent du bureau de John O’Neill à New York ou du siège de [Washington] DC, comme Dale Watson.
Dale Watson
Vous savez, je connais Cofer, je connais Tenet. Je connais très bien ces gars-là. Et si c’est arrivé, ça devait forcément venir d’un niveau bien inférieur dans l’organigramme. Et que quelqu’un puisse dire qu’il y a eu une volonté délibérée de la part de ces personnes pour faire cela, je n’y crois pas.. S’il y a eu une volonté délibérée de ne pas raconter aux autres ce qui se passait, je pense que c’était probablement, comme nous l’appelons au Bureau, au niveau du Grade 14 ou du Grade 13…
Narrateur
Pat D’Amuro, d’un autre coté, ne croît pas que la responsabilité relève seulement du niveau de Blee et de Wilshere.
Pasquale D’amuro
Il n’y a aucun doute pour moi que c’est venu de plus haut dans l’Agence que simplement ces deux gars. Et pourquoi ne l’ont-ils pas envoyé ? A ce jour, je ne sais pas pourquoi.
Narrateur
Mike Rolince, le numéro deux du contreterrorisme au FBI à ce moment-là, et qui a directement travaillé avec Tom Wilshere plus tard, a finalement choisi de ne pas accepter d’interview avec nous après plus d’une année d’échange occasionnel d’e-mails, de messages vocaux et de brèves conversations. En réponse à l’interview de Clarke, il a envoyé un email : « Je sais que beaucoup croient à un complot. En me basant de là où j’étais, de qui je connaissais et sur ce que je savais, à la fois à l’époque et maintenant, je n’y adhère pas. Je ne dis pas que j’ai raison ni qu’ils ont tort. Il est possible que nous ne le sachions jamais. Je m’en tiendrais là ». Vague pour le moins.
A y regarder de plus près, la déclaration conjointe soigneusement rédigé par Tenet, Black et Blee est encore plus vague. Elle est accessible dans son intégralité sur notre site SecrecyKills.com [le site n’existe plus à ce jour, ndr]. A cause de la sémantique choisie, il est difficile de savoir ce qu’ils contestent exactement. Par exemple, ils contestent uniquement le fait que d’importantes informations aient été intentionnellement dissimulées au sujet des voyages des futurs pirates de l’air, et seulement pour le début de l’année 2000. Mais qu’en est-il des un an et demi qui précèdent le 11-Septembre ?
George Tenet, directeur de la CIA (11 juillet 1997 – 11 juillet 2004)
Ils ne disent pas ignorer l’information avant le 11-Septembre. Ils disent seulement que les enregistrements montrent qu’ils n’étaient pas au courant. En fait, cette déclaration fait référence au Directeur et à d’autres cadres supérieurs de la CIA, de sorte que cela n’inclut pas forcément Cofer Black et Rich Blee.
Ils disent que rien ne vient étayer la spéculation de Clarke – laquelle sera présente dans la partie suivante de ce podcast. Cependant, ils ne nient pas qu’elle corresponde à la réalité.
Etant donné que la plus grande partie de leur déclaration repose pour l’essentiel sur les découvertes de la Commission du 11-Septembre, nous sommes retournés voir Tom Kean, le coprésident de la Commission.
Tom Kean
Ils se sont appuyés sur ce qu’ils ont eux-mêmes produit ? [Rires]. Et ils s’appuient sur nous ?
[Vous souvenez-vous jusqu’où cela remontait ?]
Non, 7 ans après, je ne m’en souviens pas…
Narrateur
La déclaration commune se termine par : "Nous avons témoigné sous serment de nos actions, de ce que nous savions et ne savions pas, nous nous en tenons à ce témoignage." Donc l’opinion de la Commission sur ce témoignage semblerait importante. Différents membres de la Commission, incluant le directeur exécutif ont pensé que, selon les termes du reporter du New York Times Phil Shenon, "Tenet ne pouvait tout simplement pas dire la vérité à la Commission."
Kean a relaté une histoire intéressante, selon laquelle Tenet a nié, sous serment, avoir parlé avec le Président Bush durant tout le mois d’août 2001, une déclaration qui s’est avérée fausse.
Tom Kean
Les rencontres avec le Président ne disparaissent pas comme ça de votre mémoire.
[Rory : A-t-il fait un lapsus ?]
Non, je ne pense pas qu’il se soit mal exprimé. Je pense qu’il induit volontairement en erreur… Tenet était un type sympathique. Il s’est sorti de certaines affaires car les gens l’aimaient bien.
Narrateur
Kean a suggéré que nous parlions au directeur exécutif de la Commission du 11-Septembre, Philip Zelikow, pour savoir jusqu’à quel niveau les informations sont remontées à la CIA. Dans l’e-mail de réponse de Zelikow, il a déclaré que, faute de se replonger dans de vieux dossiers, sa mémoire sur la question était imprécise. Toutefois, "d’après la manière dont circulent ces câbles, quelqu’un au niveau de Blee aurait pu le lire."
Nous avons également posé la question à la directrice de l’équipe de la Commission d’enquête du Congrès, Eleanor Hill (ci-dessous).
Eleanor Hill
Je ne me souviens pas spécifiquement si Tenet était au courant ou non, mais je suppose qu’il l’était probablement, mais je n’en sais rien.
Narrateur
Elle a dit qu’elle aurait besoin de vérifier ses dossiers pour être certaine.
Eleanor Hill
Nous avons parlé à beaucoup de gens au sein de la CIA et du FBI. Et nous avons évidemment posé la même question que celle que vous posez, qui est la question de simple bon sens que pose n’importe qui en lisant cela, « Comment avez-vous pu faire la même erreur tant de fois ? Pourquoi ces gars l’ont-ils faite ? Et personne ne l’a signalée ? »… Nous n’avons jamais entendu personne nous dire que c’était intentionnel ou que quelque chose d’aussi infâme avait eu lieu… Je pense que c’est une question pertinente, mais nous n’avons simplement jamais rien vu qui ait confirmé que c’est ce qui s’était passé… Je ne dis pas que cela ne s’est pas produit. Je dis que nous ne pouvions pas conclure dans ce sens à moins d’avoir une preuve vraiment solide. Et nous n’avons pas eu la preuve que c’est ce qui s’était passé. "
Richard Clarke
Les personnes qui ont enquêté après les faits ont pensé qu’il y avait un problème. Elles ont pensé qu’elles ne parviendraient jamais au fond de l’histoire. Mais si votre théorie est juste et qu’ils ont couvert cela, ils s’en sont tirés. Parce que ni l’enquête du Congrès, ni la Commission du 11-Septembre n’a été capable de les épingler.
[Au jour d’aujourd'hui, êtes-vous écœuré ? Quel sentiment cela vous a-t-il laissé ? Vous sentez-vous totalement lessivé ? Tous vos efforts déployés en vain?]
Je suis outré et je l’ai été depuis le jour où j’ai appris pour la première fois que la CIA savait que ces deux gars étaient dans le pays. Mais j’ai cru pendant très longtemps que c’était deux agents de base qui avaient pris la décision de ne pas diffuser l’information. Maintenant que je sais que 50 officiers de la CIA étaient au courant, et que cela incluait toute sorte de gens de la CIA qui me parlaient régulièrement – oui, dire que je suis écœuré ne constitue qu’un faible euphémisme.
Narrateur
Clarke et Mark Rossini (ci-dessous) ont tous les deux perdu leur ami commun John O’Neill dans les attentats ce jour-là. Quelques temps plus tard, en parcourant ses dossiers, Rossini retomba sur une copie qu’il avait faite du brouillon d’avertissement de Doug Miller à l’intention du FBI.
Mark Rossini
Et quand je suis tombé sur une photocopie du rapport de Doug que j’avais gardé dans mon dossier… c’est là que ça m’a comme frappé… Je me souviens en avoir parlé à Kenny Maxwell.
Narrateur
Ken Maxwell a été le directeur de la brigade I-49.
Mark Rossini
Et je me souviens de Kenny qui disait : « Mais putain, comment ont-ils pu ne pas nous dire que ces gars avaient un visa. Comment ont-ils pu ne pas nous le dire ?" Et quand Kenny a dit cela, mon cœur s’est arrêté… parce que ça m’est revenu en pleine figure qu’effectivement je le savais. Je le savais bien. Et j’ai suivi les règles. Et regardez ce qui se passe quand vous suivez les règles. Depuis, je n’en ai plus rien à foutre des règles.
Narrateur
Pendant qu’il disait ça, je me demandais si c’était ce qui l’avait amené à accéder illégalement à ces fichiers pour sa petite amie, l’incident qui lui avait valu d’être viré du Bureau. Je me demandais si c’était ce qui le poussait à nous en dire aujourd’hui davantage qu’il n’aurait dû.
Mark Rossini
Si je pouvais revenir en arrière. Ou si j’avais seulement dit à John, "voilà ce qui est en train de se passer" avec ces types à Kuala Lumpur. Mais je ne l’ai pas fait.
Jack Cloonan
Mais on assiste là un comportement parfaitement honorable en fait, vous voyez ce que je veux dire? Ces documents, ces CIR [rapports du renseignement central, ndt.]… que Doug Miller a rassemblé, secondé par Rossini, c’est sans équivoque. C’est très clair. Donc, à ce moment de l’histoire, nous savons que le FBI a tenté de faire convenablement son boulot, il a convenablement interprété les faits, compris les liens sur le sol américain, et pour une ou plusieurs raisons indéterminées, la CIA prend la décision – ce n’est pas un oubli, c’est une décision délibérée, de ne pas partager l’information… et l’Histoire les jugera pour ça. Les personnes impliquées dans cette affaire ont beaucoup de réponses à apporter, et ils n’y ont pas répondu de façon adéquate d’après moi… Si vous regardez bien, c’est vraiment juste une poignée de personnes. Je me demande comment ils font pour dormir la nuit. Je me demande vraiment.
Bob Baer
Ce qui vous manque, c’est quelqu’un qui puisse expliquer l’intérêt de ne rien dire au FBI. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ils n’ont rien dit.
Jack Cloonan
Vous ne pouvez pas me faire croire que vous ne saviez rien à ce sujet. Vous ne pouvez pas me faire croire que vous avez oublié. Vous ne pouvez pas me faire croire que vous avez parlé à des agents – et qu’ils n’en ont aucun souvenir. Vous ne pouvez pas me faire croire que vous avez envoyé l’information par coursier, et qu’il n’y en a aucune trace. Qu’importe où vous cherchiez, tout ce que vous récoltez c’est : « Je ne sais pas ».
Narrateur
Une source a affirmé qu’après le 11-Septembre, [Michael] a été entre guillemets « cachée » en Afghanistan, afin de la rendre plus difficile à interviewer par les enquêtes ultérieures du gouvernement. Quand j’ai fait remarquer que Rich Blee avait également été envoyé en Afghanistan trois mois après les attaques, la source a répondu : « Ouais, et elle y est allée avec lui ».
Nous avons pu confirmer que [Frances] est bien l’employée rousse de la CIA qui a été réprimandée pour s’être elle-même impliquée dans le waterboarding de Khalid Sheikh Mohammed, comme décrit dans le livre de la journaliste Jane Mayer The Dark Side, alors qu’elle n’avait pas été officiellement désignée pour le faire. Elle aurait été avisée par ses supérieurs que : « Ce n’est pas censé être un divertissement ».
Selon une source qui n’a eu accès qu’à des portions la concernant, Jennifer Lynn Matthews a été mise en cause dans le rapport de l’inspecteur général de la CIA sur le 11-Septembre. Malgré cela, elle fut nommée chef de base dans la ville afghane de Khost où elle mourut dans un attentat suicide contre l’installation à la fin de 2009. Une source ayant eu accès au rapport de l’inspecteur général de la CIA nous a informé que [Frances] fut également mise en cause pour sa responsabilité dans cet incident.
Si cette histoire peut sembler un peu partiale, c’est avant tout la faute des responsables de la CIA, à qui tout ce que nous venons d’apprendre a été expliqué mais qui ont choisi de ne pas nous parler.
Après qu’ils nous aient envoyé leur Déclaration conjointe, nous avons répondu à Bill Harlow, le chargé de relations publiques de Tenet, avec une explication exhaustive de cette histoire, en demandant – pas suppliant – qu’ils nous aident à rapporter une histoire fidèle. Nous avons écrit : « S’il y a des explications simples à ces questions – qu’elles soient anodines ou admirables –, j’espère sincèrement que M. Tenet et les autres accepteront de rompre leur silence médiatique et fourniront simplement ces réponses. Je souhaite qu’ils réalisent que leur refus ne fait que donner du crédit à des spéculations telles que celles de Clarke dans son interview."
Rappelons qu’en 2009, John Duffy et moi-même avons frappé à la porte du dernier appartement connu de Rich Blee, juste en dehors de [Washington] D.C., le jour de son anniversaire. Qui ne répond pas à sa porte le jour de son anniversaire, nous sommes-nous demandé ?
Une femme : Bonjour.
DUFFY : Nous cherchons Richard.
Narrateur
Il s’avéra que l’appartement avait été libéré deux mois plus tôt. La semaine dernière, pendant que nous travaillions avec Kevin Fenton de History Commons, nous avons pu découvrir l’adresse probable de Rich Blee. Ironie du sort, c’est à Los Angeles, où j’ai vécu l’an dernier, juste derrière l’un de mes lieux de sortie préférés.
Bob Baer
Quand de nouvelles informations remontent à la surface, tout le monde revient. J’espère que votre documentaire servira à ça.
Narrateur
Malheureusement, c’est seulement le début de l’histoire. Dans le second podcast : les hommes de la réunion en Malaisie vont faire sauter un navire de guerre américain, le USS Cole, et des agents du bureau de John O’Neill à New York sont désignés pour enquêter. Tandis que le personnel de Rich Blee à Alec Station continue de jouer avec les informations concernant Mihdhar et les autres, l’entêtement dans le secret se transforme en obstruction à la justice dans une enquête du FBI.
Lawrence Wright
J’ai toujours eu le sentiment que la CIA était coupable d’obstruction dans l’enquête concernant la mort de ces 17 marins.
Narrateur
Et le Lieutenant-colonel Anthony Schaffer révèle pour la première fois le rôle que George Tenet et Alec Station ont joué d’après lui dans l’arrêt du programme militaire Able Danger, celui-là même qui avait identifié Mihdhar, Hazmi et d’autres pirates de l’air aux USA la même année. [Article à suivre bientôt sur ReOpen911, ndr.]
Anthony Shaffer
[RAY : Ont-ils joué un rôle important dans l’arrêt [du programme] ?]
Et pas qu’un rôle secondaire.
Narrateur
Puis en mai 2001, d’entre tous les endroits possibles, Tom Wilshere est détaché au FBI où il est nommé principal agent de liaison pour l’anti-terrorisme après avoir donné l’ordre à Doug Miller de ne pas envoyer ce message. Wilshere a eu de nouveau accès au câble du 5 mars ce mois-là, celui qui dit que Hazmi est entré aux USA.
Jack Cloonan
Il y a tout un tas de questions auxquelles il doit répondre selon moi. C’est une affaire très sérieuse.
Narrateur
Tout au long de cet été de menaces, Wilshere échange des e-mails avec le personnel d’Alec Station, probablement avec [Frances] qui a été promue vice-directeur à la place de Wilshere, et avec Blee lui-même. Il les alertant que les hommes de la réunion en Malaisie sont d’importants tueurs qui seront vraisemblablement impliqués dans l’attaque qui semble se dessiner, et que Mihdhar devrait être d’un grand intérêt étant donné ses liens avec ces gens. Il demande alors la permission de prévenir le FBI ; permission apparemment refusée.
Bob Baer
J’ai toujours transmis au FBI les éléments qui me semblaient intéressants. Je n’ai jamais demandé la permission. Il y a des agents du FBI aux sièges, qui travaillent dans votre unité ou qui viennent vous voir, soit vous les appelez au téléphone. C’est comme ça que les choses sont censées fonctionner.
Narrateur
Tandis que les jours s’égrènent vers le 11-Septembre, l’analyste du FBI Maggie Gillespie redécouvre le câble du 5 mars – le même que Wilshere et [Michael] ont relu en 2000 selon Rossini, le même que Wilshere a relu en mai 2001 – et elle alerte finalement le FBI pour qu’il mène une chasse à l’homme à l’encontre de Mihdhar et Hamzi aux USA. Pourtant, alors que George Tenet a la tête en feu [selon l’expression de Richard Clarke dans son livre
Contre tous les ennemis, ndt.], personne à la CIA n’inclut cette information dans les comptes rendus de menaces [terroristes] transmis à la Maison Blanche durant les 3 semaines qui suivirent.
Richard Clarke
Il n’y a pas eu un manque de partage d’information. Ils nous ont tout transmis, en dehors de cette information-là.
Narrateur
A la suite des attentats, le secret protégea Rich Blee, les personnes qui ont travaillé pour lui, et ses patrons à la CIA, étant donné qu’ils furent impliqués dans d’autres scandales au cours de la décennie passée, de l’échec à capturer Ben Laden en Afghanistan aux mauvais renseignements qui menèrent les Etats-Unis à la guerre en Irak, en passant par les renditions et les abus sur les détenus jusqu’à Blackwater. Et on vous fera savoir où ils en sont tous aujourd’hui.
Et nous terminerons sur une dernière pensée de Richard Clarke.
Richard Clarke
John Helgerson, l’Inspecteur Général de la CIA, a écrit un rapport que nous n’avons pas pu voir, il a toujours été dissimulé au public bien qu’il n’y ait aucune raison de le lui cacher, à moins que vous couvriez vos arrières… Comprenez-vous les conclusions du rapport de cet Inspecteur Général ? Des réprimandes officielles à l’égard du Directeur. Que pensez vous qu’il faille pour qu’un officier de carrière à la CIA comme John Helgerson, l’Inspecteur Général, recommande de blâmer le Directeur ? Qu’est-ce que cela signifie en termes de nuisance et d’abus de pouvoir ? Est-ce que les informations connues du public semblent être suffisantes pour réprimander le Directeur de la CIA ?
[Note de la rédaction : ici s'achève la première partie de cette enquête. La deuxième partie n'a finalement pas été diffusée comme initialement prévu. Cependant, Ray Nowosielski nous a confirmé que la suite sera diffusée ultérieurement sous une autre forme que celle d'un podcast. Un futur documentaire en vue ?]
Remerciements :
Narrateur
Kevin Fenton fut essentiel à l’élaboration de cette enquête. Lisez son livre sur le sujet, Disconnecting the dots, publié cet été, un compte-rendu décisif. Paul Thompson et Jon Gold de HistoryCommons.org nous également beaucoup aidé. Allez visiter la chronologie du 11-Septembre sur leur site pour plus d’informations sur le sujet, autant que votre cerveau puisse emmagasiner.
Merci à Jason Leopold de Truthout, Scott Malone de BlackNET, Sibel Edmonds de Boiling Frogs Post, Ben Wizner du projet pour la Sécurité national de l’ACLU, Coleen Rowley, et Robert Schopmeyer. Tapez son nom sur Google et jetez un œil à son travail sur le sujet.
Un remerciement particulier à Bill de Chicago, qui finança le démarrage de ce projet en 2008, et Betsy à Philadelphie qui finança notre voyage sur la côte Est en 2009 pour interviewer Richard Clarke et d’autres.
Nos producteurs-conseillers depuis le départ du projet ont été Rory O’Connor et Kyle Hence, deux chics types. Rory, qui m’aida dans mes débuts, nous laissa utiliser le nom de sa société de média Globalvision, détentrice d’un Emmy, lors de nos demandes d’interviews, ce qui pesa dans la balance.
Nos responsables de la photographie durant notre voyage sur la côte Est étaient Martina Radwan et Damian Salimeno. Notre ingénieur du son était Patrick Thrasher. La musique originale fut écrite et composé par Ben Johnson. Le graphic de Blee fut conçu par Erik Potter et le site web fut créé et géré par Jon Roberts. Tous travaillèrent presque totalement de manière bénévole.
Who is Rich Blee ? est publié sur SecrecyKills.com (site inaccessible à ce jour), avec quasiment aucun soutien des grands médias et absolument aucune aide du gouvernement américain. Au contraire, en fait.
Je suis Ray Nowosielski [et je suis Jon Duffy]. Venez visitez notre site SecrecyKills.com pour les mises à jours régulières, les rushs d’interviews, les échanges d’emails, les courriers originaux, et bien d’autres.
En lien avec l’article :
Le lancement de la guerre de terreur des Etats-Unis, par Peter Dale Scott (septembre 2012) :
Le 11-Septembre et la CIA, par Kevin Fenton (septembre 2011) :
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Quelle importance, que ces gars aient eu un visa ou non, puisque dans tous les cas ils n’étaient que des figurants?
On noie le poisson, là, non?
On fait comme si le fait d’arrêter ces gugusses aurait empêché les avions de se crasher et les tours de s’effondrer.
Mais la Tour n°7 s’est effondrée, avec ou sans eux.
Et les autres aussi.
Tout ce qu’on leur demandait, c’était de figurer sur la liste des 19, pour avoir une liste à proclamer le lendemain, point final.
@ Doctorix,
Que vous ayez vos convictions personnelles, cela vous regarde. Pour ma part, je m’occupe seulement de publier des faits.
Pas se fâcher!
Je dis seulement que, comme à Boston je pense, il y a d’un côté une action secrètement et efficacement menée, et de l’autre une recherche de figurants crédibles, et que cette arrière-cuisine n’est pas la partie la plus intéressante. Même si ses faux-pas sont révélateurs.
Voilà donc quelques uns des faits décrits :
Bob Baer
« Un câble émanant du terrain n’arrive pas automatiquement à la Maison Blanche. La décision doit être prise au niveau du bureau… Ce que je veux dire, c’est qu’il y arrivait dans les 1000 câbles par jour sur Ben Laden. Voire 10.000, qu’en sais-je. Et vous ne pouvez pas tous les envoyer à la Maison Blanche. Il y a un officier responsable de ces rapports dont les capacités analytiques peuvent être bonnes ou mauvaises. Et c’est elle ou lui qui décide de ce qu’il faut diffuser. Et c’est ce que Clarke a vu. »
Si je comprends bien, lorsque des milliers d’infos remontent du terrain concernant un dénommé Ben Laden, les conclusions à en tirer ne sont pas : « Alerte rouge, il se passe quelque chose… », mais : « vous comprenez, on ne peut pas lire tous ces mails… »
Ou encore :
« Cela signifie une seule chose pour moi : on a volontairement choisi, au plus hait niveau de la CIA, de ne pas en informer la Maison Blanche.
[DUFFY : Jusqu’à quel niveau ?]
Je dirais que ça devait venir du Directeur »
Un peu plus loin :.
-« Greg Miller
[Message vocal] C’est Greg Miller du Washington Post. J’espérais simplement obtenir une transcription des propos de Richard Clarke qui ont étés rendus publics récemment….
[…]
L’interview de Richard Clarke et la Déclaration conjointe de George Tenet, Cofer Black, et Rich Blee, inaugurent un couac en haut lieu autour de deux questions principales : jusqu’où l’information est-elle remontée et qui, si c’est le cas, a ordonné sa rétention ?
Dale Watson
Très honnêtement, compte-tenu de mes relations et de mes fonctions là-bas, je me suis toujours montré respectueux et vous dirais personnellement que je n’y crois pas. Je pense que la décision de ne rien dire à personne fut probablement prise à un niveau plus bas. Et si vous êtes en train d’essayer de dire que Cofer et Tenet se sont concertés pour nous laisser à l’écart, je ne suis pas vraiment d’accord avec ça… »
Douze ans après ce que l’on juge avoir été une rétention volontaire d’information, on ignore qui vraiment est la source d’un dysfonctionnement catastrophique.
Si tous ces éléments sont des faits et non des mensonges (ces « faits » ont permis l’entrée sur le sol américain des futurs pirates de l’air ), alors ne faut-il pas considérer comme des faits, eux aussi, que leurs corps aient pu être totalement pulvérisés par les différents impacts (vraisemblable), tandis que leur papiers d’identités aient été retrouvés intacts (miraculeux).
Ce qui doit nous amener à l’hypothèse suivante : Allah travaillerait-il pour la CIA ?
Bonjour,
Merci pour les informations et tout le travail réalisé par l’équipe de Reopen911, même si après avoir passé quelques heures (jours) à me promener sur internet je ne suis pas convaincu par les théories de démolition contrôlée des tours et autres.
Y a-t-il eu une suite aux travaux de Ray Nowosielski et John Duffy, comme annoncé à la fin de l’article ?
Merci