Terrorisme d’État : Le livre de Daniele Ganser à la télévision française !
La chaîne France 5 diffuse
le film-choc d’Emmanuel Amara
dimanche 1er mai, à 21h30
"1950-1990 : le scandale des armées secrètes de l’OTAN".
(Nous republions cet article du 17 avril en vue de la diffusion du film demain soir)
Reprenant pratiquement le titre de l’ouvrage de l’historien Daniele Ganser (paru aux Editions Demi-Lune) qui est d’ailleurs interviewé dans ce documentaire, le réalisateur Emmanuel Amara revient en détails sur cette page sombre de l’Histoire en Europe : ces armées secrètes étaient commandées et coordonnées par un bureau secret de la sécurité au sein du quartier général de l’OTAN à Bruxelles. Selon l’ex-président américain Richard Nixon, l’OTAN elle-même était soumise au Pentagone. Initialement destinées à empêcher une invasion soviétique en Europe, ces "armées secrètes", qui échappaient à tout contrôle des gouvernements européens, sont à l’origine de certains des plus terribles attentats terroristes des années 70 et 80, notamment en Italie et en Belgique.
En plus de l’article que France5 consacre à cette prochaine diffusion, nous vous proposons celui du site Notre-Ecole.net paru suite à sa programmation récente sur les chaines RTBF en Belgique et TSR2 en Suisse, et qui comprend le film en trois parties.
Notons au passage que nous fûmes les premiers à ReOpen911 à ouvrir nos pages à l’historien suisse Daniele Ganser et à promouvoir son livre "Les Armées Secrètes de l’OTAN – Réseaux Stay-Behind, Opération Gladio et Terrorisme en Europe de l’Ouest"(*) devenu une référence sur le sujet.
(Article repris par AgoraVox)
1950-1990 : LE SCANDALE DES ARMÉES SECRÈTES DE L’OTAN
par Amandine Deroubaix, sur le site France5.fr, avril 2011
Pendant la guerre froide, l’Otan a organisé avec l’accord des grandes démocraties occidentales des armées de l’ombre afin d’empêcher l’essor du communisme hors du bloc soviétique. Ce film, présenté dans La Case du siècle, lève le voile sur ce réseau structuré et puissant. Enquête sur l’un des secrets politico-militaires les mieux gardés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le 24 octobre 1990, le scandale éclate au grand jour. L’ancien chef du gouvernement italien Giulio Andreotti révèle au monde entier l’existence d’une armée secrète européenne. Une structure paramilitaire, placée sous commandement de l’Otan et des Etats-Unis, et responsable de manipulations, d’attentats et d’assassinats. Avec l’aide de l’historien suisse Daniele Ganser, auteur du livre Les Armées secrètes de l’Otan — Réseaux Stay Behind, opération Gladio et terrorisme en Europe de l’Ouest, le réalisateur Emmanuel Amara offre un éclairage sur la guerre secrète qui se livra en Europe de l’Ouest, témoignages et documents à l’appui.
Fondée en avril 1949 pour faire face à la menace communiste, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord crée en Europe une armée secrète baptisée « Stay Behind » (rester derrière). L’objectif : renforcer le dispositif militaire pour mener une guerre de résistance dans chaque pays en cas d’invasion soviétique. Le siège de cette organisation s’installe à Paris. Depuis la Libération, la France abrite déjà plusieurs bases américaines où la CIA conduit la lutte anticommuniste. Mais, en avril 1961, quatre généraux de l’armée française tentent, avec le soutien de l’agence de renseignement américaine, un coup d’Etat contre l’indépendance de l’Algérie. Pour le président Charles de Gaulle, qui a toujours eu des relations conflictuelles avec les Etats-Unis, l’ingérence américaine dans les affaires françaises devient intolérable. En octobre 1966, la France quitte l’Otan, et le siège de l’Alliance atlantique déménage à Bruxelles.
Dans leur guerre contre les communistes, les Américains ont été jusqu’à recruter des nazis et des fascistes dans l’Allemagne et l’Italie d’après-guerre. Historien des services secrets, Erich Schmidt-Eenboom raconte : « En Allemagne, une partie considérable des membres de l’armée secrète, environ 25 %, était constituée des hommes de l’ancien service de renseignement de la SS, l’Office central de la sécurité du Reich. Le personnel ainsi que le réseau d’agents et d’indicateurs étaient noyautés par les anciens SS. On s’est appuyé sur eux pour créer l’armée secrète allemande. » Cette alliance avec des groupuscules d’extrême droite a eu des conséquences particulièrement tragiques dans ces pays. Le 2 août 1980, une bombe explose dans une salle d’attente de la gare de Bologne. Le bilan est lourd, 85 morts et plus de 200 blessés. La police italienne soupçonne d’abord les Brigades rouges, un groupe terroriste gauchiste très actif. Les véritables exécutants de l’attentat, néofascistes, sont condamnés après quinze années d’enquête. Pour les commanditaires, la piste remonte jusqu’à Licio Gelli, le chef d’une loge maçonnique P2, l’armée secrète italienne Gladio et des responsables des services secrets italiens. Pour Aldo Giannuli, historien de la commission d’enquête sur Gladio : « C’est effectivement un cas de terrorisme d’Etat. Un cas de guerre secrète, d’opérations clandestines qui a eu lieu pendant ces années. Un prix, un très lourd tribut que nous avons dû payer pour la guerre froide. »
Une double stratégie
Un mois et demi plus tard, un attentat pendant la Fête de la bière à Munich marque profondément l’opinion publique allemande. L’enquête établit que la bombe a été posée par Gundolf Köhler, mort dans l’explosion et membre de la milice Hoffmann, un groupuscule d’extrême droite. La police découvre rapidement des liens entre le terroriste et un certain Heinz Lembke, qui s’occupe d’un arsenal souterrain. Des caches d’armes faisant vraisemblablement partie du dispositif Stay Behind allemand. Après son arrestation, l’homme, qui avait annonçé son intention de révéler toute la vérité, sera retrouvé pendu dans sa cellule. Le colonel Klaus Fichner, ancien membre du service de contre-espionnage de la Stasi, explique : « En fait, ces armées secrètes avaient une double stratégie. En cas de conflit ouvert et d’occupation d’un pays membre de l’Otan, elles devaient organiser une résistance. Une deuxième stratégie s’est développée avec les années. Il s’agissait de créer des tensions politiques à l’intérieur des pays de l’Otan et d’étouffer par tous les moyens les mouvements de gauche. » Depuis les révélations de 1990, seuls l’Italie, la Belgique et la Suisse ont commandité une commission d’enquête afin de tenter de faire la lumière sur ces armées secrètes.
Amandine Deroubaix
Crédit pour les images : © Master Image Programmes
1950-1990 : le scandale des armées secrètes de l’OTAN
par Baltec, sur Notre-Ecole.net, le 9 avril 2011
Un documentaire choc sur un sujet ignoré de la Guerre Froide dans l’Europe de l’Ouest. Plusieurs services secrets d’états européens (Italie, Allemagne, Belgique et France principalement), sous la pression des USA, ont commandité des attentats terroristes contre leur propre population pour contraindre les gouvernements démocratiques à renforcer leurs systèmes sécuritaires et/ou empêcher la montée des partis de gauche ou d’extrême gauche au pouvoir.
« "Théorie du complot" est devenu l’équivalent intellectuel d’un mot de cinq lettres. C’est quelque chose que les gens disent quand ils ne veulent pas que vous réfléchissiez à ce qui se passe vraiment. » Noam Chomsky
Alors que l’Europe est progressivement scindée en deux blocs à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Américains et les Britanniques mettent en place des armées secrètes, des réseaux appelés «Stay Behind», destinés à réagir en cas d’invasion soviétique. Mais alors même qu’une attaque russe devient improbable, ces réseaux ne seront jamais démantelés. Ils sont même à l’origine d’actes de terrorisme et responsables de la mort d’innocents civils. A chaque fois que la gauche menaçait d’accéder au pouvoir, ils ont usé de la force et sont intervenus dans les processus démocratiques nationaux. Parfois, ils ont été protégés par les forces de police et les services de sécurité pour préserver leur capacité de combat.
1950-1990: le scandale des armées secrètes de l’OTAN
Durée : 52mn
Diffusion RTBF (belgique) le 02/02/2011
Diffusion TSR2 (suisse) le 06/03/2011
« Craignant une prise de pouvoir par les partis communistes d’Europe Occidentale, l’OTAN a mis en place le réseau « Gladio » pendant la guerre froide. Gladio, dont la branche suisse était la P26, regroupait des militaires de confiance capables d’engager une résistance armée intérieure contre les régimes communistes. Dans la plupart des pays européens, ces armées secrètes ont joué un rôle trouble. Grâce aux recherches d’un historien suisse (ndlr : le professeur d’histoire contemporaine Daniele Ganser, de l’Université de Bâle) qui a travaillé sur des documents ultra-confidentiels, mais aussi le témoignage d’anciens soldats de Gladio, retour sur une page trouble et sombre de l’Europe d’après-guerre. Réalisation: Emmanuel Amara »
Ouvrage en lien avec cet article :
Réseaux Stay-Behind, Opération Gladio et Terrorisme en Europe de l’Ouest
En lien avec cet article :
- Le livre de Daniele Ganser bientôt à la télévision française ! | Editions Demi-Lune
- Des gouvernements ADMETTENT réaliser des opérations terroristes sous « fausse bannière ». | WashingtonsBlog, le 5 fév 2010
- Révélations du juge Rosario Priore sur la stratégie de la tension dans l’Italie des années 80 | paru sur RomaToday le 25 juin 2010
- Daniele Ganser : « Le président Sarkozy a accepté la domination des États-Unis » | par Sandro Cruz le 2 avril 2009 pour le réseau Voltaire
- Quand l’OTAN utilisait le terrorisme en Europe | Par Paul sur AgoravoxTV, le 16/02/2009
- L’OTAN : du Gladio aux vols secrets de la CIA | par Ossama Lotfy | Réseau Voltaire | 24 avril 2007
Une énorme affaire de terrorisme d’état… la stratégie de la tension… attentats sous fausse bannière… implication directe des services de renseignement… indice précoce que les USA considèrent l’Europe comme leur Pré Carré…
Présentation efficace…
Quand je lis et vois ça, c’est bête mais je pense à Quirant: est-ce qu’il comprend que le terrorisme d’État existe? Est-ce qu’il comprend que l’État peut décider de laisser sa population se faire assassiner? De couvrir ensuite les crimes?
Est-ce que ce constat historique ne peut pas l’aider à prendre du recul?
D’une façon générale, tous les zélés défenseurs de l’histoire officielle de la Guerre contre le terrorisme ne peuvent plus écarter l’hypothèse d’une forme de terrorisme d’État américain pour les principaux attentats ces dix dernières années au motif que les gouvernements de nos démocraties ne sauraient jamais sacrifier la population et bâtir des mythes politiques sur des assassinats…
À bon entendeur!
« « Théorie du complot » est devenu l’équivalent intellectuel d’un mot de cinq lettres. C’est quelque chose que les gens disent quand ils ne veulent pas que vous réfléchissiez à ce qui se passe vraiment. » Noam Chomsky
ça fait super beau sur le site de reopen un citation du vieux dormeur !
Je ne suis pas surpris une seconde que l’excellent livre de Ganser inspire un documentaire pour la télévision ! C’est une excellente nouvelle. Il y a comme ça de brefs moments où je regrette de ne pas avoir la télé !
Pour revenir au fond, le pire ne me semble pas, comme le déclare Fichner, que les réseaux Stay Behind, initialement défensifs, soient devenus offensifs au fil des années lorsqu’il est apparu, j’imagine, que l’URSS ne tenterait jamais d’envahir l’Europe de l’Ouest. Il me semble plutôt que la mission des réseaux était pervertie DÈS L’ORIGINE puisque dirigée exclusivement contre le communisme, pas contre le fascisme (on y recrutait d’ailleurs d’anciens nazis et fascistes pour être sûr que ça n’aille pas dans le mauvais sens). Or, cette orientation ne correspondait pas à la réalité des menaces puisque, d’un côté, les communistes n’ont jamais dirigé un pays d’Europe de l’Ouest, tandis qu’au contraire les fascistes sont arrivés à leurs fins dans plusieurs d’entre eux : Allemagne, Italie, France (Vichy…), Portugal et Espagne (excusez du peu). Et plus tard en Grèce. Si un réseau était nécessaire, c’était assurément contre le fascisme ! Et bien non. On RECRUTA au contraire ces fascistes pour lutter contre l’hypothétique invasion russe, fascistes qui finirent par s’ennuyer et attaquèrent dès lors les communistes qu’ils avaient sous la main. L’absence de réseau Stay Behind anti-fasciste montre clairement qu’il s’agissait, dès l’origine, d’un instrument offensif, de la droite (voire de l’extrême-droite) contre la gauche, gauche qui en Italie n’avait par exemple pas le droit de faire entrer de communistes au gouvernement. Comme le rapporte Ganser dans son livre, Aldo Moro fut le premier chef de gouvernement à enfreindre cette interdiction tacite et il fut, comme chacun sait, très probablement assassiné par Gladio. Récupérer une menace d’extrême-droite pour en créer une autre, le machiavélisme de nos dirigeants est sans limite.
@Red Cloud : Tout à fait d’accord, mais je pense qu’il est totalement illusoire d’espérer convaincre J. Quirant non faute d’arguments, mais pour les raisons suivantes : De toute évidence, son but n’est pas d’effectuer une recherche objective de la vérité, mais de contrer les sceptiques par tous les moyens. Ainsi, en répondant à ses incessantes attaques, ou en le citant à tout bout de champ, ne va t on pas là où il souhaite nous emmener ?
Le fait de defendre la VO donne a Jerome Quirant
une notoriete qu\’il ne pourrait pas avoir par
ses propres merites scientifiques. De plus cela
peut inciter des chercheurs americains
prestigieux a lui ecrire de bonnes lettres de recommandation
qui l\’aideront dans sa carriere.
En effet, s\’il etait admis officiellement que la VO est fausse,alors
cela compliquerait beaucoup la position des USA vis a vis
du reste du monde, donc la plupart des elites
americaines soutiennent la VO, non par conviction, mais
par ce qu\’ils pensent ne pas avoir le choix…
Corriger moi si je me trompe , mais il me semble que si Ganser est interviewé , son livre n’est jamais montré ou cité clairement dans ce reportage . On peut supposer que l’auteur ne souhaite pas que l’on fasse des rapprochements avec les autres livres de la collection Résistance .