Les attentats de Karachi, pouvoirs politiques et médiatiques.
La nouvelle fait la Une de toutes les rédactions : Charles Millon, l’ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac a confirmé devant la justice l’existence de rétrocommissions, dans le cadre des ventes d’armes au Pakistan. Et les médias de faire le lien avec les attentats de Karachi, qui seraient une mesure de rétorsion due au non-paiement de certaines commissions. Ces attentats longtemps attribués à al-Qaida, ont donc pour coupable des membres des gouvernements pakistanais et français. Nos lecteurs n’en seront que peu étonnés, mais pour le grand public, cette affaire compromettant le président français en personne est une véritable bombe que le gouvernement tente de désamorcer depuis plusieurs mois.
Mais dans cette affaire qui s’annonce comme l’Affaire d’Etat du quinquennat de notre actuel Président, ce qu’il sera intéressant d’étudier, c’est l’ensemble des raisons pour lesquelles le "secret" n’a pas pu rester caché. Est-ce parce que trop peu de parties ont bénéficié de cette opération ? Est-ce que les gens au pouvoir actuellement en France ont perdu de ce pouvoir et de cette influence, qu’ils font moins peur à leurs adversaires ? En tout cas, plusieurs choses sont frappantes : c’est d’abord le combat des familles de victimes qui a permis d’en arriver là. Comme celles des attentats de 2001 aux USA, ces familles ont dû faire face à un mur de silence et de mépris et à toutes formes de censures (achat du silence, menaces…). Visitez leur site et signez leur pétition, ce sont des femmes courageuses qui se battent contre leur propre pays et l’industrie de l’armement : http://www.verite-attentat-karachi.org/
Ensuite, l’obstruction à la justice, qui est tout simplement honteuse et flagrante. Le juge et le la commission parlementaire sont perpétuellement l’objet de blocages de la part du gouvernement.
Enfin, c’est un exemple de plus de ce qu’al-Qaida, initialement accusée de ces attentats, n’est absolument pas impliquée (voir vidéo ci-dessous), malgré l’unanimité des médias sur la question à l’époque, et les dénégations répétées des autorités depuis. Il faut bien constater que les intérêts de quelques-uns sont intentionnellement cachés et protégés par un certain secret d’État qui devrait au contraire assurer l’intérêt et la sécurité de la Nation et de ses citoyens. Tout ceci ne nous rappelle que trop d’autres actes terroristes, où des innocents sont victimes de jeux d’intérêts entre États ou autres puissances, le tout drapé du mot qui fait peur au peuple depuis le 11 septembre 2001 : al-Qaida. Tremblez, bon peuple, et n’y regardez pas de trop près !
Malgré le déchaînement médiatique depuis quelques jours sur cette affaire, nous choisissons de publier à nouveau un texte que nous avions diffusé sur Mediapart en juin dernier, et qui s’avère plus que jamais d’actualité, tout en l’illustrant par les derniers articles sortis sur le "karachigate".
Photo du bus où 14 personnes dont 11 ressortissants français ont trouvé la mort à Karachi en 2002
Les attentats de Karachi, pouvoirs politiques et médiatiques.
posté par AtMOH sur Mediapart le 29 juin 2010
Alors que les deux journalistes de Médiapart, Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, viennent de publier leur ouvrage sur les attentats de Karachi [voir section Livres plus bas], on peut constater sans trop d’effort et très logiquement, qu’à chaque fois qu’une affaire touche "la raison d’État", les enquêtes et autres investigations sont rendues extrêmement difficiles.
À tous ceux qui crient au délire lorsque l’on explique que le gouvernement Bush a empêché toute enquête indépendante sur les attentats du 11 septembre, il est désormais facile de les renvoyer à cette affaire d’actualité franco-pakistanaise.
Une des conclusions de l’enquête des journalistes de Médiapart est que la thèse attribuant les attentats de Karachi à al-Qaïda n’est qu’ "une pure construction policière". Plus grave encore, ils prouvent que le juge Jean-Louis Bruguière a délibérément mis de côté la piste de la corruption dans un contrat d’armement, alors que son rapport d’instruction comportait de nombreux éléments clés désignant manifestement la piste des commissions occultes mettant directement en cause Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy.
Ici encore, on retrouve des méthodes classiques d’obstruction à la justice des éléments d’enquête dissimulés ou gardés hors de connaissance des parlementaires.
Dès lors, on a du mal à comprendre pourquoi la plupart des journalistes français font coalition et s’opposent à toute réflexion critique de la thèse officielle des attentats du 11 septembre 2001 donnée par le gouvernement Bush. Nous avons pourtant sous les yeux, une affaire de moindre envergure, mettant directement en cause des dirigeants de notre pays; et l’on constate une réponse similaire du pouvoir politique, qui vise à étouffer l’affaire pour se protéger de fâcheuses retombées. Autre similitude, le bouc-émissaire tout trouvé est al-Qaïda. Et malgré le fait que l’ex-directeur du contre-terrorisme de la DGSE ait déclaré qu’al-Qaïda était morte en 2002, le juge Bruguière, lancé dans l’aventure politique au sein du groupe UMP, n’a cessé de désigner ce coupable facile en évitant méticuleusement tous les éléments pointant la responsabilité vers des responsables politiques.
N’y voyez pas un raccourci hâtif, les nombreux parallèles entre ces deux affaires sont réunis ici pour prouver aux sceptiques qu’il est primordial de pouvoir enquêter sur ce qui s’est passé le jour du 11 septembre 2001. Tout comme les familles des victimes de l’attentat de Karachi, de nombreuses familles des victimes américaines réclament encore, neuf ans après, une enquête indépendante pour comprendre les raisons du décès de près de 3000 personnes.
L’affaire de Karachi donne bien la mesure de l’indépendance du pouvoir judiciaire de notre pays. Comme dans tous les aspects de notre société, il s’agit d’un rapport de forces, familles des victimes contre dirigeants politiques, journalistes et parlementaires contre responsables de corruption, citoyens face aux raisons d’État et à l’industrie de l’armement. L’avancée de l’enquête sur l’attentat de Karachi est le reflet de l’état de santé de notre société. Tout comme le traitement des attentats du 11 septembre 2001 met en lumière les valeurs et éthiques souvent bafouées.
Les Attentats de Karachi n’ont rien à voir avec Al Qaida
envoyé par ReOpen911. – Regardez les dernières vidéos d’actu.
Note : Les familles des victimes des attentats de Karachi invitent tous les lecteurs a signer leur pétition ici
Pensez à les soutenir, c’est un geste citoyen que d’élever la voix pour réclamer la vérité sur des évènements!
En lien avec l’article :
- Karachi : la "bombe Millon" avait déjà explosé dans un livre | Arrêt sur Images | 17 nov.
- Attentat de Karachi : le combat des familles des victimes | Blog de Sébastien Musset | 10 nov.
- Lois anti-terroristes : discours de Jean-Claude Paye à l’Assemblée Nationale | Jean-Claude Paye, Colloque à l’Assemblée nationale | 28 oct.
- Karachi : le parquet fait appel de la décision du juge Van Ruymbeke d’enquêter sur de possibles rétrocommissions | LEMONDE.FR | 07.10.10
- Médias, pouvoir et lobbying | Philippe Merlant et Luc Chatel, Lemonde.fr | 25 sept.
- Sarkozy dément fermement que l’attentat de Karachi soit "une affaire d’Etat" | LEMONDE.FR | 18 juin 2009
- Pakistan, l’ex-barbouze Claude Thévenet dans le rôle de l’informateur | Xavier Monnier, Nicolas Bea sur Bakchich.info | 23 juin 2009
- Nos révélations sont vraies, Entretien avec Jean-Baptiste Rivoire | CONFLUENCES Méditerranée – N°45 | Printemps 2003
Et deux livres :
- Le contrat. "Karachi, l’affaire que Sarkozy voudrait oublier" : ce livre évoque les dessous politique d’une vente d’arme / Auteurs : les journalistes du site Mediapart, Fabrice Lhomme et Fabrice Arfi / Editions Stock, mai 2010
- "On nous appelle les Karachi" de M.Drouet, S.Leclerc. ed.fleuvenoir, 250 pages, en librairie le 10 novembre.
Maitre Olovier Morice (avocat des familles de victimes) interviewé par Audrey Pulvar sur France Inter :
http://www.dailymotion.com/video/xfodl0_maitre-olivier-morice_news#from=embed
Avec cette affaire, la France se trouve à un moment clé de l’ »évolution » de sa « Démocratie ». La masse d’informations disponibles actuellement sur la place publique est telle que, soit l’oligarchie du Pouvoir remporte le combat qui se déroule actuellement, en donnant des coups très violents à cette Démocratie déjà dépouillée et en grande peine, avec le risque hautement probable que le Système « Démocratie » bascule encore plus irrémédiablement dans un système totalitaire avec toutes les incertitudes qu’un tel basculement porteraient en lui soit, les élites éclairés sortent de leur torpeur pour retirer tous les appuis moraux et structurels qu’ils dispensent à ce Système à bout de souffle. Si on observe attentivement le sens de l’ histoire, l’avenir est au profit des premiers mais, il y a toujours un mais sinon il n’y a pas d’histoire, je veux croire comme certainement des centaines de milliers d’entre nous à cette force d’agglomérat des combats comme ceux portés par ces femmes et soutenus activement par une certaine élite, qui est une force que les puissants ont toujours craint, car elle est imprévisible et très forte…
Sur cet attentat il existe une hypothèse que je n’ai pas encore jamais vue apparaitre nul part et qui pourtant me semble plus crédible que les rétro-commissions: c’est la volonté outre atlantique d’engager la France en Irak malgré ses dirigeants et la volonté de son peuple.
Comment, par cet attentat, en activant un sentiment anti-arabe, un climat de peur et de vengeance dans notre beau pays.
Manipulation sous faux drapeau, une technique bien connue et fort appréciée par l’oncle Sam.
On va encore dire que je cherche des poux sur sa tête.