« Rumeur, Intox » : Les très grosses ficelles de Canal+
Par Arno Mansouri pour le réseau Voltaire, le 25 avril 2008
La campagne de désinformation sur le 11 Septembre et de dénigrement des dissidents se poursuit en France, d’autant que l’opinion publique n’a rien perdu de son scepticisme. Ainsi, la chaîne de télévision Canal+ s’est attelée jeudi soir à imprimer dans le cerveau de ses téléspectateurs l’amalgame répulsif « contestation de la version bushienne du 11 Septembre = antisémitisme ». Arno Mansouri, éditeur de la collection Résistances, réagit à cette propagande.
Appliquant l’adage selon lequel « une image vaut mieux que mille mots », voici deux images extraites du documentaire de Stéphane Malterre, Rumeur, Intox : Nouvelles guerres de l’info diffusé le jeudi 24 avril 2008 dans le magazine « Jeudi Investigation » sur Canal+, que j’ai souhaité commenter, en tant qu’éditeur en France de trois livres de David Ray Griffin, tant les procédés mis en œuvre par le réalisateur (et avalisés par la chaîne qui a diffusé ce reportage) à l’encontre de cet homme admirable et courageux me semblent odieux et insupportables. Il ne s’agit pas d’une lettre ouverte aux producteurs de « Jeudi Investigation », pas plus que du droit de réponse que je leur ferai parvenir, sous réserve de toute procédure juridique ultérieure.
En complément de l’image reproduite ci-dessus, peu valorisante de M. David Ray Griffin, (très gros plan sur son visage et au ralenti pour amplifier et déformer des mouvements oculaires autrement normaux, choisi et extrait à dessein parmi les milliers de vidéogrammes en possession du réalisateur), et du montage qui l’associe avec un site négationniste (pour lequel il n’a que du mépris et de l’antipathie), voici ce que le commentaire sonore assène, ancrant un peu plus dans l’esprit du spectateur l’idée (totalement fausse) que M. Griffin est lui aussi antisémite : « … Hufschmid, le blogueur antisémite qui accuse les juifs d’être derrière le 11 Septembre… »
On notera que Hufschmid est alors filmé de la même manière, « au fond des yeux », comme pour souligner graphiquement une connivence idéologique qui, je le répète, n’existe pas ailleurs que dans l’imagination de ce journaliste.
Le reportage est diffusé 7 mois après le tournage des dernières scènes : il est évident que dans son montage rien ne relève du hasard, (ou de la précipitation) mais au contraire que tout a été pensé pour maximiser les effets dévastateurs sur l’inconscient du spectateur, comme ici, où Griffin semble interroger du regard ce pitoyable imbécile antisémite d’Hufschmid, présenté plus tôt comme « source d’inspiration » d’un « professeur à la retraite qui outre l’argent a trouvé dans le 11 Septembre une nouvelle carrière de globe-trotter, et l’occasion de signer quelques livres » ! C’est oublier que M. Griffin, quand il écrit Le Nouveau Pearl Harbor, a déjà publié près de 30 livres, a voyagé partout dans le monde et qu’il mettait donc en jeu, avec courage, une carrière et une renommée internationale à faire pâlir d’envie la plupart de nos pseudo-experts en terrorisme hexagonaux qui pérorent les mêmes âneries sur les plateaux de télévision depuis le 11 Septembre.
Ensuite, sous prétexte de donner la parole à M. Griffin, Malterre dénature totalement la nature et la portée des propos tenus par le professeur de philosophie : (extrait à partir de 36’20”)
Griffin : « S’il y a bien une chose pour laquelle j’ai été critiquée au sein du Mouvement, c’est justement de ne pas mettre en cause les juifs. »
Immédiatement suivi de ce commentaire du reporter : A entendre le prof, le Mouvement du 11 Septembre serait largement infiltré par des militants antisémites.
Ce commentaire clôt la partie « 11 Septembre » du reportage sur une formule choc… qui non seulement n’a aucun fondement réel et relève du plus pur fantasme, mais est une invraisemblable extrapolation des propos de Griffin.
Le travail de Griffin (cinq livres à ce jour sur ce sujet dont trois traduits en français) est en effet d’une telle qualité en termes de rectitude intellectuelle et morale, que les gens à l’intérieur du Mouvement qui les ont lus considèrent M. Griffin à la quasi-unanimité comme l’auteur de référence. Un nombre infinitésimal de critiques proviennent donc du “Mouvement”, et parmi celles-ci, les critiques auxquelles l’auteur fait référence. De fait, dans tout groupe social (forces armées, policiers, ouvriers, syndicalistes, sénateurs ! Etc…) professionnel ou pas (sportif, de loisir…) on peut trouver des personnes racistes et antisémites : mais il ne viendrait pas à l’idée de quiconque de clamer que tous les députés de l’Assemblée nationale sont machistes parce que l’un d’entre eux a utilisé le terme offensant de « connasse » à l’encontre d’une femme politique. Il y a certainement des personnes racistes voire antisémites dans ce groupe appelé aux États-Unis le « Mouvement pour la Vérité sur le 11 Septembre », et je suis avec Griffin le premier à le déplorer, mais certainement pas plus qu’ailleurs dans nos sociétés occidentales. Willis Carto et Hufschmid ne sont tout simplement pas représentatifs du Mouvement et c’est tant mieux.
Pour brouiller les faits et les esprits des téléspectateurs, le reportage passe ensuite à un sujet qui n’a absolument rien à voir, comme s’il pensait réellement avoir démontré quoi que ce soit sur les raisons pour lesquelles des centaines de millions de personnes dans le monde doutent de la « version officielle » du 11 Septembre telle que donnée par l’administration Bush dans les minutes qui suivirent les attentats et repris depuis chaque jour sur tous les grands médias corporatifs !
Ce documentaire qui s’attache soi-disant à dénoncer l’intox et la propagande sur l’Internet use et abuse de raccourcis, d’amalgames, tronque volontairement les faits, en présente d’autres de façon partisane ou totalement malfaisante dans une volonté non d’informer mais de nuire. Édifiant ! Le reportage verse dans tous les travers de ce qu’il entendait démontrer… (rumeurs, intox et propagandes). Je n’ai pris que l’exemple du traitement fait à Griffin car je suis son éditeur en France, mais je connais bien le « dossier du 11 Septembre » et les méthodes douteuses sont légions dans ce reportage et trop longues à disséquer.
Tout au moins dans sa première partie, consacrée au 11 Septembre. Pour la seconde, et dans la mesure de mes connaissances sur le sujet, le travail sur la campagne de calomnie honteuse menée à l’encontre du journaliste Charles Enderlin (au demeurant une histoire plus simple, bien moins vaste et complexe que le 11 Septembre) le reportage semble bien plus crédible. Notons toutefois pour conclure que lier ensemble les 2 sujets est le trait de génie de ce faussaire de Malterre, car il se met dans la poche ses confrères tout en se faisant passer pour un preux chevalier apte à combattre les intégrismes et la désinformation où qu’elle se trouve, y compris jusque dans les milieux juifs ultras. Pour cela, chapeau l’artiste !
Nous profitons de cette occasion pour témoigner de notre sympathie à M. Enderlin, un vrai reporter, lui, et tout le contraire d’un mercenaire manipulateur en quête de cooptation.
Arno Mansouri
Directeur des Éditions Demi-Lune.
Bonjour,
j’ai vu le reportage de canal +
je n’ai qu’un mot a dire : comment est financé la chaine ?
Ne serait-ce pas opportun d’enqueter de façon
minutieuse sur le silence des medias francais ?
Pourquoi ?
Cordialement
En tous les cas, ce qui est intéressant, c’est la méthode de rhétorique utilisée par ce journaliste de Canal Plus et qui n’est heureusement pas une méthode journalistique : la méthode de l’homme de paille, càd affubler les personnes qu’on veut combattre d’une étiquette incontestablement mauvaise (Antisémite, extrémiste).
Bravo mais j’espère que cette méthode très utilisée en politique ne fera pas mouche dans ce cas là !
Après, je veux bien croire que ce journaliste prenne le Truth Mouvement pour une quelquechose d’absurde, je reconnais à chacun d’avoir un avis mais pas d’utiliser ces méthodes pour décrédibiliser.
Ensuite, voir des complots partout n’est peut-être pas solution :
Par qui est financé CANAL+ : d’abord par ceux qui la regarde…
Denis
« (…) la méthode de rhétorique utilisée par ce journaliste de Canal Plus et qui n’est heureusement pas une méthode journalistique (…) ».
Non, en effet, mais la méthode est connue en rhétorique : il s’agit de la « dialectique éristique », décrivant les méthodes – toutes plus malhonnêtes et vicieuses les unes que les autres – à détruire un « adversaire » dans une joute oratoire. Peu importe la méthode, peu importe la justesse ou la véracité des arguments, la seule chose qui compte est de discréditer et de détruire l’autre.
Cherchez « dialectique éristique » sur le net (http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Dialectique_éristique), et vous trouverez aisément les divers points de la méthode (ou lisez Schopenhauer) : vous constaterez que ces méthodes sont TRES courante (de plus en plus) sur les plateaux de télévision …