[Brève] Un Algérien poursuit de hauts responsables américains en justice

Un Algérien poursuit de hauts responsables américains en justice. Il les accuse de l’avoir enlevé au Pakistan

Guantanamo et les dérives de la « guerre contre la terreur » menée par George W. Bush après les attentats du 11 septembre n’en finissent pas de peser sur les États‑Unis. Aujourd’hui, c’est un Algérien de 54 ans, détenu pendant six ans à Guantanamo, qui a décidé de poursuivre en justice plusieurs responsables américains, notamment Donald Rumsfeld et Robert Gates, les deux anciens Secrétaire à la Défense de George Bush, rapporte The Seattle Times, un quotidien américain.

Ammar Ameur a passé six ans dans la prison américaine de Guantanamo entre 2002 et 2008. Libéré à cette date il est rentré en Algérie. Selon son témoignage, cet Algérien vivait au Pakistan et travaillait dans l’humanitaire en 2002. Un jour, la police pakistanaise lance un raid contre le domicile de son voisin. Selon lui, des officiels américains présents auraient en même temps réclamé son arrestation pour l’interroger. Pour Ammar Ameur, il s’agit ni plus ni moins d’un enlèvement. Car son cauchemar va durer six ans.

D’abord détenu dans une prison pakistanaise, il est ensuite transféré à la base américaine de Bagram, puis vers Guantanamo. Il affirme avoir été attaché avec des menottes sur de longues périodes, privé de sommeil, de nourriture, menacé avec des chiens et déshabillé, en clair, torturé. Il réclame donc des réparations pour « traitement inhumain et cruel sur un civil en temps de guerre », ce qui, selon la convention de Genève, est une claire violation de ses droits et justifie un procès.

De plus, il ajoute qu’un ordre de libération avait été signé à son égard en 2005, mais qu’il a fallu trois ans pour que lui et ses avocats en soient informés. Il aurait donc passé trois années à Guantanamo sans aucune raison. Les avocats de Ammar Ameur ont d’ailleurs recueilli le témoignage d’un colonel de l’armée américaine à la retraite qui affirme que les responsables de la Défense « savaient que de nombreux innocents étaient maintenus illégalement en détention à Guantanamo, mais qu’ils refusaient de les relâcher par peur des répercussions politiques ».

Ammar Ameur n’est pas le premier ex‑détenu de Guantanamo à poursuivre d’anciens responsables politiques américains dans l’État de Washington, précise The Seattle Times. Notamment, Robert Gates, qui est domicilié dans cet État. D’autres plaintes ont aussi été déposées dans le reste du pays.

paru dans le quotidien électronique algérien Tout Sur l’Algérie, le 10 oct. 2011

 


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