Able Danger, l’opération de renseignement sur al-Qaïda stoppée 8 mois avant le 11/9
Le lieutenant-colonel Anthony Shaffer était à la tête d’une équipe du Renseignement militaire chargée de collecter des renseignements sur les cellules d’al-Qaïda et d’empêcher les actions terroristes sur le sol américain. Ce projet s’appelait "Able Danger" et avait donné des résultats probants en permettant de localiser dès 2000 certains des présumés pirates de l’air du 11/9 dont leur chef (toujours présumé) Mohammed Atta. Shaffer en parle dans son ouvrage Operation Dark Heart, un livre qui a connu un sort tout à fait particulier lors de sa sortie aux USA puisque le Departement of Defense en a racheté et détruit près de 10.000 exemplaires au motif qu’il contenait des révélations susceptibles de porter atteinte à la "sureté nationale". La version "coupée" du livre est parue quelques mois plus tard aux USA et sort en français aux Éditions du Rocher.
Le JDD vient de publier début septembre une courte interview d’Anthony Shaffer dans laquelle l’auteur explique par exemple que l’opération Able Danger fut délibérément stoppée sans plus d’explication en janvier 2001 par un haut gradé du Pentagone, le Général Shelter. Ces informations ajoutées aux accusations de l’ex-tsar du contre-terrorisme à la Maison-Blanche Richard Clarke à propos des dissimulations de la CIA, montrent que les "pirates de l’air du 11/9" comme on les appelle désormais, étaient très certainement identifiés, hébergés, localisés, et/ou surveillés par certains services de renseignements US, qui aujourd’hui se renvoient la faute en nous parlant d’incompétence et de manque de communication…
* * * (Re)-visionnez cette interview de Shaffer par Fox News en octobre 2010 * * *
FoxNews: L’enquête 11/9, une supercherie selon 2 OfficiersUS
envoyé par ReOpen911. – L’info internationale vidéo.
"S’il doit y avoir une théorie du complot, elle se situe à l’échelle individuelle"
par Karen Lajon, pour le JDD, le 3 septembre 2011
Le lieutenant-colonel Anthony Shaffer prend le contrôle de la mission "Able Danger" en 1999. Il est celui dont l’unité découvrira en premier l’existence de Mohammed Atta et ses boys.
Quel était le but de "Able Danger"?
Able Danger était un programme conçu pour traquer Al-Qaïda et mener des actions offensives contre l’organisation terroriste. Nous avons récolté et croisé toutes les données déjà existantes et celles que l’on a trouvées par nous-mêmes sur Al-Qaïda. On a utilisé Able Danger comme un social network. On s’est dit que si on comprenait à qui tous ces gens parlaient et à quelle fréquence ils le faisaient, on pouvait en tirer un schéma, une sorte de cartographie des protagonistes de la terreur, et déterminer ainsi les connexions entre eux. Donc c’était plus le système dans son ensemble sur lequel on travaillait, et non pas tant Ben Laden en personne. Ça, c’était plutôt le travail de la CIA.
Que voulez-vous dire par “offensive action”?
Le but final d’"Able Danger" était de proposer des solutions afin d’empêcher Al-Qaïda de commettre des actions terroristes sur le sol américain.
Que s’est-il passé ?
Ces options ont été présentées au général Shelter, au Pentagone. Et tout s’est arrêté.
Arrêté ?
Oui, et on ne sait toujours pas pourquoi. Le programme a été stoppé en janvier 2001. Et jusqu’à aujourd’hui, je n’ai toujours pas eu le droit de témoigner devant le Congrès, afin d’expliquer ce qu’était "Able Danger", et sur le rôle que j’avais dans cette unité.
Que savait "Able Danger" ?
Dès 2000, on a su qu’il y avait deux ou trois cellules d’Al-Qaïda sur le territoire américain. On a donné des noms comme Al-Hazmi, Al-Mihdhar et même Mohammed Atta. Mais légalement je n’avais pas le droit de partager ces informations. Ou, plus exactement, je pouvais en parler soit seulement avec la CIA, soit seulement avec le FBI. Mais interdiction formelle d’établir des passerelles. Je briefais George Tenet deux fois par an. Il était très intéressé par notre façon de faire. Il posait plein de questions. Au point, d’ailleurs, d’essayer de nous espionner afin de découvrir nos méthodes et tout ce que nous savions.
Pourquoi selon vous ce projet a-t-il été stoppé ?
Les gens connaissent la vérité mais, d’une part, ils ont peur d’admettre qu’ils ont commis de graves erreurs et, d’autre part, ils ont peur d’être poursuivis par les familles et traînés devant un tribunal.
Voulaient-ils protéger Bush ?
Bonne question. Tout ce que je sais c’est qu’en janvier 2000, le programme prend fin. Et s’il doit y avoir une théorie du complot, elle est à situer non pas à une grande échelle, mais à l’échelle individuelle d’un petit nombre de gens qui ne veut pas être tenu pour responsable, dans cette tragédie. La preuve, dix ans plus tard on n’est toujours pas autorisé à parler de ce programme.
par Karen Lajon, pour le JDD, le 3 septembre 2011
En lien avec cet article :
- La CIA retarde par des menaces la diffusion d’un film documentaire prouvant ses dissimulations avant le 11/9 | Communiqué de presse envoyé le 13 septembre 2011 par Ray Nowosielski, réalisateur, le 13 septembre 2011
- 11-Septembre, les réserves de Giulietto Chiesa sur les récentes révélations de Richard Clarke | par Giulietto Chiesa, sur Megachip, le 17 août 2011
- Un ancien officier du Pentagone dévoile le rôle clé de Zelikow dans le camouflage de la vérité du 11/9 | paru sur AlterInfo le 18 octobre 2010
- 11-Septembre : le « laisser-faire » est « le plus plausible » pour John Pilger | par Taike Eilee, AgoraVox, 19 nov. 2010
- La chaine américaine Fox News évoque une opération de dissimulation pour le 11-Septembre | par Catherine Herridge, sur Fox News (repris sur 911Blogger) le 4 octobre 2010
- Avec les barbouzes du Pentagone/ par Philippe Chapleau, OUEST FRANCE le 14 juin 2011
Note ReOpenNews :
(*) Pour plus d’informations sur Able Danger et les autres opérations de renseignements US, le lecteur pourra aussi consulter ces deux ouvrages parus aux Editions Demi-Lune.
Webster Tarpley |
Excellent. Je crois que tout est dit.
Ce que j’en ressort principalement c’est qu’aujourd’hui tout le monde est d’accord pour dire que la commission a caché des éléments. Eux même avouent avoir fourni un rapport incomplet et c’est peu dire…
un peu d\’histoire :
http://www.opensourcesinfo.org/journal/2006/10/21/les-consultants-du-programme-able-danger-washington.html
http://www.lepoint.fr/monde/le-pentagone-tente-de-bloquer-la-parution-du-livre-d-un-ancien-agent-sur-l-afghanistan-11-09-2010-1235073_24.php
un peu d\’actualité :
http://www.lalibre.be/actu/international/article/684294/les-whistle-blowers-l-avaient-pressenti.html
A lire :
\ »Ils avaient donné l’alerte\ », par François Bringer, Editions du Toucan, 2011, 203 pages
sur http://www.vosgesmatin.fr/fr/actu/lefaitdujour/article/5672925/Le-renseignement-savait.html une petite interview de l\’auteur.
Je retombe sur cette « ancienne « news et je me pose une question : La version non-expurgée du livre d’Anthony Shaffer est-elle accessible (sur Internet notamment où il eut été facile de la faire circuler) ?
Je conseille également en passant l’excellent livre de François Bringer.