[Brève] La famille d’une victime des lettres à l’anthrax va recevoir 2,5 millions de dollars du gouvernement US
Le New York Times a rapporté mardi que la famille d’une des personnes tuées en 2001 par les lettres à l’anthrax allait recevoir 2,5 millions de dollars du gouvernement US pour mettre fin au procès pour décès accidentel, un procès où l’armée est accusée de négligence à sécuriser les spores mortelles utilisées lors des attaques (voir GSN, 4 nov).
Robert Stevens (ci-contre), un photographe qui travaillait [à l’époque] pour une maison d’édition de journaux en Floride, était décédé après avoir inhalé de l’anthrax envoyé à son employeur. En 2003, sa veuve, Maureen, avait intenté un procès contre le gouvernement, demandant 50 millions de dollars du fait que l’enquête du FBI sur ces envois de lettres avait révélé que les spores provenaient de l’Institut de recherches médicales de l’armée US à Fort Detrick dans le Maryland. Le Bureau avait finalement identifié Bruce Ivins, un microbiologiste de l’armée décédé [officiellement suicidé en août 2008 - NdT], comme le seul coupable de ces attaques, bien que ces conclusions soient remises en cause par de nombreux scientifiques experts en anthrax (voir GSN, 11 oct).
Richard Schuler, un avocat de la famille Stevens, a expliqué que les documents et interviews officiels révélaient qu’avant 2001, les chercheurs qui travaillaient pour des laboratoires gouvernementaux et qui manipulaient de l’anthrax ou d’autres dangereux agents infectieux ne faisaient pas l’objet de vérifications approfondies sur leur passé. Le suivi des matériaux et la sécurité des locaux n’étaient pas suffisants, a expliqué l’avocat (voir GSN, 25 oct). « Ce que nous avons trouvé ressemblait carrément à un film d’horreur. Il y avait des risques extrêmement sérieux pour la société de subir une attaque par un infiltré ou par quelqu’un d’extérieur qui parviendrait à avoir accès à ces organismes mortels, » a déclaré Schuler.
Les lettres infectées à l’anthrax envoyées pendant l’automne 2001 aux bureaux de deux législateurs [Sénateurs - NdT] démocrates et à des organisations médiatiques avaient tué 5 personnes et rendu malades plusieurs autres. Les registres et les déclarations du gouvernement montrent que les standards de sécurité ont été grandement améliorés depuis les attaques à l’anthrax, a reconnu Schuler. Cependant, il existe toujours un risque de voir un « infiltré déterminé » s’approprier des agents infectieux pour les utiliser comme arme biologique, a-t-il affirmé. Les officiels disent que les protections mises en place à Fort Detrick ont été renforcées. Toutefois, il y a 2 ans, l’armée avait temporairement gelé la plupart des recherches sur les agents infectieux dans ce laboratoire après avoir découvert que certains matériaux n’étaient pas enregistrés dans sa base de données officielle.
En 2010, un comité de psychiatres qui avait aidé le FBI dans son enquête sur l’anthrax avait indiqué qu’Ivins présentait des signes de troubles mentaux dès 1980 avant même de commencer à travailler à Fort Detrick, lesquels troubles auraient dû le faire échouer aux tests de sécurité (voir GSN, 23 mars).
Le porte-parole de l’armée, George Wright, a expliqué que « des progrès significatifs » avaient été accomplis en matière de sécurité au laboratoire, avec des mesures incluant des évaluations régulières des chercheurs travaillant à l’Institut, des protocoles plus stricts pour pénétrer dans certaines salles où des agents infectieux sont conservés, et une surveillance 24h/24.
Le Département de la Justice a cependant commis quelques faux pas, à la fois dans son travail d’enquête sur les lettres à l’anthrax, et dans ses efforts pour défendre le gouvernement contre les accusations de négligence. Dans un mémo remis en juillet 2011 pour le procès Stevens, les procureurs expliquaient qu’ « Ivins ne disposait pas – dans son laboratoire – de l’équipement spécialisé » nécessaire pour la préparation des spores sèches d’anthrax retrouvées dans les lettres – une affirmation qui semblait désavouer les propres conclusions du FBI. Cette position a très vite été abandonnée par les procureurs généraux.
Le Département de la justice avait en 2008 conclu un autre procès intenté par un ex-chercheur de Fort Detrick, Steven Hatfill, qui avait été par erreur montré du doigt comme un possible coupable des attaques à l’anthrax (voir Scott Shane, New York, 29 nov).
Source : GSN, mercredi 30 nov. 2011
Traduction GV pour ReOpenNews
En lien avec cet article :
- New York Times : Une publication scientifique remet en cause les conclusions du FBI sur l’affaire de l’anthrax | par William J. Broad et Scott Shane, pour le New York Times, le 9 octobre 2011
- (en anglais) Fighting the Anthrax Threat – By Making More Anthrax | paru sur Governements & Politics, mai 2011
- Attaques à l’anthrax de 2001 : Fiasco total de l’enquête du FBI, même le Département US de la Justice le dénonce (avant de se rétracter) | par Stephen C. Webster, pour RawStory, le 19 juillet 2011
- Le FBI clôt son enquête sur l’anthrax | paru sur slate.fr le 20 février 2010
- De sérieux doutes entachent l’enquête du FBI sur l’anthrax | par Glenn Greenwald, sur 911TruthNews, le 22 mai 2011
- Anthrax revisité : Le FBI a-t-il coincé le mauvais gars ? (en 2 parties) | par Noah Shachtman le 24 mars 2011 pour le magazine Wired d’avril 2011
- Affaire de l’anthrax : un comité d’experts indépendants remet en cause les conclusions du FBI | Steve Watson, pour PrisonPlanet, le 16 février 2011
- Eric Margolis : Le 11-Septembre, mère de toutes les coïncidences ? | par Eric Margolis, New York, le 10 septembre 2010
- Discussion en direct avec Bob Coen, le réalisateur du film « Marchands d’anthrax » | Extraits du site d’ARTE, sept 2010
- ARTE diffuse (enfin) le film « Marchands d’Anthrax » | ReOpennews, sept. 2010
- Le FBI clôt son enquête sur l’anthrax | paru sur slate.fr le 20 février 2010
- Wall Street Journal : Les attaques à l’anthrax restent un mystère | par Edward Jay Epstein, pour le Wall Street Journal , le 24 janvier 2010
- Marchands d’Anthrax | ReOpenNews, le 11 juin 2009
- Preuves scientifiques concernant les attaques à l’anthrax | par Debora MacKenzie, le 27 février 2009, pour The New Scientist
- Dossier Anthrax: Le FBI voudrait bien le clore ! | par Christopher Ketcham, le 25 août 2008 , Issue Copyright © 2008 The American Conservative
Lire aussi notre dossier ReOpen911 :
Livres en lien avec cet article :
Pour en savoir plus sur l’affaire de l’anthrax, lisez le remarquable ouvrage de Francis Boyle : "Guerre Biologique et Terrorisme", paru aux Éditions Demi-Lune
Ce livre traite d’un sujet trop ignoré bien que d’une importance considérable. Liant le développement des capacités militaires US en matière de guerre biologique aux attaques à l’anthrax sur le Congrès en octobre 2001, BOYLE jette une lumière nouvelle sur les vraies raisons de ces attaques : l’instauration d’un système politique liberticide et le développement phénoménal de la recherche US sur la guerre biologique qui s’accorde avec les projets néo-conservateurs de guerre préventive biochimique.
Quel aveu!
Ainsi, on ne remettra pas cette vieille affaire sur le tapis.
On a trouvé un lampiste, on achète le silence des victimes, et le tour est joué.
Cette affaire concomitante du 11/9, avec les mêmes motivations, mériterait une fin meilleure.
Je revois encore ce gros enfoiré de Colin Powels, surement plus bête que méchant, agiter son éprouvette à la tribune de l’ONU…
http://www.ina.fr/politique/politique-internationale/video/2205136001007/discours-de-colin-powell-devant-l-onu.fr.html
Il faut se souvenir, ne rien oublier: ce jour-là, il a décrété l’assassinat d’un million d’irakiens, par ses mensonges.
Bien sûr on ne manquera pas de remarquer que David Pujadas était déjà à la manœuvre. Celui là même » qui se réjouissait en voyant les tours s’effondrer: génial!!! disait-il.
http://www.abrutis.com/video-reaction+de+david+pujadas+au+11+septembre-32390.html
Il faut se souvenir, ne rien oublier.
Quand je pense que c’est un des journalistes préférés des français, c’est à vomir. Dix ans de sirop soporifique servi à la louche, dix ans de forfaiture, dix ans de complicité, dix ans d’allégeance aux puissants.
Une serpillière. Le prototype de la majorité de nos journalistes.
Sans doute faut-il manger sa conscience pour tenir aussi longtemps.