La Chine, les USA et le jeu du miroir
Pour les Etats-Unis, et selon les théories de John Locke, la fonction première d’un gouvernement est de défendre les libertés individuelles selon des droits essentiels tels qu’énoncés dans la Déclaration des Droits, le Bill of Rights. S’appuyant sur ces bonnes intentions, les États-Unis ont à maintes reprises critiqué la Chine pour ses perpétuelles violations des Droits de l’Homme.
Retour de bâton ? En 2009, la République Populaire de Chine a communiqué la liste peu glorieuse des manquements à ces Droits fondamentaux par les Etats-Unis. Dans cette liste sans concessions, sont entre autres évoquées les preuves de tortures sur des prisonniers en Afghanistan, en Irak ainsi qu’à Guantanamo.
Faut-il voir dans ce communiqué de la Chine, avec qui il faut désormais compter sur l’échiquier économique et financier à l’international, un changement de ton de la R.P.C. à l’égard des Etats-Unis dont le charisme s’étiole ?
Toujours est-il que dans les faits, ces dénonciations mutuelles portent peu à conséquence. Ni les Etats-Unis ni la Chine n’ont reconnu le Statut de Rome, à la base du fonctionnement de la Cour Pénale Internationale. Si les Américains l’ont signé, ils ne l’ont pas ratifié; les Chinois, quant à eux, ont tout simplement refusé de le signer. Ainsi, lorsqu’ils foulent aux pieds, sans complexe, les Droits de l’Homme dans le monde sous prétexte d’un "contrôle nécessaire", les gouvernants et les ressortissants de ces deux nations échappent à toute poursuite de la C.P.I. Deux géants au-dessus des lois dans leurs sphères d’influence, dont les exactions, selon toute vraisemblance, demeureront impunies.
Mondialisation.ca a récemment publié l’article que nous vous présentons sur ce "dossier" chinois émis par le Bureau de l’information du Conseil d’Etat en 2009. Pour compléter les propos de l’auteur, nous joignons deux documents vidéos sur ces droits fondamentaux sérieusement mis à mal aux Etats-Unis, ainsi qu’un lien vers une récente émission de radio consacrée au film de Marie-Monique Robin, réalisatrice du film documentaire : "Torture made in USA".
"A propos des Droits de l’Homme…" "Oublions le protocole "
C O M M U N I Q U É
Rendez-vous à ces deux colloques parisiens sur la justice internationale
- 17 mai 2010, 15h : Science Po. Paris organise un colloque sur la justice internationale.
- 21 mai 2010 : journée d’étude sur la justice internationale pénale à l’Université Panthéon-Assas, Paris
(Possibilité de s’inscrire sur chaque site)
Un rapport chinois trace un portrait désastreux des Droits de l’Homme aux Etats-Unis
Les présidents américain et chinois, Barack Obama et Hu Jintao,
lors d’une rencontre en Chine le 17 novembre 2009. Photo : AFP.
Le 13 mars, le Bureau de l’information chinois du Conseil d’État publiait un rapport intitulé : « Le dossier des Droits de l’Homme aux États-Unis en 2009 ». Ce document était clairement destiné à réfuter le rapport annuel du département d’État américain sur le respect des Droits de l’Homme pour 2009, publié deux jours plus tôt. Le rapport chinois souligne légitimement que le gouvernement des Etats-Unis « publie année après année des rapports sur les droits de l’homme pour accuser d’autres pays, et utilise la question des droits de l’homme à des fins politiques pour s’ingérer dans les affaires internes des autres pays, diffamer leur image et avancer ses propres intérêts stratégiques. Cela expose complètement son double standard en matière de droits de l’homme… » Administrer au gouvernement des Etats-Unis une dose bien méritée de sa propre médecine n’absout pas pour autant le régime chinois de ses violations flagrantes des droits de l’homme. Il gouverne de manière autocratique sur une population de 1,3 milliard de personnes, la plupart étant des paysans désespérément pauvres et des travailleurs très exploités. Ceci étant dit, le rapport chinois est un document révélateur –sobre, parfois même subtil, basé sur des faits tirés entièrement de source gouvernementale et médiatique des Etats-Unis, chaque élément étant soigneusement documenté. Il donne un portrait des Etats-Unis du 21e siècle conforme à celui vu par la plupart du monde, un portrait contrastant de façon éclatante avec la mythologie officielle et la propagande médiatique américaine. C’est sans surprise que ce rapport est passé inaperçu dans les médias de masse aux Etats-Unis. Le rapport de 14 pages est divisé en six sections principales : la vie, la propriété et la sécurité personnelle ; les droits civiques et politiques ; les droits économiques, sociaux et culturels ; la discrimination raciale ; les droits des femmes et des enfants ; la violation des droits de l’homme par les Etats-Unis contre les autres nations. Le portrait cumulatif en est un d’une société en profonde crise qui va en s’aggravant. Quelques statistiques et faits cités sur la violence et la répression policière aux Etats-Unis :
Sur les droits démocratiques, le rapport note l’espionnage gouvernemental omniprésent de sa population, autorisé en vertu du Patriot Act,(2) le vaste réseau de surveillance d’Internet par l’Agence de sécurité nationale (NSA),(3) et le harcèlement policier contre les manifestants antimondialisation à Pittsburgh l’an dernier lors du sommet du G-20. Soulignant l’hypocrisie de la rhétorique du gouvernement des Etats-Unis sur les « droits de l’homme », les auteurs observent que « la même conduite dans d’autres pays aurait été dénoncée comme étant une violation des droits de l’homme, alors qu’aux États-Unis cela est présenté comme un contrôle nécessaire du crime ». Le rapport ne fait qu’effleurer le problème de la crise socioéconomique aux Etats-Unis, notant un niveau record de chômage, de pauvreté, de famine et de sans-abris, ainsi que 46,3 millions de personnes sans assurance-maladie. Il offre quelques faits rarement discutés dans les médias américains : 712 personnes ont été incinérées aux frais du public dans la ville de Los Angeles parce que les familles étaient trop pauvres pour payer l’enterrement. Il y a eu 5.657 morts au travail en 2007, la dernière année pour laquelle des données sont disponibles, soit un taux de 17 décès par jours (pas un seul employeur n’a été accusé au criminel pour ces morts). Quelque 2.266 vétérans sont morts des conséquences d’un manque d’assurance-maladie en 2008, 14 fois le nombre de soldats tués en Afghanistan cette année. Le rapport démontre l’existence d’une discrimination raciale omniprésente contre les Noirs, les hispanophones et les Amérindiens, les sections les plus opprimées de la classe ouvrière. Ce phénomène s’exprime aussi par un nombre record de plaintes de discrimination raciale à l’embauche, soit plus de 32.000. Le rapport note également le nombre croissant d’incidents de discrimination ou de violence contre les musulmans, et la détention de 300.000 immigrants « illégaux » chaque année, 30.000 immigrants se retrouvant dans un centre de détention chaque jour de l’année. Le rapport note que l’Etat de Californie a imposé des sentences de prison à vie 18 fois plus souvent à des noirs qu’à des blancs, et que, en 2008, lorsque la police de New York fait usage d’une arme à feu, 75 pour cent des cibles sont noires, 22 pour cent hispaniques et seulement 3 pour cent blanches. Le rapport fait référence à la réalité bien connue de l’iniquité salariale pour les femmes, avec un salaire médian à seulement 77 pour cent de celui des hommes, par rapport à 78 pour cent en 2007. Selon le rapport, 70 pour cent des femmes en âge de travailler n’ont pas d’assurance-maladie, ou ont une couverture inadéquate, des factures ou des dettes élevées reliées à des questions de santé. Les enfants sont de loin les plus durement touchés par la misère économique, 16,7 millions d’enfants ayant manqué de nourriture à un certain moment durant l’année 2008, et 3,5 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrant de la faim et de la malnutrition, soit 17 pour cent au total. La faim chez les enfants est combinée à un autre phénomène malsain, celui du travail endémique des enfants dans l’agriculture : quelque 400.000 enfants font du travail de cueillette. Les Etats-Unis sont également les premiers au monde dans l’emprisonnement des enfants et des mineurs, et le seul pays qui n’offre pas de liberté conditionnelle aux contrevenants juvéniles. La politique étrangère américaine est également l’objet de critiques justifiées. Un pays avec autant de pauvres et d’affamés compte pour près de 42 pour cent du total des dépenses militaires mondiales, un colossal 607 milliards de dollars, et il est le premier marchand d’armes mondial, avec des ventes internationales de 37,8 milliards de dollars en 2008, une augmentation de près de 50 pour cent par rapport à l’année précédente. Le rapport chinois mentionne également les preuves documentées de la torture des prisonniers en Afghanistan, en Irak et a Guantanamo Bay, le réseau mondial de bases militaires américaines, l’embargo américain de Cuba (opposé par l’Assemblée générale de l’ONU par un vote de 187 contre 3), et l’espionnage systématique du globe par les Etats-Unis avec le système d’interception NSA « ECHELON », aussi bien que le monopole américain sur serveurs Internet responsables de la gestion du trafic. Le rapport souligne aussi les violations délibérées par les Etats-Unis des conventions internationales sur les droits de l’homme. Washington a soit signé et non ratifié ou refusé de signer quatre conventions majeures des Nations unies : sur les droits économiques, sociaux et culturels ; sur les droits des femmes ; sur les droits des personnes handicapés; et sur les droits des peuples autochtones. Le rapport ne discute pas des causes de la dégénérescence des conditions sociales aux États-Unis — il ne fallait d’ailleurs pas s’y attendre, puisque cela nécessiterait une explication du lien causal entre la pauvreté, la répression et la discrimination et le fonctionnement du système de profit capitaliste, une explication que Beijing peut difficilement entreprendre.
Article original en anglais, WSWS, paru le 19 mars 2010
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Articles de Patrick Martin publiés par Mondialisation.ca |
Notes Reopen
(1) La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
(2) Le Patriot Act : une loi votée au lendemain des attentats du 11 Septembre par le Congrès américain et signée par G.W. Bush le 26 octobre 2001. Cette Loi antiterroriste vise à unir et renforcer l’Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme. En fait, il s’agit d’effacer la distinction juridique entre les enquêtes effectuées par les services de renseignement extérieur et les agences fédérales responsables des enquêtes criminelles (FBI) dès lors qu’elles impliquent des terroristes étrangers. Elle créé aussi les statuts de combattant ennemi et combattant illégal, qui permettent au gouvernement des États-Unis de détenir sans limites et sans inculpation toute personne soupçonnée de projet terroriste… Cette loi d’exception a été renouvelée en 2006 bien que les cours fédérales aient estimé que plusieurs de ses dispositions soient anticonstitutionnelles. Le Patriot Act est considéré par de nombreuses personnes comme une loi visant à restreindre les libertés de la population.
(3) La NSA/CSS : Agence de sécurité nationale / Service central de sécurité -National Security Agency/Central Security Service. Un service gouvernemental chargé de collecter et d’analyser toutes formes de communications (militaires, gouvernementales, personnelles, commerciales)…En dépit du fait qu’elle soit le plus grand employeur de mathématiciens, d’informaticiens et d’électroniciens au monde, qu’elle possède un grand nombre d’ordinateurs, et un budget colossal (évalué à environ 4 milliards de dollars en 1997), qui dépasse même celui de la CIA, l’agence a été remarquablement discrète jusqu’à récemment. Selon certaines estimations, le quartier général de la NSA utilise à lui seul assez d’électricité pour alimenter quatre Earth Simulators (l’ordinateur le plus puissant connu à la date du 20 septembre 2002)…
ITELE reçoit Marie-Agnès Combesque, membre de la Fédération internationale des ligues des Droits l’Homme, la FIDH, ainsi que l’avocat américain Fred Davis pour évoquer la situation peu reluisante de ces droits fondamentaux aux Etats-Unis
Voici une vidéo reprenant le film documentaire de Marie-Monique Robin : "Torture made in Usa". [Descriptif écrit en 2009 - Ndlr]
A propos de Marie-Monique Robin : journaliste, réalisatrice et écrivaine française, elle a reçu le prix Albert Londres du meilleur Grand Reporter de l’audiovisuel en 1995. Elle est notamment l’auteur du Monde selon Monsanto qui a fait le tour de la planète.
"Alors que Barack Obama vient d’être récompensé du prix Nobel de la paix [l'an dernier - Ndlr], les représentants de l’administration Bush peuvent-ils être poursuivis pour « crimes de guerre » ? C’est à cette question, ouvertement débattue aux Etats-Unis depuis quelques mois, que tente de répondre « Torture made in USA ». Ce documentaire s’appuie sur des interviews exclusives de grands témoins, tels que le Général Sanchez, ancien chef des forces de la coalition en Irak ou encore Michel Scheuer, concepteur du programme des détentions secrètes de la CIA, et des archives inédites d’auditions parlementaires. Le film décortique la machine qui a conduit la « plus grande démocratie du monde » à légitimer et utiliser massivement et systématiquement la torture à Guantanamo et en Irak notamment. Le programme de torture a néanmoins généré des résistances au sein du département d’Etat, mais aussi chez les chefs militaires, attachés aux conventions de Genève, et opposés à cette « conspiration criminelle ». Depuis plus d’un an, malgré sa pertinence éditoriale et les encouragements, « Torture made in USA » n’a pas trouvé sa place sur le petit écran. Aujourd’hui, grâce à Internet, cette remarquable enquête ne restera pas dans les tiroirs. Elle trouvera son premier public sur le web. Une page spéciale du site de Mediapart sera consacrée au film et renverra sur une page « participative » où les internautes pourront échanger et débattre à partir du 19 octobre. «Torture made in USA» est un documentaire de 85 mn réalisé par Marie-Monique Robin et coproduit par Galaxie Presse et le CFRT. Faute de ne pouvoir être vu sur des chaînes télévisées, il est diffusé sur Mediapart du 19 octobre au 19 décembre 2009 en partenariat avec l’ACAT-France, Amnesty International et Human Rights Watch." Cortesia de: Editions Mariquita
Une émission radio de Kathleen Evin sur France Inter, diffusée le 6 mai 2010 était consacrée au film de Marie-Monique Robin : "Torture Made in USA"
jeudi 6 mai 2010
"Pour son documentaire « Torture made in USA » En avril 2004 la presse divulgue des photos prises par des soldats américains à la prison d’Abou Ghraib. L’émotion et la colère sont telles dans le monde que le Sénat des Etats-Unis réagit et convoque les plus proches collaborateurs de George Bush. Parmi eux, Donald Rumsfeld, secrétaire d’Etat à la Défense, qui jure qu’il ne s’agit évidemment que de dérapages individuels qui seront sévèrement sanctionnés, et que, tout aussi évidemment, ni lui, ni personne au gouvernement n’a encouragé ni eu connaissance de l’emploi de telles méthodes contraires aux lois américaines et internationales. Il témoigne, évidemment encore, sous serment.Six ans plus tard, chacun sait qu’il a menti. Horrifiés, des militaires, des juristes, des agents du FBI, parlent. Et ce qu’ils disent de la façon dont les plus hauts dignitaires américains ont tordu les lois et violé toutes les conventions internationales, pour tenter d’obtenir des renseignements que les spécialistes savent inexploitables lorsqu’ils sont extorqués par la torture, est proprement hallucinant. Marie Monique Robin, dont on connaît l’obstination et le talent d’enquêtrice, a obtenu des interviews saisissantes de responsables civils et militaires qui ne cachent pas qu’il s’agissait bien d’un plan gouvernemental approuvé et couvert au plus haut niveau. Son film, « Torture made in USA », est terminé. Il n’a pas été diffusé en mars comme prévu sur Canal+ pour un différend financier avec son producteur. Le site Médiapart l’a mis en ligne à la fin 2009. 100 000 personnes ont pu ainsi le visionner."
Marie-Monique Robin (vidéo)
Le contentieux qui a empêché la diffusion du film : les explications de telerama
En lien avec l’article
- Les Etats-Unis demandent à la Chine de publier les noms des victimes de Tienanmen / Aujourd’hui la Chine
- La Cour pénale Internationale et les Etats-Unis – Clémence Bouquemeont- Préface de Yves Petit : "A la grande surprise de la communauté internationale, les Etats-Unis , fervents défenseurs de la justice internationale, s’élèvent contre l’avènement historique de la Cour Pénale Internationale le 1er juillet 2002. Le gouvernement de G. W. Bush prend toutes les mesures nécessaires pour offrir une immunité générale et préventive aux citoyens américains, qu’ils soient chefs d’Etats, militaires ou simples citoyens. Hormis la crainte d’une ingérence dans leurs affaires intérieures, les Etats-Unis ne craignent-ils pas davantage une ingérence dans leur gestion de la scène internationale?" Editions l’Harmattan – ISBN : 2-7475-5408-2 • janvier 2003 • 162 pages Prix éditeur : 14,5 €
- Irak : des détenus ont témoigné de tortures subies dans une prison secrète / Human Rights Watch
- Patriot Act : l’Amérique sous haute surveillance / quebecoislibre
- Les Etats-Unis toujours premier vendeur d’armes au monde / latribune.fr
- Vente d’armes américaines à Taiwan : Pékin évoque des répercussions "graves" / lepoint
- Les oreilles de l’Amérique / article publié le 01 juin 2006 / lemonde.fr / Archives
« Torture made in Usa » de Marie-Monique Robin tres bon documentaire sauf qu’à un moment elle accrédite la VO des attentats du 11 Septembre 2001. Peut etre que de contester est trop dangereux pour sa crédibilité.
Il s’agit de la 11e année consécutive que le Bureau de l’Information du Conseil des Affaires d’Etat publie un article sur les droits de l’Homme aux Etats-Unis, en réponse au rapport annuel du Département d’Etat américain.
Voir cet article :
http://socio13.wordpress.com/2010/03/13/la-chine-publie-un-rapport-sur-les-droits-de-lhomme-aux-etats-unis/
Le texte intégral du rapport en anglais est ici :
http://www.chinadaily.com.cn/china/2010-03/12/content_9582821_9.htm
Lorsque l’on parle d’atteinte au droits de l’homme, on pense immédiatement à la Chine. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais d’une lente construction de l’image de ce pays par les médias occidentaux, un parfait exemple de propagande.
Une simple démonstration de cette propagande :
- Il suffit qu’un dissident se plaigne de ses conditions de détention pour que l’info fasse le tour de la planète ( google « Wu Lihong » un millier de références en une semaine)
- Par contre, sur le million de civils massacrés en Irak, il y a aussi environ 150 journalistes, dont 56 en 2009. Mais personne n’a repris cette information.
http://www.legrandsoir.info/+Comment-assassiner-des-journalistes-sans-se-faire-engueuler+.html
A Gaza : Fadel Chanaa, le journaliste de Reuters a filmé son assassinat, grand silence dans les médias :
http://www.dailymotion.com/video/x55vm2_journaliste-de-reuters-tue-par-le-t_news
Pour ne pas se faire avoir par la propagande, il est essentiel d’accorder la même importance et sans parti pris aux informations de part et d’autres, et de juger les faits sur des critères équitables.
Par exemple quel est le taux d’incarcération de la population ?
USA : 760/100000
Chine : 119/100000
http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_incarceration_rate
Les chiffres des USA ne prennent pas en compte les incarcérations hors des frontières.
Il faut connaître la Chine pour comprendre que sa réputation concernant les droits de l’homme est injustifiée. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’atteinte aux droits de l’homme, mais que les cas sont rares, ils sont montés en épingle par l’occident, ou le plus souvent, ce sont de pures inventions.
L’atteinte aux Droits de l’Homme en R.P.C. n’est pas le simple fait d’une propagande. Ayant été témoin de quelques tristes « anecdotes » sur le terrain, tout comme des amis qui se sont rendu en Chine avant et après moi, le constat a été le même pour tous : les gouvernements chinois sont terriblement dépourvus du sens de l’humour et de l’amour; l’empathie n’existe pas aux yeux du pouvoir. La vie d’un seul être humain signifie peu. Seule compte la masse, celle qu’il faut maitriser, guider, de gré ou de force : le traitement d’un individu récalcitrant, à quelque degré que ce soit, servira d’exemple pour tous.
On peut donc présumer que les accusations portées par la R.P.C. à l’encontre des U.S.A concernant les Droits de l’Homme sont malheureusement parfaitement soupesées et calibrées : elle sait de quoi elle parle. Le jeu du miroir. Mais pas besoin des accusations de la R.P.C. pour se rendre à l’évidence. Si le respect des Droits de l’Homme aux Etats-Unis intéresse quelqu’un, il lui suffit de rechercher et de recouper les informations pour en faire l’état des lieux. Suivre aussi le sillage du drapeau américain à travers le monde pour se rendre compte de la valeur accordés à ces Droits.
« Les Droits de l’Homme » : il ne s’agit pas que mots.
Les atteintes aux droits de l’homme existent dans tous les pays.
Par exemple en Chine, le droit d’expression n’est plus toléré lorsqu’il risque de déstabiliser le système en place, mais cette limite ne touche qu’une infime minorité de personnes dont l’opinion s’oppose à celle de la majorité de population qui soutien le gouvernement dans son action.
Je suis allé très souvent en Chine, principalement dans la Chine profonde, j’ai du y passer pas loin d’un an en tout. Il y a une très grande différence de culture entre l’occident et la Chine. Il est vrai qu’en Chine la collectivité prime sur l’individu, on peut s’en étonner mais nous n’avons pas de légitimité à juger la culture chinoise avec nos valeurs occidentales.
D’autre part les critiques que nous adressons à la Chine concerne leur fonctionnement intra-muros qui parvient, non sans mal, à conserver l’unité d’un pays regroupant 1.350.000.000 personnes sans que cela se transforme en boucherie inter-ethnique (56 ethnies différentes dont certaines ont une forte identité culturelle).
De notre coté (occident), les droits de l’homme sont bafoués intra-muros, mais aussi dans de multiples agressions de pays étrangers pour s’accaparer leurs ressources. Ces agressions se traduisent par la mort de millions de civils et par l’installation et le maintien de dictatures.
Le fondement de notre société repose sur la démocratie, c’est à dire la primauté de la volonté populaire. Peut-être pourrions nous nous informer sur l’opinion du peuple chinois sur son régime plutôt que leur imposer notre jugement ?
Voici un site donnant l’opinion de chaque peuple sur leur gouvernement en fonction des années :
http://pewglobal.org/database/?indicator=3
Le résultat de la Chine peut surprendre, mais il s’explique lorsque l’on connait la Chine de l’intérieur : Il y a bien sûr le succès économique , mais aussi un constat qui m’a surpris : le gouvernement chinois défend les intérêts de son peuple. Je ne retrouve pas cette caractéristique particulière dans les gouvernements occidentaux.
Longue vie au meilleur des mondes.
Penglos