Le cadavre de trop dans le placard de W.Bush (2)
La disparition de Mike Connell, vendredi dernier est lourde de sens, je vous expliquais dans le premier épisode. C’était un homme-clé pour l’équipe au pouvoir, aux USA, car c’est celui qui permis à l’administration américaine d’entrer dans l’ère informatique… à sa façon, à savoir en utilisant la faculté qu’ont certains ordinateurs de cacher certaines choses. Apparu en 1999 lors de la préparation des élections de Floride, où ses talents semblent avoir donné un coup de main sérieux à la carrière de Jeb, le frère de W. Bush, notre homme détenait, vous disais-je, de lourds secrets. En réalité, il était le pivot informatique de l’élection volée de 2004, dans le fief républicain de l’Ohio, l’Etat qui a permis à W. Bush d’obtenir de justesse un second mandat. Revenons aujourd’hui sur les méthodes de Connell qui, sans nul doute, expliquent aujourd’hui sa disparition précoce.
L’homme s’était pourtant garanti il y a neuf ans déjà contre toute atteinte possible en déclarant sa loyauté indéfectible à la famille Bush : “I’m loyal to my friends and I’m loyal to the Bush family…” avait-il tenu à écrire dans le magazine Inside Business, le 2 Novembre 1999. C’est probablement vrai. L’homme avait commencé sa collaboration avec la famille Bush voici dix ans exactement… en Floride. "Tom Brazatis of the Cleveland Plain Dealer described Connell as “an Internet consultant in 1998 for the winning campaigns of governors Bob Taft in Ohio and Jeb Bush in Florida.” The article stated that Connell told the Plain Dealer that he had been hired to do “special internet projects” for George W. Bush. “Connell declined to be more specific,” noted the Plain Dealer’s 2000 article". Onze années après, après s’être occupé de "projets plus spéciaux", l’homme aux profondes convictions religieuses traditionnalistes ne pouvait que regretter cette loyauté à un seul sens. Chez les Bush, on ne partage pas le manteau pourpre. Il n’y a pas de bon samaritain dans la famille. L’une des dernières déclarations de Connell étaient à ce propos fort inquiétante : "Mr. Connell told a close associate that he was afraid that the George Bush and Dick Cheney would “throw [him] under the bus" répète le site indépendant Velvet Revolution. En fait de bus, c’est son Piper Saratoga qui a causé sa perte. Un avion sûr, qu’il pilotait assidûment et qu’il ne prenait jamais en cas de pépin météo ou mécanique. En aviation, Connell était aussi méticuleux qu’en gestion de serveurs informatiques. Il n’embarquait jamais à la va-vite, faisant consciencieusement son check-list avant chaque décollage, malgré le fait qu’il pilotait depuis des années plusieurs fois par semaine : son avion, c’était son deuxième moyen de transport après l’automobile. Et un Piper Saratoga crashé, ça ne flambe pas autant à l’impact. Bus ou avion, le résultat est aujourd’hui le même. A savoir s’il a vraiment emporté tous ses secrets dans sa tombe… au quel cas sa mort n’aurait servi à rien !!!
Mais voyons un peu les prouesses de notre malheureux aviateur, celles qui lui valent semblent-il cette disparition prématurée. Essentiellement les manipulations électroniques électorales, et plus récemment sa participation à la disparition d’emails cruciaux pour la Maison Blanche lors du problème de l’éviction décidée de plusieurs juges fédéraux jugés anti-W. Bush. A partir de sociétés lui appartenant ou détenues par des tiers, mais dont Connell était partie prenante. Toutes ces sociétés ont eu un point commun : elles ont changé de nom un nombre incalculable de fois. Sa firme mère SmartTech détient ainsi la bagatelle de 1134 noms de domaines !!! Parmi ces sociétés, on retrouve l’exposition de valeurs religieuses très ancrées à droite : Connell gérait ainsi aussi bien l’Anti-Abortion Groups Computers que la Christian Computer Services mais aussi l’incroyable Radical Christian Fascists Church Computers, via une âme damnée, Randy Cole, directeur de SmartTech avec sa femme. Une firme dont on retrouve l’intégralité de la table d’administration chez GovTech, sa sœur jumelle… se chargeant elle des projets… gouvernementaux "spécifiques". Là, on retrouve aussi bien la "GOP Campaign Work" (Bush00, Bush Transition Team, Bush04, 40+ GOP Congress runs, 25+ GOP Senate runs, etc) que la "GOP Computer Support for GOP operations, GOP-Technology", ou la "Government Agency Contracts" sans oublier la "GOP Mass Mailing/Phone Bank Computers" et la principale ; "GovTech Solutions", devenue parfois "Government Technology Systems". Le tout dans un savant mélange de noms et de redirections : ainsi, 72hour.net ("Technical Contact : SMARTech Corp, DNS Administrator noc@smartechcorp.net ") qui redirige vers…. GOP.com. Mais l’homme était aussi le créateur de sites internets, dont celui du gouvernement, dont GeorgeWBush.com and GWB43.com, ce dernier étant le site d’où entrait et sortait 95% de la communication de Karl Rove. Ou le plus étonnant Abriendo-Caminos.com , chargé de séduire les hispaniques. Au plus fort de la campagne de 2008, SmartTech présentait toujours 999 serveurs différents, dont notamment : angryhillary.com (ou .net), clintongunban.com, ou counterclintonlibrary.com (ou .net), ou encore stophillarynow.com et stophillarypac.com, pas vraiment des soutiens à Hillary Clinton ! L’homme affichait ouvertement ses convictions, religieuses et d’extrême droite, sans se soucier de savoir si l’état américain pouvait avoir recours à un individu aussi partisan. Ses recruteurs, pour tout dire, devaient avoir les mêmes opinions, tout simplement !
Sans aucun complexe, durant ces huit années, tout en travaillant pour le gouvernement, Connell avait aussi été à l’origine de sites restés tristement célèbres : "RNC.org", et surtout l’infâme "swiftboatvetsfortruth.org", devenu depuis "Swift Vets and POWs for Truth " dans lequel des vétérans du Viet-Nam payés par le multimillardaire Sam Fox, très lié à la très droitiste Republican Jewish Coalition, et qui répandaient tous les jours leur haine d’un Kerry ancien "swift man" lui aussi, devenu progressivement opposant à la guerre du Viet-Nam. Connell, comme l’équipe de Bush ne s’est jamais soucié d’un évident conflit d’intérêt à réaliser les sites purement gouvernementaux et ceux des plus violents opposants au candidat gouvernemental. Logique qu’il s’entende parfaitement avec Rove. Parmi les sites dont il avait eu la charge, on note aussi ceux surtout de Kenneth Blackwell, l’infâme destructeur des achives de l’élection de 2004 en Ohio (les deux tiers ont disparu sous ces ordres !). Connell était plus de mèche avec lui qu’aucun autre. Blackwell, qui rêvait d’entrer à la maison blanche (une promesse que lui avait fait Kar Rove et W. Bush) avait bâti toute sa stratégie de conquête du parti républicain sur les prouesses technologiques de Connell.
De mèche, en effet, c’est le moins qu’on puisse dire. Une longue entente plutôt, devenue une seconde nature pour ce qui est des manigances électorales. Déjà inquiété en 2004, Blackell récidivera deux ans après, à en causer sa perte. Lors de deux élections de 2006 en effet en Ohio, l’incorrigible Blackwell va en effet se faire prendre bêtement la main dans le sac. Le site officiel de l’élection dans l’état, "election.sos.state.oh.us" avait comme tout site un numéro d’IP précis, le 64.203.98.137. Seulement voilà : cette catégorie d’IP tombait pile au milieu de celle attribuée à la firme SMARTtech Corp de Chattanooga, la firme de Connell, comme l’on fait remarquer des internautes curieux. Juste dans le même rang de numéros, on trouvait aussi "VoterVault.com" (le site de Karl Rove) et "NRCC.org", deux sites dédiés au RNC, le Republican National Committee. L’élection de l’état, qui se veut indépendante par principe, était tout simplement directement hébergée sur des serveurs du Parti Républicain ! Les deux sites, celui de l’Ohio et celui du Parti à Washington travaillaient en miroir complet, comme l’ont montré des copies d’écran édifiantes réalisées par les journalistes d’un site citoyen, Pluribus Media. Comme l’affirment d’autres, pour Blackwell, c’est "again", une nouvelle fois donc, car tout le monde a en tête à son propos les résultats de l’élection présidentielle de 2004, où Blackwell a été prépondérant dans la victoire républicaine, avec en prime la mise en place de méthodes incroyables de votes (bureaux déplacés au dernier moment, électeurs rayés des listes sans être prévenus, etc.. ). Une méthode déjà appliquée en 2000 mais qui était devenue trop voyante. Pour faire digérer l’échec de cette élection catastrophique de 2000, aussi catastrophique que celle de Floride, Blackwell avait présenté à ses électeurs une refonte complète de son système électoral, accompagnée d’une note salée en investissements informatiques… signés SmartTech. Le but du jeu ? Présenter le résultat des élections en temps réel, via l’Internet ! Blackwell, réfractaire en 2000 à tout ordinateur, était devenu en quatre ans le plus grand prosélyte des nouvelles technologies ! Mais avec une idée derrière la tête, bien entendu ! Une idée soufflée par Karl Rove, et mise en place par… Connell.
Car ce fameux soir d’élection, des bloggeurs suspicieux comme la célèbre Wonkette avait eu le temps de faire des copies d’’écrans télévisuels où les chiffres changeaient régulièrement derrière le présentateur, comme si l’on "tempérait" à la volée les résultats en "live" de l’Ohio ! La Wonkette, cette futée, avait vu juste : ça trafiquait sec, et à la volée je vous prie ! "Ohio’s election results were delivered to Americans at Internet speed in 2004, reflecting Ken Blackwell’s deliberate contrast to Florida’s chaos of four years earlier. The Secretary of State had met the enemy of timely results when in Florida where he was sent to join Ohio’s special team helping the Bush effort." Et tout cela avait eu un coût : "New Media Communications and its spin-off, Govtech Solutions, have received about $465,000 from the secretary of state’s office, and New Media (une autre société de Connell !) received $30,335 for its work on the Blackwell campaign". Un demi million de dollars pour trafiquer les résultats, et devenir président à la place de Kerry, ce n’est en définitive pas cher payé ! Le 24 avril 2007, l’avis péremptoire de deux journalistes, Steven Rosenfeld et Bob Fitrakis, tombait : "did the most powerful Republicans in America have the computer capacity, software skills and electronic infrastructure in place on election night 2004 to tamper with the Ohio results to ensure George W. Bush’s re-election ? The answer appears to be yes. " Mieux encore : "On Election Night 2004, the Republican Party not only controlled the vote-counting process in Ohio, the final presidential swing state, through a secretary of state who was a co-chair of the Bush campaign, but it also controlled the technology that allowed the tally of the vote in Ohio’s 88 counties to be reported to the media and voters." Ce soir là, on a donc beaucoup utilisé l’Internet en Ohio, surtout à partir des bureaux de Ken Blackwell. On s’en doutait, en effet : une seule agence, AP, avait obtenu l’exclusivité du report des votes, et les télévisions, ce soir-là, ce qui pouvait passer pour étrange, et les médias recevaient directement non pas les résultats réels, mais les résultats trafiqués de l’Ohio. Non pas de l’Associated Press, dont le patron n’est autre qu’un traditionnaliste, mais bel et bien directement de Connell. Comme les dépêches d’agence recevaient les mêmes chiffres, donnés comme officiels, les médias n’y ont vu que du feu ! Tout était donc "routé" à partir de SmartTech (!), comme le disent les spécialistes informatiques. Comme la source unique était partisane, on peut facilement l’accuser d’avoir "tempéré" les chiffres avant de les communiquer aux médias. Le mot paraît faible tant parfois les disparités entre bureaux de vote ont été grandes…
Dans un long article rédigé au lendemain même des élections, en 2004, deux internautes attentifs, Stéphane Bouleaux et David Latapie, avaient décrit le procédé dans "Votergate", devenu un Wiki depuis, procédé qui utilisait pour tempérer entre états le puissance phénoménale d’un des plus gros calculateurs au monde dédié à la science.. et à l’armée, celui de Sandia, en Californie, qui a été aussi l’un des artisans de la seconde élection de Bush. Rumsfeld venait juste de lancer son projet d’Internet dédié à l’armée, reliant tout le pays, et dans certains comtés, le soir de l’élection, des bureaux ont été fermés sous prétexte de "terrorisme" pour permettre aux militaires de déployer leurs antennes, les liaisons téléphoniques modems (celle des machines Diebold !) étant défaillantes. Et de "tempérer" les résultats. On ne dira jamais assez comment cette élection de 2004 a été volée. 2004, c’est bien "la mère de toutes les fraudes élctorales" comme l’on dit certains. Principalement en Ohio. Tout le monde avait remarqué les chiffres mirobolants de certains comtés : A Clyde, par exemple, Bush avait gagné avec… 131% des voix. A Perry County, deux bureaux affichaient sans rire 124 et 120% de résultats en sa faveur…. à Gahanna Ward 1, dans le premier bureau, sur 638 votants seulement, Bush avait été crédité au final de 4 258 bulletins… Dans le seul comté de Cuyahoga (ou en 2008 de sérieux problèmes restaient), on découvre d’étranges électeurs fantômes : "as of yet, there have been no statistical studies of Ohio similar to the Berkeley paper. But emailers have zapped around a chart that supposedly shows 93,000 "extra" votes were cast in various municipalities in Cuyahoga County—that is, these areas listed more votes than registered voters". 93 000 "extras", presque la marge avec laquelle Bush devance Kerry au final… on trouve aussi des gens, à Cuyahoga pour témoigner de l’accès direct du prestataire, en l’occurrence ici Triad GSI, aux tableaux récapitulatifs de vote.
Le soir même, toujours, selon les premiers sondages d’opinion au sortir des bureaux ("exit polls"), Kerry l’emportait avec une différence d’environ 2 à 3% (une plus étroite victoire finale par 51% contre 49% sera plus tard annoncée dans la nuit), en Ohio comme ailleurs. Mais juste avant le résultat, on annonce le contraire : "It is important to remember how large the discrepancy was between the early vote tallies and the early exit poll figures. By the time polls were closing in the eastern states, the vote-count figures published by CNN showed Bush leading Kerry by a massive 11 percent margin. At 8:50 p.m. EST, Bush was credited with 6,590,476 votes, and Kerry with 5,239,414. This margin gradually shrank. By 9:00 p.m., Bush purportedly had 8,284,599 votes, and Kerry 6,703,874 ; by 9:06 p.m., Bush had 9,257,135, and Kerry had 7,652,510, giving the incumbent a 9 percent lead, with 54 percent of the vote to Kerry’s 45 percent". La différence entre ce qui serait les premiers résultats et le sondages au sortir des urnes est ENORME : "at the same time, embarrassingly enough, the national exit poll figures reported by CNN showed Kerry as holding a narrow but potentially decisive lead over Bush. At 9:06 p.m. EST, the exit polls indicated that women’s votes (54 percent of the total) were going 54 percent to Kerry, 45 percent to Bush, and 1 percent to Nader ; men’s votes (46 percent of the total) were breaking 51 percent to Bush, 47 percent to Kerry, and 1 percent to Nader. Kerry, in other words, was leading Bush by nearly 3 percent". Pour l’Ohio, idem : "At 7:32 p.m. EST, CNN was reporting the following exit poll data for Ohio. Women voters (53 percent of the total) favoured Kerry over Bush by 53 percent to 47 percent ; male voters (47 percent of the total) preferred Kerry over Bush by 51 percent to 49 percent. Kerry was thus leading Bush by a little more than 4 percent. But by 1:41 a.m. EST on November 3, when the exit poll was last updated, a dramatic shift had occurred : women voters had split 50-50 in their preferences for Kerry and Bush, while men had swung to supporting Bush over Kerry by 52 percent to 47 percent. The final exit polls showed Bush leading in Ohio by 2.5 percent." Incoyable renversement de tendance.
En fait, peu après minuit, tous les comptes par comtés se retrouvent gelés pendant 90 minutes environ. Plus rien de l’Ohio ne parvenait aux médias. La célèbre Wonkette, ce soir-là le fait savoir : le black-out a commencé. Quand les images réapparaissent, les fromages Excel ont changé de sens : c’est Bush qui vire en tête, de 3%. Tout le monde regarde étonné les nouveaux camemberts. Les plus hilarants de ces résultats sont ceux des trois comtés de Warren, Butler et Clermont Counties. 10 500 votes pour W.Bush rien qu’à eux trois (soit le 1/10eme de son avance finale en trois comtés seulement !). Or, ce jour là, les gens votent aussi pour d’autres choses aux Etats-Unis, on le sait. C’est ainsi qu’à Warren, Butler et Clermont Counties les électeurs vont voter massivement à la fois pour W. Bush et… POUR le mariage gay ! Ce à quoi est vivement opposé W. Bush, mais auquel Kerry n’est pas opposé ! Les bulletins de votes de Kerry ont-ils été carrément versés à Bush ? Très certainement, et c’est la case d’à côté qui le révèle ! Le logiciel ou l’intervention humaine a bien changé le nom, mais a gardé bêtement la suite du bulletin tel quel !!! Connell n’est donc pas si intelligent qu’on l’a présenté…
Le soir de l’élection toujours, des copies d’écran révèlent les autres manipulations en direct. Bush l’emportera en Ohio avec 118 601 voix d’avance, un résultat donné au petit matin suivant seulement… alors que lui-même, interviewé dans son ranch et toujours donné comme battu se dit "confiant". Il peut l’être : Connell a travaillé toute la nuit pour en faire un président élu… sans les voix nécessaires ! Et ce n’est pas fini ! Durant la campagne 2008, alors que le staff républicain est au courant des poursuites engagées par les juges contre Connell, pour une autre histoire, celle des mails de la Maison Blanche, revoilà notre homme chargé de la gestion du site Internet de McCain. Rove a beau avoir en 2000 tout fait pour l’évincer au profit dans les primaires au profit de Bush, est bien obligé d’accepter le fait. En fait cela l’arrange, car il garde la mainmise sur les contenus du site. Le 31 octobre dernier, Connel reçoit sa convocation à propos du tripatouillage de vote en 2004, lui intimant l’ordre de se présenter le 3 novembre pour venir témoigner. C’est la veille de l’élection présidentielle d’Obama… et en Ohio, justement, Jennifer Brunner, qui veille au grain depuis deux ans commence à voir le résultat de ces efforts. Aux primaires, Clinton l’emporte devant Obama (53% contre 45%) McCain écrasant Huckabee (60% contre 31%, mais Ron Paul fait 5% dans l’état !). Lors de la présidentielle 2008, Barack Obama l’emporte de 4 points (51% contre 47%). En 2004, sur un écart final de 118 601 voix en faveur de Bush, le magazine Rolling Stone évaluait en juin 2006 à 357 000 les voix non comptabilisées en faveur de Kerry. Un simple décompte des bulletins inversés en dénombre 80 000 : cela fait 160 000 d’écart, Bush en perdant 80 000 et Kerry en gagnant 80 000. Davantage que l’écart final ! Finalement, en Ohio, en 2008, les gens n’ont pas voté autrement qu’en 2004 où Kerry était annoncé avec… 3,5% d’avance quelques jours avant l’élection ! Mais en 2008, les tripatouillages ont été empêchés, et McCain n’est pas passé !
A peine élue à la place de Kenneth Blackwell, Jennifer Brunner, une démocrate, demande un audit bi-partisan, surnommé EVEREST ("Evaluation & Validation of Election-Related Equipment, Standards & Testing") sur le matériel informatique utilisé. Ses conclusions, connues le 14 décembre 2007 sont catastrophiques pour l’Etat et… Blackwell : "Ohio’s electronic voting systems have ’critical security failures’ which could impact the integrity of elections in the Buckeye State." Elle propose aussitôt le bannissement des machines TouchScreen (Direct Recording Electronic ou DRE). Blackwell avait vanté les possibilités Internet du système, elle insiste sur le manque de sécurité des transmissions de ce type : "in an era of computer-based voting systems, voters have a right to expect that their voting system is at least as secure as the systems they use for banking and communication". Mais ce n’est pas sa seule découverte. La révélation en avril 2006 déjà d’un don de la firme Diebold de 50 000 dollars pour la campagne électorale de Blackwell (for "political interests.") n’a pas vraiment aidé à redorer son blason : en l’acceptant, Blackwell avait tout simplement enfreint la loi. Conflit d’intérêt pur et simple ! De 41 comtés gérés par Diebold en 2004 on été passé à 47 en 2006 : la firme lui devait bien ça. Le 7 novembre 2007, Blackwell, l’antigay reconnu et bigot avéré prenait pourtant la déculottée de sa vie, infligée par le candidat démocrate Ted Strickland, qui obtenait 60,4% des voix contre 36,8 au candidat noir qui se rêvait déjà en Obama républicain.
L’Ohio versait donc démocrate, après 9 ans sous la coupe de Bob Taft le républicain. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayé toutes les méthodes, dont le fameux et immonde "push-poll" inauguré par Karl Rove contre…MCCain : "Blackwell is using Rove’s notoriously deceptive push poll device to spread an unsubstantiated smear against his Democratic gubernatorial opponent, Ted Strickland. Push polls were rendered infamous when Rove used them in South Carolina to falsely suggest that Senator John McCain had fathered a mixed-race child. Often the impact of push polls is magnified by callers to talk shows that spread additional street rumors, as in the lie that McCain impregnated a black hooker. The reality in McCain’s case : he had adopted a child from one of Mother Teresa’s orphanages and prominently displayed her in his campaign literature". Etrange aide à la décision de vote…. Chez Blackwell, la question que posaient ses téléphonistes-robots était celle-ci : "if you knew Ted Strickland had hired a child molester would you still vote for him ?", puis juste après : "are you going to vote for Ted Strickland ?" et "are you going to vote for Ken Blackwell ?"… le procédé est le même, et Blackwell et Rove ont bien les mêmes méthodes. La dernière découverte de Brunner étant la plus terrible : le 1er août 2007, elle confirme le fait que les 2/3 des archives papier de l’élection 2004 ont été illégalement détruites. Elles auraient dû être détruites légalement 22 mois après seulement. Selon Arnebeck, déjà, les disparitions contenaient essentiellement les comtés où avaient eu lieu de graves irrégularités :"the missing records reveal where the fraud occurred," said Arnebeck. "You take as an example, Warren County [where some 22,000 unused ballots are now missing]. It is well documented that there was a phony homeland security alert and that was the excuse for excluding the public and the press from observing what was going on during Election Day. So the missing unused ballots would suggest that ballots were remade to fit the desired result." Comme par hasard…
Et ce n’est pas tout : durant la campagne présidentielle 2008, Blackwell, ancien maire de Cincinnati, devenu éditorialiste dans le New York Sun, n’avait jamais eu de mots assez durs vis à vis de Barack Obama. Le message audio délivré en boucle sur un répondeur par Blackwell comme supporter de McCain en dit long sur ce qu’il espérait à nouveau si celui-ci passait. Battu au poste de gouverneur, le 8 décembre dernier, Blackwell se proposait néanmoins à la tête du parti républicain, en 2012, à la place de Mike Ducan, élu en 2007 ("Chairman of the Republican National Committee"). Sur son CV, il rappelle ses fondamentales (sic) : "I am a member of the board of directors of the National Rifle Association, the National Taxpayers Union and the Club for Growth". Son programme est tout aussi engageant : "It is time to completely remake the Republican Party by returning to our core philosophy (limited government, traditional values and a strong defense), reaching voters more effectively (by better utilization of technology, targeting and voter identification and turnout), and reorganizing the RNC itself (spending smarter, replacing staff and consultants and modernizing our fundraising infrastructure)". Exactement ce contre quoi viennent de voter ces concitoyens ! Mais le plus étonnant était sa proposition de transformer les églises en centre de recrutement d’électeurs : "hire a large team of coordinators to work with churches across the country to help them register the members of their congregations who are not registered to vote." Sur les blogs, sa proposition en a fait rire plus d’un : "as a Democrat, I enthusiastically support Blackwell’s bid. Not only will it ensure the continued demise of the Republican Party, but it will really screw up Rob Portman’s and John Kasich’s campaigns" dit l’un, "Well, if yer a democrat ya just gotta love this one ! It’s all the reeling republicans need right now is another reich-wing christain dingbat to further destroy what little party they have left. Have they learned absolutely nothing from the Palin effect ? !!!!!!!" conclut l’autre. "Reich-Wing Christian", la charge paraît forte… mais pas tant que ça en définitive. Il faut dire qu’après Palin, les républicains peuvent toujours attaquer la falaise :"I think Blackwell and Palin should be co-leaders. It would be the greatest reality show on earth. Put it on the Comedy Network". Voilà l’homme sur lequel avait tablé l’équipe de W. Bush pour gagner l’élection 2004, l’Ohio ayant été la clé de voûte de la victoire. Sarah Palin avait déjà eu un prédécesseur, et c’était bien le trafiquant des votes de l’Ohio…
Mais ce ne sont pas les seules manigances auxquelles s’est prêté Mike Connell. Il y en a eu d’autres, tout aussi graves. Et d’autres qui paraissent aussi totalement grotesques, comme les gens de Coptix, maison sœur de l’hébergement de chez SmartTech, assez idiots pour laisser croire que W. Bush est venu lui-même saluer leurs efforts… dans un photomontage digne de lycéens… A une époque récente de sa vie, on a demandé à Connell de jouer les nettoyeurs d’ordinateurs, sur les serveurs de Coptix, justement. Pas vraiment non plus une réussite, comme nous allons le voir dans la troisième partie de l’enquête…
Par morice pour Agoravox, le 31 décembre 2008
Article tres interessant avec de bonnes sources, l’auteur est un spécialiste de la question !
Continuons activement la denonciation de toutes ces ordures. Bush decroche la timbale, et ce Blackwell est pas mal non plus !
Connell, maffiosi parmi les maffieux, aurait pû, en étant un peu plus averti, s’attendre à un coup tordu fomenté par le milieu dans lequel il navigait ; en devenant inutile et encombrant vis à vis de la causa-nostra,( Bush and C°) Connell était assis sur un siège éjectable et hélas pour lui, son » Saratoga (avion) n’en était pas équipé « .
Dans un pays qui se déclare être la plus grande « démocratie » du monde, la maffia a réellement de beaux jours devant elle .
« GeorgeWBush.com and GWB43.com »
« une promesse que lui avait fait Kar Rove et W. Bush »
Dur à saisir l’article….
J’adooore les 131% d’électeurs pour Bush !
En ces temps magnifiques de saloperie mondiale, je vous conseille pour bien comprendre tout ça, de vous repasser la trilogie « Godfather », c’est absolument d’actualité !
Il faut faire attention néanmoins à ne pas verser dans le manichéisme « Les méchants Républicains/ Les gentils Démocrates ».
C’est loin d’être aussi simple, car dans la dénonciation par un démocrate de certaines méthodes Républicaines, il existe tout simplement le fait de chercher à discréditer par tous les moyens son adversaire pour lui piquer sa place, rien de plus.
Il ne faut pas chercher à y voire une quelconque éthique ou honnêteté.
Si les Démocrates voulaient remettre en question ce système, il commenceraient par refuser d’y participer…
Article très bien, mais si « reopen911.info » s’attache à informer les gens … il faudrait qu’il la fasse … en français, sinon il faut laisser juste des liens, car les sources en anglais existent.
(Si « reopen911.info » souhaite lutter en faveur des langues – ce qui est une cause très noble et mérite autant de soutien que la lutte pour la vérité au sujet du 911 – il pourrait dénoncer l’opposition, pas moins frauduleux que les élctions en Ohio, de l’Etat français dans le domaine du soutient des langues existantes sur son territoire … Pour mémoire, la France a exigé que les Etats intégrant l’UE depuis l’an 2000 soutiennent activement les langues minoritaires de leur territoire. Mais il refuse de le faire chez soi via le Conseil d’Etat dont les omissions sont aussi importantes et flagrantes comme celles reprochées par D R Griffin à la Commission d’enquête officielle sur le 11/09/2001 …)