Qui est Ahmed Omar Saïd Cheikh ? (1/2)
Personnage trouble au croisement d’intérêts divers, Ahmed Omar Saïd Cheikh est avant tout connu pour son rôle dans l’enlèvement et l’assassinat du journaliste américain Daniel Pearl, pour lequel il écopa de la peine capitale. Sa tentative de suicide dans sa cellule d’Hyderabad au Pakistan le 14 février dernier, nous offre l’occasion de revenir sur son parcours et ses liens avec les attentats du 11-Septembre. Mais dans un premier temps, cette actualité nous rappelle les forts soupçons qui pèsent sur sa responsabilité dans la mort du journaliste du Wall Street Journal à Karachi en 2002. En effet, selon le rapport du Projet Pearl mené à l’université de Georgetown aux côtés d’Asra Nomani, une ancienne amie et collègue de Daniel Pearl, si Omar Saïd Cheikh a bien participé à son enlèvement, il aurait été accusé à tort du meurtre, à la place de Khalid Cheikh Mohammed, le cerveau présumé du 11-Septembre détenu sur la base militaire de Guantanamo, comme le rapportait déjà Libération en janvier 2011. Comme nous le verrons prochainement, les liens d’Omar Saïd Cheikh avec les renseignements pakistanais et les événements du 11-Septembre pourraient-ils expliquer le sort qui lui a été réservé ?
Ahmed Omar Saïd Sheikh, arrêté et condamné au Pakistan pour le meurtre de Daniel Pearl
Omar Cheikh tente de se suicider en prison
Par Aamir Qureshi pour l’AFP — publié dans Newsweek Pakistan, le 16 février 2014
Le citoyen anglo-pakistanais, condamné pour le meurtre du journaliste étasunien Daniel Pearl en 2002, a été secouru par des employés de la sécurité et pourrait désormais encourir une peine additionnelle.
Omar Cheikh, l’anglo-pakistanais condamné du meurtre du journaliste étasunien Daniel Pearl a tenté de se suicider en prison, a déclaré samedi un officiel.
"Omar Cheikh, un anglo-pakistanais qui purge une peine à perpétuité dans la prison d’Hyderabad, a tenté de se pendre à la canalisation de sa cellule dans la soirée de vendredi," a indiqué Akram Naeem, un responsable de la police.
Pearl travaillait pour le Wall Street Journal lorsqu’il fut kidnappé et décapité au Pakistan en 2002. Omar, un extrémiste, britannique de naissance, a été arrêté avec trois autres personnes et condamné en juin 2002 pour le meurtre de Pearl par un tribunal anti-terroriste.
Akram a annoncé samedi que des employés de la sécurité ont aperçu Omar et l’ont secouru rapidement. "Son état est stable à présent et une plainte a été remplie contre lui au poste de police local," a-t-il ajouté. Au Pakistan, les prisonniers qui tentent de se suicider peuvent encourir une sanction additionnelle.
Pearl, âgé de 38 ans, était le chef du bureau d’Asie du Sud du Wall Street Journal quand il a été enlevé à Karachi le 23 janvier 2002, au cours de ses investigations sur des militants islamistes. Une terrible vidéo montrant sa décapitation a été remise au consulat des États-Unis de la ville presque un mois après.
En janvier 2011, un rapport publié par le projet Pearl de l’université de Georgetown poursuivant l’enquête sur sa mort, fit des révélations terrifiantes lorsqu’il avança que la mauvaise personne avait été condamnée pour le meurtre de Pearl. L’enquête, menée par Asra Nomani, une amie et ancienne collègue de Pearl au Wall Street Journal, et un professeur de l’université de Georgetown, prétendait que le journaliste avait été assassiné par Khalid Cheikh Mohammed, le cerveau présumé derrière les attentats du 11-Septembre, et non Omar Cheikh.
Comme indique le rapport, le corps de Pearl fut retrouvé quatre mois après sa disparition, coupé en douze morceaux, la tête tranchée, et le torse encore habillé du survêtement bleu clair que ses ravisseurs lui avaient fait porter.
Le cerveau autoproclamé du 11-Septembre, Khalid Cheikh Mohammed, a été arrêté au Pakistan en 2003 et est détenu à Guantanamo Bay (Cuba), dans l’attente du jugement d’un tribunal militaire étasunien.
L’histoire de Daniel Pearl
Editorial paru dans le Khaleej Times, le 18 février 2014
L’information selon laquelle Omar Cheikh, condamné pour le meurtre du journaliste du Wall Street Journal Daniel Pearl, a essayé de se suicider dans sa cellule d’Hyderabad, a ramené sous les projecteurs l’anglo-pakistanais et rappelé au monde, désormais préoccupé par d’autres problèmes, l’événement brutal de 2002 et ses conséquences peu satisfaisantes.
Peut-être que cela devrait être pris comme un signe que le dossier de Cheikh devrait être rouvert, particulièrement depuis les doutes apparus il y a trois ans, indiquant que l’arrestation de Cheikh pourrait être seulement le sommet de l’iceberg et que d’autres acteurs clés impliqués restent encore à traduire en justice. Il s’agit en quelques sortes d’une moindre comparaison obscure avec l’attentat de Lockerbie en 1998 qui tua 270 personnes sur le vol 103 de la Pan Am. Le Libyen Abdelbaset Al Megrahi fut reconnu coupable d’avoir placé une bombe à bord, à la suite d’une enquête hâtive qui n’avait que de très minces éléments contre lui. Ayant toujours clamé son innocence, Megrahi serait probablement mort en prison si un cancer en phase terminale ne lui avait pas été diagnostiqué et s’il n’avait pas été libéré en 2009 après une intervention fructueuse de Mouammar Kadhafi. Cependant, le dévoilement de certains documents classifiés a soulevé la forte possibilité que la CIA ait saboté l’enquête et sacrifié Megrahi pour apaiser l’indignation du public américain après le carnage. Décédé sans être oublié, Megrahi est considéré aujourd’hui comme une victime d’injustice à part entière bien que l’Occident n’ait pas encore reconnu son injustice envers lui.
Dans le cas de Cheikh, il semble également y avoir matière à rouvrir l’affaire de l’enlèvement et du meurtre de Daniel Pearl. Il y a trois ans, une enquête indépendante dirigée par une amie et collègue de Pearl déclara que le vrai tueur était Khalid Cheikh Mohammed, l’homme présumé avoir manigancé les attentats du 11-Septembre aux États-Unis. Cheikh est accusé d’avoir été impliqué dans l’enlèvement du journaliste américain. Donc bien que Cheikh soit un acteur dans cette affaire qui domina les médias du monde entier et inspira plus tard un film à Hollywood, il y a d’autres complices dont l’implication nécessite d’être portée au grand jour. Le gouvernement pakistanais, tout comme le gouvernement étasunien après Lockerbie, était sous forte pression et devait agir rapidement pour montrer à la communauté internationale que l’autorité de la loi régnait toujours dans le pays et qu’il avait puni avec succès les assassins de Pearl. Les détails ont donc été ignorés, incluant les liens rapportés entre Cheikh et l’ISI. Avec sa procédure d’appel en suspens depuis maintenant neuf ans, il semble que l’affaire ne va nulle part et que la vérité pourrait ne jamais être entièrement connue. La succession des événements sera peut-être révélée seulement dans le futur, comme ce fut le cas pour l’affaire de Lockerbie.
Traduction : Seb pour ReOpen News
En lien avec l’article :
- Le Pakistan soupçonné pour l’assassinat de Daniel Pearl, par Thierry Lévêque pour l’Agence Reuters le 25 juin 2012.
- Attentat de Lockerbie : le brouillard se dissipe enfin, par Woordward & Newton sur Bakchich.info le 18 avril 2012.
- 11-Septembre, la contre-enquête : Entretien avec Fabrizio Calvi, par Taïké Eilée sur Agoravox le 12 septembre 2011.
- Alexandre Adler : "Daniel Pearl en savait trop", par Taïké Eilée sur Agoravox le 4 mai 2011.
- Daniel Pearl, le journaliste qui dénonçait la désinformation dans la guerre livrée au terrorisme, par Géopolintel le 1er décembre 2009.
- Déclaration stupéfiante de Benazir Bhutto au sujet de la mort d’Oussama Ben Laden, par Taïké Eilée sur Agoravox le 31 décembre 2007.
« Le cerveau autoproclamé du 11-Septembre, Khalid Cheikh Mohammed » (KSM)…
Que vallent les aveux du champion du monde de « waterboarding »? Plus de 100 séances, si ma mémoire est bonne.
Que vaut aussi le scoop de Yosri Fouda, le journaliste d’Aljazeera ayant réalisé l’interview historique de KSM? Il n’existe pas d’images de cette interview, seule une bande audio déformée.
Cet article de 2003 est l’un des plus détaillé sur la légende KSM.
http://www.globalresearch.ca/khalid-sheikh-mohammed-the-official-legend-of-9-11-is-a-fabricated-setup/5087
Sans aucun doute un « must » que ReOpen devrait publier.
. « Son état est stable à présent et une plainte a été remplie contre lui au poste de police local, » a-t-il ajouté.
Au Pakistan, les prisonniers qui tentent de se suicider peuvent encourir une sanction additionnelle. »
Pourquoi pas la peine de mort ?
C’est la rédaction de Charlie hebdo qui vote les lois au Pakistan ?