Guerre contre le terrorisme: Cherche slogan désespérément

Désireuse de donner une meilleure image de la stratégie américaine en Afghanistan, en Irak et au Pakistan, la nouvelle administration revoit son vocabulaire.


"La guerre contre le terrorisme est une mascarade",
affirmaient déjà ces manifestants lors d’une manifestation
à San Francisco en février 2007

Dans un nouvel effort pour se démarquer de l’administration Bush, le gouvernement de Barack Obama cherche des expressions alternatives à la "guerre contre le terrorisme" [War on Terror] décrétée par son prédécesseur. Ces derniers jours, les responsables de la sécurité nationale de la nouvelle administration se sont réunis à plusieurs reprises pour trouver de nouveaux termes susceptibles de décrire au mieux la stratégie américaine de lutte contre les groupes terroristes en Afghanistan, en Irak et au Pakistan. L’objectif est de forger une expression qui permettrait de requalifier les opérations américaines antiterroristes aussi bien d’un point de vue idéologique que militaire.

Barack Obama a publiquement annoncé la nouvelle approche de son administration dans un entretien accordé à CNN. "Je pense qu’il est essentiel pour nous de reconnaître que nous sommes en lutte, ou en guerre, contre certaines organisations terroristes. Les mots ont leur importance dans ce contexte parce que le seul moyen pour nous de gagner cette bataille passe par la conquête des cœurs et des esprits", a-t-il expliqué. Certains critiques dénoncent depuis longtemps l’emploi de la formule "guerre contre le terrorisme", en arguant que le terme terrorisme ne désigne pas un ennemi à proprement parler, mais une tactique.

Il y a quelques mois, des responsables des Affaires étrangères et de la Défense avaient tenté de remplacer "Guerre contre le terrorisme" par "Lutte contre l’extrémisme violent" [Struggle Against Violent Extremism]. Mais Bush avait aussitôt manifesté sa désapprobation lors d’une réunion avec des représentants du Conseil de sécurité nationale. "Le président était hors de lui, se souvient l’un des participants. Pour lui, il était absurde de penser que les Américains ne comprenaient pas cette expression. On n’en a plus jamais reparlé."

"La guerre contre le terrorisme" a été une constante dans le discours de Bush. Cette expression a été officiellement utilisée lors de sa première intervention télévisée après les attentats du 11 septembre 2001, durant laquelle il avait annoncé la riposte du gouvernement en des termes si véhéments que, selon ses détracteurs, ses mots annonçaient l’invasion de l’Irak. "Notre ennemi est un réseau radical composé de terroristes et de tous les gouvernements qui les soutiennent", avait alors déclaré le président. "Notre guerre contre le terrorisme commence avec Al-Qaida, mais elle ne s’arrête pas là. Elle ne s’arrêtera pas tant que nous n’aurons pas découvert et neutralisé tous les groupes terroristes aux ambitions internationales."

Après ce discours, le ministère de la Défense a officiellement adopté cette terminologie en y ajoutant l’adjectif mondial – Global War on Terror ou GWOT. Le Pentagone s’est mis à utiliser cet acronyme dans toutes les publications officielles, les documents stratégiques et les mémos. Une médaille GWOT pour les soldats envoyés en mission dans ces zones de guerre a même été créée. Depuis sa prise de fonctions, le 20 janvier 2009, Barack Obama s’est, quant à lui, appliqué à contourner cette formule. Il a préféré faire référence à la "lutte permanente contre le terrorisme et l’extrémisme" et à un "combat en progrès". Il n’a utilisé l’expression favorite de Bush qu’une seule fois, lors d’un discours au ministère des Affaires étrangères le 22 janvier. Il y a notamment expliqué que les Etats-Unis doivent "relever des défis mondiaux d’une extraordinaire complexité : la guerre contre le terrorisme, les divisions interreligieuses et la propagation de technologies mortelles". Selon un fonctionnaire qui participe aux discussions terminologiques en cours, l’objectif est de "trouver une formule qui exprime un message plus optimiste".

Michael Isikoff et Mark Hosenball pour Newsweek
Article sélectionné et traduit par Courrier International
, le 9 février 2009



Note ReOpenNews :
L’illustration et sa légende ci-dessus sont celles de Courrier International (qui a lui-même reprise celles de Newsweek?) Remarquez le "911truth.org" en bas à gauche de la banderolle!

A propos de la mascarade que dénoncent les manifestants de la photo, vous trouverez ci-dessous un nouvel article très engagé de Paul Craig Roberts.

Paul Craig Roberts est un économiste et journaliste américain. Au début des années 1980, il a été Sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan. Il a enseigné l’économie politique au Center for Strategic and International Studies. Il a été rédacteur et chroniqueur de divers journaux, notamment The Wall Street Journal ou BusinessWeek. Paul Craig roberts est l’une des personnalités de premier plan qui a eu le courage de remettre publiquement en question la version officielle du 11/9. Nous avons déjà publié sur ReOpenNews quelques autres articles de lui, tous très critiques vis-à-vis de la politique extérieure des néo-conservateurs de l’administration Bush :


La guerre contre le terrorisme est un canular

Selon la propagande du gouvernement étasunien, des cellules terroristes sont répandues partout aux Etats-Unis, obligeant le gouvernement à espionner tous les citoyens et à violer la majorité des protections constitutionnelles. Parmi les derniers mots du Président Bush quand il a quitté ses fonctions, il y a l’avertissement que l’Amérique sera bientôt frappée de nouveau par le terrorisme Musulman.

Si les Etats-Unis étaient infestés de terroristes, le gouvernement n’aurait pas à nous le dire. Les faits nous le diraient. Comme il ne se passe rien, le gouvernement y va de ses avertissements pour entretenir les peurs qui font accepter au public les guerres sans fondement, les infractions aux libertés publiques, les cartes d’identité et autres tracas et harcèlements lors de déplacements en avion.

La preuve la plus évidente qu’il n’y a pas de cellules terroristes c’est que pas un seul néo-conservateur n’a été assassiné.

Je n’approuve pas les assassinats, et j’ai honte que le gouvernement de mon pays pratique l’assassinat politique. Les Etats-Unis et Israël montrent un très mauvais exemple à Al Qaïda.

Les Etats-Unis combattent Al Qaïda et les Talibans en assassinat leurs dirigeants, et Israël fait de même avec le Hamas. Il est raisonnable de penser qu’Al Qaïda pourrait agir pareil avec les instigateurs et les responsables des guerres étasuniennes au Moyen-Orient.

Aujourd’hui, tous les membres d’Al Qaïda connaissent la complicité des néo-conservateurs dans la mort et les dévastations infligées aux Musulmans en Irak, en Afghanistan, au Liban et à Gaza. De plus, les néocons sont très visibles et constituent des cibles faciles pour les chefs du Hamas et du Hezbollah. Les néocons sont connus dans les médias depuis des années et des listes de leurs noms, accessibles à tous, circulent en ligne.

Les néocons ne sont pas protégés par les Services Secrets. C’est terrible à envisager, mais ce serait un jeu d’enfant pour Al Qaïda de les assassiner tous un par un. Mais, les néocons se déplacent librement, bonne indication qu’il n’y a pas de problème terroriste aux USA.

Si, comme l’affirment toujours les néocons, les terroristes peuvent passer en contrebande des armes nucléaires et autres bombes sales aux USA pour semer des ravages sur nos villes, ils peuvent aussi obtenir des armes pour assassiner tout néocon ou ancien responsable du gouvernement.

Et pourtant, les néocons, étasuniens les plus haïs des Musulmans, sont saints et saufs.

La “guerre contre le terrorisme“ est un canular qui dissimule la prise de contrôle par les Etats-Unis des oléoducs, les profits du complexe militaro-sécuritaire, les attaques contre les libertés publiques par les adeptes de l’état policier, et l’expansion territoriale d’Israël.

Al Qaïda n’existait pas en Irak avant qu’il n’y soit importé par l’invasion étasunienne et le renversement de Saddam Hussein qui maintenait Al Qaïda hors d’Irak. Les Talibans ne sont pas une organisation terroriste mais un mouvement qui essaye d’unifier l’Afghanistan sous les lois de l’Islam. Les seuls étasuniens menacés par les Talibans sont ceux que Bush a envoyés en Afghanistan pour tuer des Talibans et imposer un état fantoche au peuple Afghan.

Le Hamas est le gouvernement démocratiquement élu de Palestine, ou du peu qu’il en reste après les annexions illégales par Israël. Le Hamas est une organisation terroriste de la même façon que les gouvernements Israélien et Etasunien le sont. Pour soumettre le Hamas à l’hégémonie israélienne, Israël utilise la terreur des bombardements et les assassinats contre les Palestiniens. Le Hamas réplique à la terreur d’Israël avec des roquettes artisanales et inefficaces.

Le Hezbollah représente les Chiites du Sud Liban, autre région du Moyen-Orient convoitée par Israël pour son expansion territoriale.

Les USA classent le Hamas et le Hezbollah dans les “organisations terroristes“ pour la seule raison qu’ils sont du côté d’Israël dans le conflit. Il n’y a pas de raison objective à ce que le Département d’Etat étasunien appelle le Hamas et le Hezbollah des organisations terroristes. C’est de la propagande pure et simple.

Les USA et Israël ne considèrent pas leurs bombardements de civils comme de la terreur. Ce qu’ils considèrent comme tel c’est la réponse des peuples opprimés et sans Etat parce que leurs pays sont gouvernés par des marionnettes à la solde des oppresseurs. Ces peuples, dépossédés de leurs propres pays, n’ont pas de Département d’Etat, pas de Département de la Défense, pas de sièges aux Nations Unies ou de porte-parole dans les médias dominants. Ils ne peuvent que se soumettre à l’hégémonie ou résister avec le peu de moyens dont ils disposent.

Le fait qu’Israël et les Etats-Unis poursuivent leur propagande sans fin pour empêcher cette vérité fondamentale d’éclater prouve que ce sont eux qui ont tort et que ce sont les Palestiniens, les Libanais, les Irakiens et les Afghans qui sont lésés.

Les généraux étasuniens à la retraite qui servent de propagandistes à Fox “News“ clament sans arrêt que l’Iran arme les résistants Irakiens ou Afghans et le Hamas. Mais où sont les armes ? Pour s’opposer aux chars “made in USA“, les résistants doivent fabriquer des engins explosifs artisanaux à partir d’obus récupérés. Après six ans de conflit, les insurgés n’ont toujours pas d’armes contre les hélicoptères de combat étasuniens. Comparez leur “armement“ avec celui que les Etats-Unis ont fourni aux Afghans, il y a une trentaine d’années lorsqu’ils combattaient contre les Soviétiques.

Les images de l’attaque meurtrière d’Israël sur Gaza montre de nombreux Gazaouis, tous sans armes, fuyant sous les bombes israéliennes ou dégageant des décombres des morts et des blessés. Tout le monde pourrait penser que chaque Palestinien est maintenant armé, chaque homme, chaque femme et chaque enfant. Cependant, tous les reportages sur l’attaque israélienne ont montré une population désarmée. Le Hamas doit fabriquer des roquettes artisanales qui sont tout juste des marques de défi. Si le Hamas était armé par l’Iran, l’attaque d’Israël sur Gaza lui aurait coûté des hélicoptères de combat, des chars et des centaines de morts parmi ses soldats.

Le Hamas est une petite organisation armée avec des fusils de petit calibre incapable de pénétrer un gilet pare-balles. Le Hamas est incapable d’empêcher les descentes de petites bandes de colons israéliens sur les villages de Cisjordanie, qui jettent dehors les Palestiniens et s’approprient leurs terres.

Le mystère est : pourquoi après 60 années d’oppression les Palestiniens sont-ils toujours un peuple sans armes ? Il est clair que les pays Musulmans sont complices d’Israël et des Etats-Unis en maintenant les Palestiniens désarmés.

L’affirmation indue que l’Iran fournit des armes sophistiquées aux Palestiniens est du même acabit que celle sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein. C’est une propagande pour la justification du massacre de civils arabes et de la destruction des infrastructures civiles pour conforter l’hégémonie des Etats-Unis et d’Israël au Moyen-Orient.

 

Article original en anglais, The War on Terrorism is a Hoax, Information Clearing House, 4 février 2009.
Traduction Laurent EMOR pour le Grand Soir
http://www.legrandsoir.info

4 Responses to “Guerre contre le terrorisme: Cherche slogan désespérément”

  • Killuminatis
  • CD

    Bonjour,
    le Mouvement pour la vérité sur le 11 Septembre est lui aussi encombré par une terminologie qui le dessert: complotisme, conspirationnisme, théorie du complot, etc. Les détracteurs ont tôt fait de s’en servir. Et ils ont raison. La théorie du complot, le synarchisme, l’ésotérisme paranoïque, l’ufologie, etc. préexistent au 11 Septembre. Le ralliement jubilatoire des représentants de ces courants au 911 Truth Movement est une cause absolument sûre des faibles résultats que produit ReOpen911 en termes d’information.
    Il est évident toutefois que les détracteurs de notre action d’information se trompent puisqu’ils confondent ReOpen911 et adeptes de la théorie du complot – même si ceux-ci se rendent visibles ici ou là dans l’association.
    A bientôt,

  • elton john

    Vrai. C’est réellement dommage cette espèce de ralliement partisan au « 911 truth », ça dessert complètement les personnes qui doutent.
    On dirait un groupe de supporters qui affiche sa bannière en permanence. Ça fait tout sauf sérieux.





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