Le général Mc Chrystal : organisateur d’un secteur exécutif pour l’assassinat
Voici un article paru en mars dernier sur le site italien "Il Manifesto" à propos des "opérations spéciales" conduites en Afghanistan sous l’autorité du général McChrystal. Il s’était déjà illustré en temps que commandant en chef des Armées en Irak. Trop de bavures, trop de victimes civiles, une population locale hostile, une opinion publique occidentale lassée de ces guerres. Le voile se lève sans doute trop vite au goût du gestionnaire des troupes USA et OTAN en Afghanistan qui, à l’image du ministre français de la Défense, suite au tir de missile qui a tué quatre enfants afghans, n’en finit plus de s’excuser et de clamer haut et fort de nouvelles mesures pour mieux "contrôler" les troupes sur le terrain.
Le général américain Stanley McChrystal
Afghanistan – La guerre secrète
par Manlio Dinucci, paru sur il manifesto le 18 mars 2010
Le général Stanley McChrystal, commandant des troupes USA et OTAN en Afghanistan, est soucieux : les Forces pour les opérations spéciales sont « responsables d’un grand nombre de victimes civiles et opèrent selon leurs propres règles » (The New York Times, 16 mars).
Parmi les derniers épisodes mis à jour se trouve celui qui s’est déroulé dans un village de la province de Paktia, où a surgi de nuit un bataillon des forces spéciales Usa (sans uniforme) à la recherche de deux présumés talibans. Ils ont, par contre, tué le chef de la police locale et un magistrat et, quand trois jeunes femmes ont essayé de leur porter secours, elles ont été tuées elles aussi. Plusieurs témoins racontent avoir trouvé les trois jeunes femmes attachées et bâillonnées, avec des coupures au couteau sur le corps.
A tout cela, le général McChrystal est habitué : de 2003 à 2008, il a dirigé le Commandement adjoint pour les opérations spéciales et, selon le journaliste Seymour Hersh (Prix Pulitzer), il est l’organisateur d’un « secteur exécutif pour l’assassinat », relié au vice-président Cheney, surtout actif en Irak et Afghanistan. A présent cependant, dans sa nouvelle fonction, McChrystal veut placer les forces spéciales sous un contrôle plus étroit afin de « réduire les victimes civiles » et, donc, le « sentiment antiaméricain » qui augmente dans la population.
La chose n’est pas simple. Sous les opérations guerrières officielles, est en cours en Afghanistan une guerre secrète dans laquelle la CIA joue un rôle croissant. Elle a constitué un réseau de petites bases, d’où opèrent des groupes d’agents pour repérer les chefs des insurgés et les éliminer. Les informations sont souvent fournies par « des contractuels indépendants » au service du Pentagone et de diverses agences. Ils constituent une véritable armée de l’ombre, dont le nombre dépasse 100 mille, spécialisés dans diverses tâches.
Une brèche s’est ouverte sur ces opérations secrètes quand le New York Times (14 mars) a rapporté le cas de Michael Furlog, un ex officier à présent employé civil au Pentagone, qui a utilisé des fonds de dizaines de millions de dollars, officiellement destinés à recueillir des informations sur certaines zones tribales, pour constituer un réseau de contractuels ayant pour mission de repérer, dans la zone frontière avec le Pakistan, des «présumés militants» à éliminer. Deux agences privées ont été chargées de cet objectif : les international Media Ventures, constituée d’anciens officiers des forces spéciales, qu s’occupe de « communication stratégique et de campagnes médiatiques » pour le compte du Pentagone et de ses commandements ; et l’American International Security Corporation, elle aussi constituée d’anciens militaires et agents secrets, qui s’occupe de « fournir la sécurité » à des gouvernements, agences et multinationales.
On ne sait pas combien de «présumés militants» ont été éliminés sur la base des informations des deux agences, ni comment celles-ci ont été payées (au forfait ou au chiffre). On sait encore moins si, pour augmenter leur gain, ces agences ont désigné quelque pauvre berger comme dangereux chef taliban, à éliminer par une opération de forces spéciales ou, de façon plus aseptisée, par un missile lancé par un drone, confortablement piloté avec un joystick depuis une base aux Etats-Unis.
par Manlio Dinucci, il manifesto le 18 mars 2010
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
En lien avec cet article
- Province de la Kapisa, Afghanistan : un tir de missile français tue quatre enfants, paru le 3 mai 2010
- La bataille à laquelle les médias ont cru, du 25 avril 2010
- Des sénateurs afghans demandent la peine de mort pour des soldats de l’OTAN, du 1er mars 2010
- Les États-Unis intensifient les attaques par drones et les assassinats dans l’escalade de la guerre AfPak, paru le 11 janvier 2010
N’etes-vous pas ecoeures de lire ces articles ou des civils sont lachement assassines par les troupes? N’y a-t-il pas un tribunal pour ces assassins? Combien de temps encore faudra-t-il tolerer ces carnages qui demeurent impunis?
L’article precedent est juste: TOUT LE MONDE S’EN FICHE!!!
degueulasse au plus haut point.