USA : Pour de nombreux vétérans post 11-Septembre, ces guerres n’en valaient pas la peine
Les récentes accusations de crime de guerre prononcées contre George W. Bush et Tony Blair par la Cour de justice Malaysienne y sont-elles pour quelque chose, ou s’agit-il simplement du dégout légitime du soldat vis-à-vis des horreurs de la guerre ? Toujours est-il que selon un sondage réalisé fin 2011 – à quelques semaines du retrait des troupes de combat d’Irak – au sein des vétérans des guerres post-11-Septembre, un pourcentage inhabituel d’entre eux estime que ces guerres n’en valaient pas la peine. Alors qu’il reste encore plus de 15.000 officiers et 5000 contractants en Irak, que le front afghan est toujours ouvert, et que les dépenses militaires américaines vont se monter à plus de 900 milliards de dollars pour les seuls USA (elles ont plus que doublé en 10 ans), la rhétorique de la "Guerre au terrorisme" post-11-Septembre ne suffirait-elle plus à motiver les troupes ?
Un vétéran US de la guerre d’Irak
De nombreux vétérans post 11-Septembre estiment que les guerres n’en valaient pas la peine
paru sur GateHouse News Service, le 8 novembre 2011
Traduction Perry pour ReOpenNews
Dix années se sont écoulées depuis que les États-Unis ont envahi l’Afghanistan, et durant cette décade, [les USA] ont perdu plus de 6000 soldats dans les conflits tant là qu’en Irak.
Les vétérans post 11-Septembre et les troupes [US] encore à l’étranger se sont battues avec courage et abnégation pour protéger notre nation loin de leurs êtres chers, pour effectuer souvent plusieurs périodes de service au front.
Tandis que le président Obama semble vouloir retirer pratiquement toutes les troupes d’Irak d’ici la fin de l’année, la mission en Afghanistan n’est toujours pas terminée. Le personnel militaire continue d’endurer des sacrifices, parmi lesquels le syndrome du stress post-traumatique et les blessures physiques de guerre.
Aussi, lorsque les vétérans nous font part de leurs opinions sur les missions pour lesquelles ils ont tant sacrifié, nous devrions écouter attentivement. Le Pew Research Centre a diffusé un récent sondage de vétérans post 11-Septembre qui contient quelques informations surprenantes : un tiers des vétérans pense que les guerres en Irak et en Afghanistan n’en valaient pas la peine.
Bien que cette opinion ne soit pas majoritaire, il est surprenant qu’un pourcentage aussi élevé de ceux qui ont risqué leurs vies pour les causes en Irak et en Afghanistan estime que ces guerres n’auraient jamais dû être entreprises.
Le sondage a aussi révélé que pour la majorité des vétérans post 11-Septembre, après dix années de combats, l’Amérique devrait se concentrer moins sur les affaires extérieures et davantage sur ses problèmes domestiques.
Que l’Américain moyen ne fasse pas grand cas de ces missions est une chose. Après tout, elles sont devenues depuis longtemps des problèmes tant politiques que militaires, et il a finalement été demandé relativement peu de sacrifices aux familles de non-combattants – même au niveau des impôts.
Mais concernant ceux qui ont été les témoins directs des efforts en cours, qui ont subi au premier chef la dévastation des guerres et qui ont vu leurs effets sur nos Alliés et leurs positions, il extrêmement frappant de les voir manifester de tels sentiments au sujet de leur expérience à l’étranger.
Ces sentiments sont exactement ce que l’administration Obama devrait prendre en considération alors qu’elle planifie ses prochaines actions. Si autant de vétérans en viennent à penser que partir en guerre fut une erreur depuis le début, il serait temps que le gouvernement réfléchisse exactement pourquoi il en est ainsi et pourquoi il se bat.
– Messenger Post (N.Y.)
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Traduction Perry pour ReOpenNews
En lien avec cet article :
- Obama: Un président transparent ? | Pétition soumise par Sibel Edmonds et Coleen Rowley sur le site warisacrime.org, juin 2011
- Programme nucléaire de l’Iran : on recycle la propagande orchestrée pour la guerre en Irak (Democracy Now !) | Interview de Seymour Hersh par Amy Goodman, sur DemocracyNow!, repris en français par Le Grand Soir, le 30 novembre 2011
- A Fallujah, les Américains ont utilisé des armes interdites et inconnues | Par Andrea Bertaglio, sur IlFattoQuotidiano, le 20 novembre 2011, et repris par Megachip
- Vidéo Wikileaks, un sursaut d’humanité | Lettre d‘Irak par Woodward et Newton, lundi 26 avril 2010
- Bush et Blair reconnus coupables de crimes de guerre pour l’Irak | paru sur AgoraVox.tv, le 24 nov. 2011
- Irak : l’âge des ténèbres. Un bilan dévastateur (en 2 parties) | par Dirk Adriaensens, Newsletter du BRussells Tribunal, nov. 2010
- Le Cauchemar : les atrocités de l’invasion en Irak | par Felicity Arbuthnot, mondialisation.ca, le 20 octobre 2010
- Fallujah, c’est pire qu’Hiroshima | par Layla Anwar , pour arabwomanblues.blogspot.com, le 2 juillet 2010
Quelques citations-réactions, contre l’idée (très choquante pour moi) qu’une guerre puisse valoir quoi que ce soit, servir à quoi que ce soit, ou puisse être humainement justifiable. Aussi banalement qu’après un bon match de foot. Alors Steeve, valait-il la peine de concourir ? Est-ce que provoquer la MORT de millions de personnes, ça VALAIT le coup ?
http://www.iraqbodycount.org
http://antiwar.com/casualties/
Près de 1,5 millions de personnes sont mortes, suite aux invasions US. Si on rapproche ce chiffre à celui des 3000 morts du 11 septembre, les US auraient dû faire tomber 1000 tours WTC au moyen orient, pour arriver à générer autant de morts.
Alors 1000 morts pour 1 victime, ça VAUT le coup ?
Je préfère ne pas répondre moi-même, et laisse la parole à quelques penseurs de circonstance :
« C’est pour satisfaire les sens qu’on fait l’amour, et c’est pour l’essence qu’on fait la guerre. »
Raymond Devos
« Ce serait un crime de montrer les beaux côtés de la guerre, même s’il y en avait ! »
Henri Barbusse
« La guerre : c’est l’humanité contre l’humanité malgré l’humanité. »
Victor Hugo
« L’affirmation de la paix est le plus grand des combats. »
Jean Jaurès
« Le meilleur moyen de se défaire d’un ennemi, c’est de s’en faire un ami. »
Henri IV du Saint-Empire
« Les pires ennemis d’un homme, ce sont ses compatriotes. »
Henry de Montherlant
« On finit toujours par ressembler à ses ennemis. »
Jorge Luis Borges
« Il n’y a point de grand conquérant qui ne soit de grand politique. Un conquérant est un homme dont la tête se sert, avec une habileté heureuse, du bras d’autrui. »
Voltaire
« Il est plus facile de faire la guerre que la paix. »
Georges Clemenceau
@Julia
Tu n’aurais pas une belle citation du titulaire du prix Nobel de la paix « Président Obama » ?
@ Doume
« Il faut regarder vers l’avenir, et non pas vers le passé »
Obama
Voilà ce qu’il a dit, quand on lui a demandé son point de vue concernant les crimes passés de l’administration Bush:
http://www.youtube.com/watch?v=0K27oIJlAlA
Alors dans ce cas pourquoi ne pas avoir :
- Tout pardonné à Ben Laden ?
- Libéré tous les prisonniers de Guantanamo ?
- Libéré tous les prisonniers de toutes les prisons US ?
- Signé une amnistie générale ?
- Effacé la dette ?
Tirer un trait sur le passé, c’est pour lui une coupable façon d’essayer de préserver une cohésion gouvernementale illusoire qui prend l’eau de toutes parts, et prétendre ensuite piloter une administration qui fait semblant d’être unie.
Donner un coup de pied dans la fourmilière en début de mandat aurait été une magnifique opportunité pour lui d’être un président correspondant au candidat d’espérance qu’il fut avec son site « change.org », lequel n’a accouché que de ses propres cendres.
Au minimum il aurait pu dire, sans se mouiller :
« Je n’ai pas à influencer le travail de la justice. Qu’elle fasse le travail d’investigation qu’elle juge nécessaire »
Au lieu de cela on a un président Bush coupable et immoral, avec le bilan le plus calamiteux de l’histoire US, qui gagne un fric fou à faire des conférences dans le monde entier, au lieu d’être emprisonné avec ses autres faucons.
http://www.reopen911.info/News/2009/10/25/tournee-canadienne-de-bush-des-associations-exigent-son-arrestation-pour-crimes-internationaux/
Chez nous, pour un banal petit problème de financement de parti, et à une période leur financement posait réellement question, Chirac vient d’être reconnu coupable. C’était pas grave, et les Français l’adorent de toute façon. Il a surtout été le candidat qui a, de toutes ses forces, lutté contre l’entrée en guerre des US en Irak, et qui a permis au prix de moults efforts diplomatiques, d’aller recueillir notamment des suffrages africains en faveur de la Paix, quitte à les monayer, et ainsi mettre les US en désaccord frontal avec l’ONU pour leur entrée en guerre. Et voilà bien une information capitale, primordiale, historique, qui n’a pas du tout fait soulever l’ire de toute la communauté internationale, et de la presse dans son ensemble. Car pour les médias apparemment, c’était infiniment moins important que l’affaire DSK…
Donc Chirac est coupable pour un bonbon volé à l’étalage, mais pas Bush pour avoir transformé l’épicerie en arme de destruction massive. Cherchez l’erreur…
En ne jugeant pas son prédécesseur, le plus cynique dans l’histoire c’est qu’Obama se met également en position de ne pas être jugé par son successeur. Très pratique, n’est-ce pas ? Le problème c’est qu’au vu de la gravité des circonstances, il n’y a pas de discernement possible entre les décisions des deux derniers dirigeants US et celles qu’auraient pu prendre des dictateurs.
http://www.reopen911.info/News/2012/01/03/etats-unis-obama-signe-la-loi-controversee-sur-la-defense-et-la-detention-indefinie-sans-proces/
L’Histoire des hommes est indissociable de celle des guerres.
Soyons très vigilants sur les orientations belliqueuses de nos dirigeants.
« Pour de nombreux vétérans post 11-Septembre, ces guerres n’en valaient pas la peine »
Au lieu de se demander si ça valait la peine d’y aller, serait-ce possible de se demander combien ça aurait rapporté de NE PAS y aller ?
Et en imaginant que seulement le dixième des budgets consacrés à la guerre aient pu l’être pour la Paix, l’éducation, la faim, le traitement des eaux, la santé, l’indépendance énergétique, l’illettrisme (ou toutes autres nobles causes), quel serait le regard porté aujourd’hui par le reste du monde sur le grand et admirable peuple américain, héritier des nobles valeurs humanistes issues de sa culture chrétienne, toute empreinte de pardon et de clémence ?
L’immense sollicitude du pays le plus exemplaire de la planète (un idéal de démocratie) aurait considérablement renforcé leur diplomatie. Aurions-nous eu déjà eu droit, par effet boule de neige, à une décrispation multilatérale de tout le moyen-Orient ?
Insoutenable. Cette question, il fallait se la poser AVANT, pas APRÈS !
Un poème de circonstance
http://www.youtube.com/watch?v=olCz2r96WRE
(Arthur Rimbaud – Le dormeur du Val)