Désobéissance civile à Londres : Interview de Gareth Newnham, militant pour la vérité sur le 11-Septembre

En soutien à l’initiative de Jon Gold à Washington dont nous vous parlions la semaine derniere, voici un acte de désobeissance civile conduit cette fois par un jeune militant britannique pour faire connaître le combat pour la vérité sur les événements du 11-Septembre. Le crime de Gareth ? S’être assis devant le 10 Downing Street, résidence et bureau du Premier ministre britannique…

A lire cette interview par 911 Truth News, on réalise mieux à quel point ce militant est loin d’être un illluminé, et combien au contraire sa démarche de citoyen et ses engagements sont cohérents. Chapeau bas.

 

 


La désobéissance civile à Downing Street en faveur d’une Justice pour les événements du 11 Septembre : interview de Gareth Newnham

paru sur 911TruthNews, le 6 février 2011

Traduction Vincent pour ReOpenNews

Gareth Newnham rapporte:

Le lundi 31 janvier 2011, en solidarité avec l’action menée par Jon Gold aux portes de la Maison Blanche, j’emportai à Downing Street une pétition ‘La Vérité sur le 11-Septembre’– Le Premier ministre britannique réside au numéro 10 – et m’assis devant les grilles. Après quelques secondes un policier muni de son arme s’approcha pour me demander de quitter immédiatement les lieux, requête à laquelle je refusai, avec la plus grande des politesses, de me plier. Après dix minutes, ce furent cette fois deux policiers du Ministère de la Défense qui me firent la même requête. Nous entamâmes une brève discussion sur les événements du 11-Septembre. Quelques instants plus tard, un combi de Police arriva et quatre policiers en sortirent – quelle surprise d’apercevoir également quatre autres policiers du Ministère de la Défense s’approcher pour s’enquérir de la situation. Après  avoir expliqué mon intention pacifique de ne pas me soumettre aux injonctions de quitter les lieux, je fus empoigné, puis emmené en combi jusqu’au Commissariat de police de Charing Cross.

Je fus libéré le lendemain soir, après 30 heures de détention. Heureux d’avoir pris sur moi un bouquin !

 

Une interview de Gareth Newnham

9/11 Truth News : Pourquoi vaut-il la peine d’aller en prison pour les événements du 11-Septembre ?

Gareth Newnham : Une des conséquences de l’action menée ce lundi, est que de nombreuses personnes à Downing Street, et aussi au service de sécurité du Ministère de la Défense, ont réalisé qu’un bonhomme muni d’une pétition en faveur de ‘La Vérité sur le 11-Septembre’ a dû être embarqué de force après avoir refusé de quitter les lieux. Ce fait constitue le point de départ d’une prise de conscience générale. Dans cette perspective, cela en valait la peine.

Un ami m’a dit un jour que le seul endroit où se trouver, pour un pacifique en temps de guerre, est la prison. Je pense que cette affirmation est très pertinente, et qui plus est, elle est juste. Si chaque être de conscience, chaque individu se réclamant contre la guerre, s’engageait dans l’action non violente de désobéissance civile, l’État ne pourrait plus légitimement se proclamer un État démocratique. Je compte bien continuer ce genre d’action, espérant entraîner d’autres personnes dans mon sillage.

Il faut également mentionner une Loi du Parlement britannique appelée la "Loi de 2005 sur la Grande Criminalité Organisée et la Police". Cette législation, équivalente à celle du "Patriot Act" aux États-Unis, non seulement octroie à la police  des pouvoirs sans précédents  pour la recherche et l’arrestation de personnes, mais certains de ses amendements interdisent toute manifestation à moins d’un kilomètre du Parlement sans autorisation notifiée par la police 6 jours au préalable. Même en cas d’autorisation, la police est en droit d’imposer ses conditions lors de la manifestation – et dans le cas de Downing Street toutes les manifestations ont en effet été interdites. En lieu et place, ils autorisent les manifestants à rester derrière un grillage situé au-delà de 30 mètres sur le trottoir opposé, d’où ils ne peuvent être aperçus.

Des lois iniques sont l’une des conséquences du 11-Septembre. Des Guerres meurtrières, la torture, la diabolisation des communautés musulmanes et non occidentales constituent ces formes indésirables d’injustice sociale, politique et culturelle, et il en existe beaucoup d’autres. Voilà d’excellentes raisons pour justifier la désobéissance civile.

911TN : Quel est le niveau de réceptivité en la matière au sein même du mouvement antiguerre en Angleterre ? Existe-t-il le même désintérêt que celui observé aux États-Unis, où la population ne semble pas saisir toute la pertinence de la légitimité [de la problématique] du 11-Septembre (ou son absence) dans la poursuite du processus de guerre sans fin ?

G.Newnham : La réceptivité en Grande-Bretagne est faible, ça ne fait aucun doute. J’ai discuté en privé avec des représentants de la plus importante organisation antiguerre britannique – la coalition "Arrêtez la Guerre" – et bien que nombre d’entre eux aient exprimé des doutes au sujet de la version officielle [sur le 11/9], je suspecte fortement que la raison de leur frilosité est en rapport avec le troisième rail’ récemment rédigé par Jon Gold. Défini par Wikipedia comme ‘une métaphore utilisée en politique pour designer une idée ou une affaire qui est tellement ‘à charge’ et ‘intouchable’ qu’aucun politicien ou fonctionnaire n’ose aborder le sujet par crainte de répercutions personnelles sur le plan politique’. Je pense malheureusement que l’affaire du 11-Septembre génère une crainte évidente qui explique le silence assourdissant de la part des figures emblématiques du mouvement antiguerre. Malgré les preuves de plus en plus accablantes concernant l’implication des échelons supérieurs de l’administration américaine dans les événements du 11-Septembre, personne ne veut être étiqueté de ‘conspirationiste’ – aussi absurde que soit ce terme ad hominem, il agit de manière très influente sur les gens.

Je n’ai pas vraiment envie de spéculer outre mesure, mais je pense que nous devrions être conscients du fait que le complexe militaro-industriel est pleinement consciente des effets d’une action populaire orchestrée et de la résistance qu’elle exerce face à l’appareil militaire, et par conséquent il se donne les moyens de limiter cette influence. L’histoire nous livre un exemple concret avec le programme COINTELPRO du FBI mis en place dans les années soixante.

Le plus décevant au sein du mouvement antiguerre – outre son incapacité à dénoncer une mise en scène utilisée comme prétexte pour légitimer la guerre et amener le public à la soutenir – est le silence total à l’égard des grèves sur les impôts, une autre forme de désobéissance civile. Si une fraction des millions de manifestants qui ont défilé dans les rues de Londres en 2003 avaient eu connaissance du fait que ette stratégie était viable, et si les organisations pro-pacifiques avaient offert leur appui et leurs conseils, alors ç’aurait  certainement été une manière pacifique de mettre fin aux guerres que nous finançons directement.

911TN : Quel est le plus grand défi rencontré en tentant de sensibiliser votre prochain aux événements du 11-Septembre, et comment avez-vous relevé ce défi ?

G. Newnham : Le travail de recherche effectué sur le 11-Septembre, et les relations avec mes amis et la famille furent un véritable défi. Au départ, aborder le sujet a été une entreprise démoralisante et la plupart du temps infructueuse. Leur rejet de vouloir s’informer m’a durement atteint, tout en sachant que je n’avais pas une connaissance approfondie du sujet. Je me suis investi dans l’étude du sujet pendant trois mois, et ce, de manière intense. Avec le recul, étrangement je me rends compte que ce n’est qu’après m’être renseigné davantage sur le sujet, et en assistant à une réunion sur le 11-Septembre à Londres, que je rencontrai alors des personnes qui corroboraient les informations. Il y a plus ou moins cinq années de cela. A ce jour, de plus en plus de personnes semblent être au courant des faits et le Mouvement a considérablement évolué. La leçon à tirer de cette expérience avec mon entourage est simple : faire de son mieux, en donnant des DVD, des livres, suggérer les sites internet les plus pertinents…et laisser du temps et de l’espace pour digérer les informations. En fin de compte, le choix leur appartient de s’engager ou non dans le sujet.

Une autre chose, bien moins stimulante, mais suffisamment importante pour la signaler, est le fait de devenir la cible d’attaques directes et sans fondement. Il semble que si vous montrez votre engagement à diffuser ce message [sur le 11/9] de façon responsable, alors des tentatives seront faites pour vous discréditer, vous et votre travail. Mais je me console par le fait de ne pas être esseulé, et que des attaques similaires surviennent quotidiennement pour ceux qui possèdent un long passé dans la mobilisation. Cela fait partie du jeu. N’est-ce pas là l’indice qui prouve que vous êtes sur la bonne voie ?

911TN : Vous n’êtes pas seulement un activiste pour rendre la justice dans les événements du 11-Septembre. Quels sont vos autres engagements et en quoi s’apparentent-ils avec les événements du 11-Septembre ?

G. Newnham : J’ai été impliqué dans le projet ‘Le Village Écologique de Kew Bridge’ – une expérience de vie durable en communauté et de méthodes agricoles en permaculture qui s’est déroulée de juin 2009 à mai de l’année suivante. Son objectif premièr était de mettre en évidence les inégalités inhérentes au droit foncier britannique, et apporter une réponse aux crises convergentes économiques, énergétiques et écologiques avec l’intention de susciter un vrai débat sur de réelles solutions. Dans une large mesure ce fut un succès. Environ 30-40 personnes de tous âges et tous horizons ont pu cohabiter dans une relative harmonie. Nous avons bénéficié d’une couverture médiatique assez importante, la plupart du temps honnête et solidaire. 

Nous nous sommes inspirés des Amérindiens et de personnages comme Gerard Winstanley qui, au milieu du 17e siècle, avec l’aide de quatorze hommes, prit possession et cultiva des terres communes et libres en Angleterre, produisant de la nourriture équitablement distribuée parmi les personnes qui participèrent, ainsi qu’à des personnes dans le besoin. Winstanley pensait que la terre et ses fruits étaient ‘un trésor commun à tous’. Des écrits qu’il partagea sous forme d’opuscules exprimaient une vision du monde qui envisageait une relation symbiotique entre les êtres humains et la nature, admettant les liens intrinsèques entre les individus et leur environnement. Il a déclaré un jour que ‘la vraie liberté se trouve là où l’homme acquiert sa nourriture et sa préservation, et ce, par l’utilisation de la terre’. Des écrits et des pratiques analogues apparaissent tout au long de l’histoire au sein de communautés indigènes précédant la culture occidentale.

Nous avons constaté que ce que nous tentions de réaliser avec le Village Écologique de Kew Bridge était devenu contagieux et que d’autres projets avaient éclos au niveau local ainsi que dans d’autres régions du Royaume-Uni. Vers la fin, nous avions accompli d’énormes progrès pour devenir autosuffisants, mais suite à l’autorisation accordée pour la construction d’appartements luxueux, nous avons été expulsés de force.

Certains d’entre nous ont alors entrepris de porter le message au cœur de l’institution politique du Royaume-Uni, implantant un ‘Village démocratique ’ sur Parliament Square, juste en face du Palais de Westminster. Proches de l’éthique affichée pour le Projet Kew, nous nous sommes mis à militer pour la fin de la guerre en Afghanistan. Le résultat : un raz de marée d’actions directes pacifiques. Des bâtiments ont été escaladés (y compris notre Parlement, à deux reprises !) et des bannières suspendues. Les actions ont été menées jusqu’à ce que, trois mois après le début, une ordonnance de la Cour Suprême soit entérinée et nous avons de nouveau été délogés manu militari.

Actuellement, je suis impliqué dans les phases liminaires du projet Transition Town mis en place dans ma région.
Je pense que le lien entre ces actions et le 11-Septembre résulte d’une conviction, qui est que la guerre et le terrorisme international existent à cause d’une trop grande dépendance aux combustibles fossiles. Ces combustibles fossiles semblent non seulement se raréfier, mais leur utilisation a également un impact préoccupant sur notre planète, la rendant potentiellement inhabitable à long terme.

L’universitaire Nafeez Ahmed a entrepris des efforts considérables pour comprendre ces problèmes dans son récent livre A Users Guide to the Crisis of Civilisation : And How to Save it. Il y présente une foule de données scientifiques pour expliquer que ces crises majeures affectant notre planète sont les symptômes d’un système global unique en mauvaise santé. Je recommande ce livre à tous, pas seulement parce que mon ami Dean Puckett s’en inspire pour réaliser un film, mais parce que les informations qu’il contient sont absolument essentielles.

Notre mode de vie est insoutenable. Il n’a pas de raison d’être.

911TN : Quelle fut selon vous la méthode la plus efficace pour sensibiliser votre prochain aux événements du 11-Septembre ?

G. Newnham : De manière générale, les gens sont sensibles aux histoires des familles des victimes – les Jersey Gilrs, Bob Mcllvaine – et au film documentaire 9/11: Press For Truth. La nature extraordinaire de leur combat pour obtenir une enquête et savoir ce qui est arrivé aux êtres qui leur étaient chers, est extrêmement forte, et semble rendre le sujet plus accessible et acceptable pour les profanes.

Les travaux de Peter Dale Scott et de Nafeez Ahmed sont extrêmement utiles pour la connaissance précise du contexte historique et géopolitique du 11-Septembre. Leur travail apporte une réelle compréhension, non seulement de la genèse des événements du 11-Septembre, mais également des raisons pour lesquelles ces événements se sont produits.

La documentation exhibant les liens occultes entre Anglo-américains et al-Qaïda préstentée comme un atout réel pour promouvoir certaines intérêts stratégiques et économiques est assez accablante. Il n’y a tout simplement pas de place pour le débat tant ces informations [sont pertinentes]..

911TN : De quoi demain sera-t-il fait ?

G. Newnham : Davantage de sensibilisation. Davantage de désobéissance civile. Davantage d’engagement à promouvoir une information responsable. Davantage de cohésion. Davantage de reconnaissnce des raisons pour lesquelles le 11-Septembre s’est produit.

Il est temps que le monde comprenne que le Mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre non seulement désire la paix,  mais est aussi susceptible d’aider au processus de paix.

paru sur 911TruthNews, le 6 février 2011

 

Traduction Vincent pour ReOpenNews


 

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12 Responses to “Désobéissance civile à Londres : Interview de Gareth Newnham, militant pour la vérité sur le 11-Septembre”

  • Sébastien

    Pas étonnant que les Anglais ne veulent pas creuser leur Histoire. Ils ont tellement à se reprocher que leur ticket pour l’Enfer est prêt depuis longtemps.

  • Red Cloud

    Merci comme toujours à ceux qui se dévouent pour traduire!

    Sur la position de Newnham, je pense encore et toujours que brandir la menace des périls écologiques peut devenir tendancieux…

    Et la fin du pétrole, même Dick Cheney en faisait un argument – ce qui ne change rien à l’état des réserves de pétrole bon marché -, mais il ne le faisait pas dans la même perspective que Newnham, on s’en doute.

  • Hum, personnalité attachante et action superbe, très réfléchie ainsi que son interview. Un grand bravo !

    Une seule (toute petite) fausse note, je crains que Peter Dale Scott (cité par Gareth Newnham) n’ait rien compris au terrorisme sous fausse bannière, puisque dans son livre « La route vers le nouveau désordre mondial » il se lamente à longueur de page sur l’instrumentalisation de l’islamisme radical par le gouvernement profond, sur le ton de : « ça vous est revenu dans la figure, vous ne l’avez pas volé ! » Monsieur Scott, ils VOULAIENT que ça leur revienne dans la figure ! Ce n’est pas un accident ! Ils ont tout fait POUR que ça leur revienne dans la figure ! Ils ont fourni des visa aux terroristes ! Ils les ont protégé de la police et du FBI ! Ils ont désactivé la défense aérienne ! Ils ont miné les tours ! Je ne vois pas ce qu’ils pouvaient faire de plus. L’apport de Peter Dale Scott est intéressant sur le COG, dont le rôle précis dans le 11/9 n’est d’ailleurs pas connu avec précision, et sur le 11/9 lui-même à partir du milieu du livre. Mais le militant de la vérité sur le 11/9 aura parfois le coeur qui se retourne.

  • Romain

    @ Yves : J’ai déjà lu en profondeur, et à deux reprises, « La Route vers le Nouveau Désordre Mondial » de Peter Dale Scott, et je n’ai absolument pas perçu cet ouvrage tel que vous le décrivez, bien au contraire ! D’une part, l’auteur ne se « lamente » pas sur le fait que « ça leur est revenu à la figure » (à la figure de qui, d’ailleurs?). Il dénonce simplement les conséquences absolument désastreuses pour le peuple des Etats-Unis et des autres nations touchées qu’a eu jusqu’à présent cette politique constante d’instrumentalisation de l’islamisme. Le propos de Peter Dale Scott n’est absolument pas de déclarer que le 11-Septembre est une conséquence inattendue par l’Etat profond US de cette politique (comme vous l’avez manifestement mal interprété dans ce livre), son propos est plutôt d’affirmer que les premières victimes des processus ayant mené au 11-Septembre sont les peuples, à qui cette politique est « (re)venue à la figure »… alors qu’ils ne l’avaient pas décidée, et que leurs représentants (le Congrès, notamment) étaient écartés des processus de conduite et de contrôle de celle-ci !

    Ensuite, lorsque vous rappelez qu’ »Ils ont fourni des visa aux terroristes ! Ils les ont protégé de la police et du FBI ! Ils ont désactivé la défense aérienne ! », vous avez parfaitement raison (même si le « ils » me parait un peu réducteur, ou plutôt trop imprécis), et c’est précisément pourquoi Peter Dale Scott dénonce l’influence démesurée qu’exerce l’Etat profond sur les Etats-Unis (l’exemple d’Ali Mohamed, parmi tant d’autres, est alarmant). Il ne manque pas d’expliquer en profondeur ce que vous décrivez brièvement, et l’ensemble de ses analyses visent à renforcer sa thèse : le 11-Septembre est un événement complexe qui est l’aboutissement de processus historiques non moins complexes rendant encore plus suspects certains éléments de l’Etat profond des Etats-Unis dans cette tragédie, autant que dans les politiques qui l’ont enfantée (Casey, Brzezinski, Cheney etc.). J’ai écrit « suspects » et non « coupables ». J’y reviendrai…

    Sur un autre plan, vous dites que « L’apport de Peter Dale Scott est intéressant sur le COG, dont le rôle précis dans le 11/9 n’est d’ailleurs pas connu avec précision, et sur le 11/9 lui-même à partir du milieu du livre ». Je partage cette fois votre sentiment, mais je dois préciser que Peter Dale Scott explique longuement la COG comme étant la clé du mystère que reste le 11-Septembre – notamment au niveau de l’absence de défense aérienne (mais pas seulement). Je le redis : en aucun cas il n’indique (explicitement ou implicitement) dans son livre penser que « ça leur est revenu à la figure » comme par un malheureux hasard imprévu. Encore une fois, cette politique est « (re)venue dans la figure » du peuple des Etats-Unis, et surtout des peuples du Pakistan, du Yémen, de l’Irak, de l’Afghanistan ou des 60 autres pays (environ) dans lesquels la machine militaire US mène sa « Grande Guerre contre le Terrorisme » (parfois accompagnée de l’OTAN). Selon moi, le propos de l’auteur est donc résumable ainsi : les composantes de l’Etat profond des Etats-Unis conduisent à affaiblir leur propre peuple, leur propre économie, leur propre état de droit, leurs propres intérêts nationaux au profit des intérêts privés et déstructurants du supramonde (narcotiques, armement, pétrole, gaz etc.).

    Enfin, et c’est le point le plus important, il me parait extrêmement contre-productif – lorsque l’on milite pour la vérité – d’affirmer qu’ »ils VOULAIENT que ça leur revienne dans la figure ! Ce n’est pas un accident ! » simplement parce que ça vous parait être une évidence (et je le comprends). En effet, ayez conscience que cette évidence ne l’est pas pour une majorité de personnes, et qu’il faut les toucher en étant crédibles afin de faire avancer notre cause : il faut le faire prudemment. Par exemple, il me parait préférable de dire que l’effondrement de la Tour 7 est très suspect, et qu’il nécessite une véritable contre-expertise indépendante mandatée par l’AG des Nations Unies, plutôt que d’affirmer comme vous le faites que les tours ont été « minées » seulement parceque votre raison vous conduit à l’établir comme vérité irréfutable. L’immense mérite de Peter Dale Scott, et ce qui fait sa crédibilité intellectuelle, est sa prudence légendaire malgré son audace intellectuelle. Dans « La Route vers le Nouveau Désordre Mondial », à chaque fois qu’il explique les épisodes sombres de la politique étrangère des Etats-Unis ayant, depuis plus de 50 ans, conduit au 11-Septembre, il analyse ces événements en profondeur et il en conclut que des enquêtes sont impératives (selon lui, ces événements rendent leurs acteurs suspects dans le cheminement vers le 11-Septembre). Il n’affirme pas qu’ »ils voulaient » ce qui s’est déroulé, aussi évident que cela puisse (légitimement) paraître. Désigner des coupables est encore plus contre-productif (les fameux « ils »). Dois-je vous rappeler que, sur au moins trois chapîtres, Peter Dale Scott a l’audace d’expliquer de manière irréfutable pourquoi Dick Cheney est suspect dans le 11-Septembre, pourquoi ses actes depuis 1981 (COG puis ses actions dès janvier 2001) doivent faire l’objet d’une enquête et pourquoi il doit témoigner sous serment? Il ne dit pas, cependant, que Dick Cheney est coupable. L’affirmer l’aurait discrédité totalement ! (…mais il aurait peut-être vendu plus de livres, plaisant aux amateurs de sensationnalisme…)

    En l’absence d’enquêtes et d’inculpations dans cette affaire complexe, la démarche la plus constructive est selon moi d’être rigoureux, et de ne pas désigner des coupables mais des suspects en fonction des faisceaux de présomptions basés sur des preuves irréfutables : c’est la méthode de Peter Dale Scott. Affirmer l’intentionnalité et la culpabilité de ces « ils » fait de nous des théoriciens du complot, ni plus ni moins, et adopter systématiquement cette démarche affaiblit immensément notre crédibilité (notamment et surtout auprès des journalistes). Je vous encourage donc à relire cet ouvrage, que je conseille au passage à tout le monde, sous un angle moins déterminé par vos certitudes, et à adopter une méthode de promotion de la recherche de la vérité un peu moins frontale, affirmative et catégorique (même si vos certitudes sont fondées ! Elles n’en sont pas pour autant des vérités). C’est un simple conseil, n’y voyez pas d’hostilité ! Cordialement, Romain.

  • Helsingborg

    Les institutions profondes des USA ont certes été ébranlées depuis longtemps et judicieusement visées ce 119 (Pentagone, CIA au WTC 7, avion du président). Mais par qui ?
    Du laisser faire, il y en a sans doute eu. Mais qui étaient les responsables clés ?

    Regardons du côté de la justice – d’ailleurs Scott en parle-t-il ?
    Prenons un témoignage clé, celui de la récente femme d’Olson (du ministère de la Justice) : Barbara Kay Bracher, étudiante à la Yeshiva University (où enseigna Dov Zakheim), et ayant oeuvré fièrement contre l’OLP (PLO en anglais). Dans le vol de Washington, elle aurait parlé à son mari de manière « incroyablement calme » mais a parlé de types avec des cutters. A-t-elle fait sa comédienne/danseuse pour on ne sait qui pour tourmenter la Justice US ?
    A-t-elle agi sur ordre d’agents spéciaux de la CIA dans l’avion avant que celui-ci n’atterrisse ? A-t-elle vu des acteurs et était-elle assoupie par un gaz toxique ? Ou est-ce Olson qui a rajouté des détails sur les couteaux là où elle s’était contentée de dire que le pilote a dit qu’ils étaient piratés.

  • Romain : alors il doit s’agir d’une subtilité du quatrième degré car les mots de Peter Dale Scott sont pourtant parfaitement clairs ; je cite :

    - « Aventures imprudentes » (page 169) : le terme d’ « aventure » ne désigne-t-il pas le caractère hasardeux de l’opération, autrement dit le risque qu’elle échappe à son initiateur ?

    - « Erreur stratégique » (répété 5 fois) : aux pages 171 à 186, Scott décline les différents aspects du soutien à l’islamisme radical et à Al-Qaïda, précédé de cinq titres : « Première erreur stratégique… », « Deuxième erreur stratégique… », » Troisième erreur stratégique… », etc. Une « erreur stratégique » ne désigne-t-elle pas une stratégie qui ne mène PAS à bon port ? Parle-t-on d’ « erreur stratégique » quand la stratégie réussit ? Scott ne parle pas de stratégie cruelle, de stratégie barbare ou de stratégie choquante, comme vous le suggérez. Il parle d’ « erreur stratégique », c’est-à-dire d’une mauvaise stratégie, qui ne donne pas les résultats escomptés. Pas d’une stratégie (cruelle) qui réussit. En d’autres termes c’est la thèse de l’incompétence qui est ici suggérée…

    - « Erreur tragique » (page 186) : parle-t-on d’ « erreur » lorsque l’opération atteint le but fixé ? Parle-t-on d’ « erreur » lorsque le but initial est d’utiliser des victimes innocentes sacrifiées pour émouvoir l’opinion publique ? Non, évidemment.

    – « Source du problème » (page 190) : lorsque le but recherché est atteint, parle-t-on de « problème » ?

    J’arrête là…

    À de multiples reprises, Scott refuse la thèse du complot intérieur et le dit d’ailleurs à peu près en toutes lettres page 168, dans la longue phrase qui commence par : « Les enchevêtrements… ». Scott se retranche derrière une soit-disant complexité, bien commode pour lui éviter en l’occurrence d’avoir à préciser sa pensée et ses arguments. C’est « complexe », on ne saura jamais le fin mot, restons dans le flou…

    Peut-être que ça changera plus tard dans le livre mais pour l’instant, Scott me semble très mou sur le 11/9, allant jusqu’à s’afficher agnostique sur la tour 7. Toute position est admissible, toute argumentation mérite d’être entendue et je ne voudrais pas ranger les gens dans des petites cases. Mais, si on s’affiche agnostique sur un point considéré comme beaucoup, et par la campagne Building What en particulier, comme LE talon d’Achille du 11/9, il ne faut pas ensuite s’attendre à être encensé par le Mouvement pour la vérité.

    En effet, Peter Dale Scott est TRÈS intéressant sur Cheney.

    Par ailleurs je vous accorde que ma réponse, trop courte, était maladroite puisque je voulais dire qu’ « il y a de fortes PRÉSOMPTIONS pour qu’ » ils aient fourni des visas, protégé de la police et du FBI, etc., le « ils » désignant les commanditaires du complot (appartenant probablement au gouvernement profond).

  • .maxiM

    Début de débat très intéressant entre Yves et Romain. En tant que co-traducteur de ce livre, « disciple intellectuel » de Peter Dale Scott et instigateur de ce projet de traduction, je ne peux qu’en être réjouï ! Je reviendrai apporter ma pierre à l’édifice de ce débat lorsque j’aurai plus de temps, soit aux alentours du 3 mars. En tous cas, un grand merci à Yves ainsi qu’à Romain d’avoir fait l’acquisition de ce livre. Vos deux avis sont très intéressants. A bientôt.

  • Hum, je donne la phrase de la page 168 en entier afin que tout le monde en profite : « Les enchevêtrements incontrôlés [noter le qualificatif, qui suggère quand même un peu la thèse de l'incompétence] entre les États-Unis et les islamistes jihadistes, et plus particulièrement avec l’ISI, sont à la base des événements encore mal compris [par l'opinion publique, je suppose, mais peut-être aussi par le Mouvement pour la vérité, qui sait] du 11-Septembre. »

    Merci maxiM pour votre traduction et votre intervention. Scott fait partie de ces intellectuels brillants (avec Chomsky, Bricmont…) qui refusent de tremper un petit doigt dans le 11/9. Mais bon, cela n’empêche pas, bien sûr, de (continuer à) les apprécier.

  • Comme Scott suggère par ailleurs que, le 11 septembre, Cheney s’est mis en position de pouvoir ouvrir les portes devant les pirates, nous passons gentiment à la thèse du HIHOP, le terme d’ « enchevêtrement » étant néanmoins là pour nous rappeler qu’il s’agit d’une oeuvre à plusieurs mains et que le parfois louche, mais gentil dans le fond, gouvernement profond ne saurait avoir imaginé un plan aussi machiavélique mais que, voyant qu’Al-Qaïda se lançait, s’est dit : « Après tout, cela peut nous être utile ; aidons-les ! » Et s’est alors employé à ouvrir les verrous successifs (visas, FBI, sécurité aérienne, etc.).

    Encore une fois, toute position est intéressante et mérite d’être écoutée mais l’aide apportée (avec les conditionnels de rigueur) est si massive, et Al-Qaïda si infiltré, que j’ai personnellement du mal avec cette thèse du HIHOP.

  • .maxiM

    C’est bien ce que je pensais Yves, vous n’avez pas compris ce livre ni le propos de l’auteur. Néanmoins, merci de l’avoir acheté et désolé s’il ne vous a pas conforté dans vos certitudes. Cordialement.

  • Je n’ai aucun regret sur l’achat de ce livre ! Il m’intéresse beaucoup mais sur certains points, il m’agace un peu. ;-)

    J’ai parfois l’impression que c’est Scott lui-même qui a des certitudes, par exemple lorsqu’il écrit : « On peut affirmer sans ambiguïté que la réponse aux détournements du 11-Septembre fut rendue plus difficile par la confusion qui s’installa à cause du chevauchement entre les détournements réels et les exercices en cours. » (page 299) Plus difficile ? Est-ce qu’en cas d’exercice, la sécurité n’est pas censée agir de la même façon que dans la réalité ? Aussi vite ? L’affirmation de Scott me semble d’autant plus discutable que, comme le rapporte Michael Ruppert dans le tome 2 de Franchir le Rubicon, les exercices auraient dû être stoppés immédiatement, de même naturellement que les injects. Comme de hauts responsables prétendent l’avoir fait, d’ailleurs. Donc, non seulement ces exercices ne constituaient pas forcément un frein mais, du fait que des chasseurs étaient en l’air, ils pouvaient au contraire accélérer la réponse (ce qu’ont d’ailleurs affirmé de hauts responsables devant la Commission). Sauf que, de fait, des chasseurs rentrèrent à la base plutôt que d’intervenir.

    Scott ne parle pas de cet élément ; peut-être le fera-t-il plus loin (encore une fois, je n’ai pas fini le livre) mais les pages 298 à 301 semblaient le bon moment puisqu’elles sont consacrées aux exercices militaires et à leur impact possible.

    Autre point qui dénote à mon avis l’orientation avec laquelle Scott analyse les faits, et en espérant ne pas commettre de contre-sens dans la mesure où je n’ai pas terminé le livre, Scott revient utilement, page 296, sur « l’ordre national de maintien au sol » concernant tous les types d’appareil, « civils, militaires et policiers ». Il me semble que c’est Nafeez Mosaddeq Ahmed qui a souligné lourdement, dans son livre La Guerre contre la Vérité (p. 351), l’ineptie ahurissante que constitue un tel ordre qui a pour effet, ni plus ni moins, que de clouer au sol les chasseurs au moment où on en a le plus besoin.

    Scott est naturellement le bienvenu lorsqu’il rappelle cette curiosité, en apportant qui plus est des précisions sur les conditions dans lesquelles l’ordre a été donné. Mais, contrairement à Ahmed, Scott semble ne pas percevoir tout ce que cet ordre peut impliquer puisqu’il passe ensuite au « qui ? » (a donné l’ordre) et au « quand ? », sans avoir vraiment creusé le « pourquoi ? ». Or, quelle raison y a-t-il de clouer au sol des avions militaires ? Pendant qu’une attaque se produit ? Est-ce que le donneur d’ordre (Cheney ?) soupçonne une attaque terroriste ? Dans ce cas, pourquoi clouer les chasseurs au sol ? Soupçonne-t-il une attaque venant de militaires félons ? (souvenons-nous du « Le prochain, ce sera l’Ange ») Mais les félons y obéiront-ils et pourquoi, dans ce cas, poser aussi les chasseurs loyaux ? C’est véritablement incompréhensible, du moins sans la technologie du télépilotage, dont Scott parlera peut-être plus loin dans son livre (je l’ignore) mais dont il n’a pas encore parlé, technologie qui peut rendre logique la non-intervention de la chasse puisqu’elle s’y substitue. Quoi qu’il en soit, passé 9 heure, il est impossible de s’accrocher encore à une explication faisant intervenir les exercices puisque les deux Tours Jumelles sont en feu (ce serait pousser le réalisme un peu loin :-)).

    Une autre certitude est que celles de Scott sur le 11/9 ne sont pas forcément accompagnées d’arguments, comme par exemple sa position sur la tour 7, qu’il donne au détour d’une phrase sans rien pour l’étayer. Ce qui m’intéresse ici est moins l’opinion de Scott que de savoir pourquoi il la donne, alors que rien ne l’y oblige.

    Je continue ma lecture…

  • Hum, j’ai terminé le livre et je dois dire que je me suis emballé un peu vite au sujet de Scott, dont la position sur le 11/9, donnée page 321, est exactement celle de l’association ReOpen911, à savoir que le Rapport officiel ne dit pas la vérité et qu’une nouvelle enquête est nécessaire. Scott parle de « dissimulation considérable ». Il dit aussi que Cheney, soupçonné d’y avoir tenu un rôle crucial, doit témoigner sous serment. Peter Dale Scott a donc parfaitement sa place dans le Mouvement pour la vérité et doit être soutenu sans réserve par ReOpen911.

    Par ailleurs son livre, La route vers le nouveau désordre mondial, parle de bien d’autres choses que le 11/9 et dresse une synthèse saisissante de 50 ans d’activité secrète du gouvernement profond, gouvernement dont il explique la montée en puissance et les intérêts. On n’est d’ailleurs pas loin du point de vue d’une association comme ATTAC !

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