Gore Vidal : Les Etats-Unis, une Maison de fous, Obama incompétent et dépassé
Vous vous souvenez sans doute de lui si vous avez vu le film "Zéro – Enquête sur le 11-Septembre". Gore Vidal[1] intervient vers la fin du film pour dénoncer l’absence totale de réponse de l’US AIR FORCE au moment des attentats de 2001. Essayiste et écrivain célèbre, parmi les plus lus aux Etats-Unis, il connaît aussi très bien le domaine de l’aviation. Son père fut l’un des fondateurs des transports aériens américains et participa à l’élaboration des bases de la réglementation aérienne aux USA, fondant du même coup la FAA (FEDERAL AVIATION AGENCY). Et quand Gore Vidal explique ne pas comprendre la chronologie des événements du 11/9, son avis devrait en interpeler plus d’un.
Au moment où la popularité du récent Prix Nobel de la Paix commence à fâcheusement baisser, il nous paraît intéressant de revenir sur cette interview de Gore Vidal datant d’octobre dernier. Il nous y livre une vision abrupte et désenchantée de son pays, les USA, qui, selon lui, est devenu nocif pour l’humanité, et qu’Obama n’aura pas le pouvoir de redresser.
L’essayiste américain Gore Vidal
Les Etats-Unis Une Maison De Fous, Obama Incompétent et Dépassé Selon Gore Vidal
Extraits d’une interview du célèbre essayiste et écrivain américain, Gore Vidal, qui ne mâche pas ses mots à la fois vis-à-vis des Etats-Unis et de l’actuel Président Barack Obama.
paru sur PlaneteNonViolence, le 11 octobre 2009
Il a 84 ans, est maintenant confiné dans une chaise roulante, mais sa rage contre son pays, ses dirigeants et ses concitoyens continue de brûler avec la même intensité. Johann Hari, l’a interviewé pour le quotidien britannique « The Independent » et cette interview a été publiée le 07/10/09 sous le titre : « Gore Vidal’s United States of Fury ». Né dans une famille aisée, il a, dès l’âge de cinq ans, accompagné son grand-père, Thomas Pryor Gore, aveugle, Sénateur de l’Oklahoma, dans ses lectures, le guidant également discrètement lors de ses sorties mondaines à Washington DC. Son grand-père soutenait le peuple contre les pouvoirs concentrés aux mains de Wall Street et de la finance, représentant les cultivateurs de coton dont les activités avaient été détruites par la spéculation des financiers de Wall Street sur les cours mondiaux du coton. « Populiste » comme lui, Vidal est aussi comme son grand-père critique mais néanmoins compréhensif à l’égard de la populace qu’il considère comme idiote et droguée par la télévision et les fast-foods. « Dès que nous sommes devenus un empire, nous avons cessé d’enseigner la géographie dans les écoles, donc personne ne sait où se trouve tel ou tel endroit. Ce n’est pas la faute des gens – on les a pervertis, les obligeant à penser à la manière impériale de façon à ce qu’ils soient des travailleurs dociles et des consommateurs fidèles.C’était cela le rêve et il est devenu réalité »
Devenu une figure emblématique de la gauche critique à l’égard de la politique étrangère américaine, il a mis en garde contre la guerre du Vietnam et d’Irak, et il fut d’ailleurs souvent visionnaire, prédisant avec justesse ce qui allait se passer. Alors même que G.W. Bush, après les attentats du 11 Septembre, était au sommet de sa popularité, il déclara : « retenez mes paroles – il quittera ses fonctions comme le plus impopulaire Président de l’Histoire ».
Gore Vidal s’exprime de façon abrupte et ne mâche pas ses mots, décrivant les Etats-Unis comme une « Maison de Fous » et l’actuel Président, Barack Obama comme « incompétent » et « dépassé ». Incarnation du siècle américain tout juste terminé, c’est le plus grand essayiste américain de son époque, ses romans sont ceux qui se vendent le plus. Mais c’est aussi le critique le plus acerbe de l’expérimentation américaine qu’il considère comme un « échec ». Pour lui, tout ce qui a été fait l’a été pour rien ; bientôt le pays sera placé entre le Brésil et l’Argentine sur la liste des pays classés par importance, et c’est la place qu’il mérite, selon lui. L’Empire va s’effondrer militairement en Afghanistan, la nation va s’effondrer en interne quand Obama sera brisé par cette «Maison de Fous », et que les Chinois exigeront d’être remboursés des dettes contractées auprès d’eux par les US . Les Etats-Unis ruinés seront « un poids pour l’homme jaune » et «ils nous emploieront à tirer leurs pousse-pousse ou tout autre mode de transport qu’ils utilisent. »
Sur Obama, Gore Vidal dit avoir, comme beaucoup, considéré son élection avec optimisme. « Tout ce que nous avons dit sur l’intégration raciale a été complètement justifié…Mais il est incompétent. Il sera battu lors de la réélection. C’est dommage, car c’est le premier président intellectuel que nous ayons eu depuis des années, mais il ne peut pas tenir. Il n’est pas à la hauteur. Il est dépassé. Et qui ne le serait pas ? Les Etats-Unis sont une maison de fous. Le pays devrait être mis de côté – et on nous demande de partir. Rien n’a de sens. Le Président veut être aimé de tout le monde et il a pensé que la seule chose qu’il avait à faire c’était de parler raisonnablement. Mais souvenez-vous – le parti républicain n’est pas un parti politique. C’est un état d’esprit, comme les Jeunesses Hitlériennes. C’est plein de haine. Vous n’allez pas obtenir d’eux qu’ils coopèrent. N’essayez même jamais. La seule façon de les affronter, c’est de les terrifier. Il est trop délicat pour cela. »
Lorsqu’il établit une comparaison entre Obama et son défunt ami, Jack Kennedy, il secoue la tête. «Il est deux fois plus intellectuel que ne l’était Jack, mais Jack connaissait le vaste monde. Rappelez-vous, il a passé beaucoup de temps dans la Marine, perdant des navires. Ce gamin (Obama) n’a jamais entendu de sa vie un coup de fusil tiré sous l’effet de la colère. Il est complètement sous l’emprise des généraux qui lui racontent des mensonges et il les croit. Il n’a rien fait…. Il n’est pas prêt pour le devant de la scène et il y est projeté sans cesse ».
Interrogé sur l’existence d’un quelconque espoir pour l’Amérique de s’en sortir, il répond : « tous les signes que je vois sont sans appel . Mais les gens me disent "Oh, Mr Vidal, vous êtes trop négatif, ne pouvez-vous pas dire quelque chose d’agréable sur l’Amérique ? C’est un pays merveilleux, tout le monde veut y vivre." Vraiment ? Quand est-ce qu’un Norvégien muni d’une carte verte a souhaité venir s’installer ici à cause du système de santé ? Je vous paie si vous en trouvez un. »
Les bonnes nouvelles, les voici selon lui : « L’Afghanistan sera fatal pour l’Empire américain, sûr. Ce qui est une manière plaisante de voir les choses. Nous serons rapidement éjectés du jeu impérial. Mais c’est trop tard pour le pays et sa constitution ».
Sur le peuple américain, il n’est pas tendre non plus. Les Américains sont-ils corrompus ? «Précisément, ils n’ont été bons qu’à devenir une puissance coloniale agitée – ou plutôt la lie de celle-ci »
Gore Vidal a adopté la politique « isolationniste » de son grand-père. « Je suis un patriote de la vieille république qui s’est lentement estompée pendant les années expansionnistes et a complètement disparu en 1950 quand l’Etat National Sécuritaire l’a remplacée…Je veux que nous passions d’une économie de période de guerre à une économie de temps de paix, et restaurer la constitution. Nous devrions laisser le monde tranquille, avant qu’il ne nous oblige à le faire. »
Selon lui, les US ne sont menacés que parce qu’ils menacent les autres. « En géopolitique comme en physique, il n’y a pas d’action sans réaction ». « Il n’y a pas eu de 11/09. Je veux dire – nos politiques étaient telles que nous allions avoir tout un tas de gens cinglés là-bas dans le Monde arabe qui allaient essayer de nous faire sauter à cause des crimes qu’ils pensaient que nous avions commis contre eux. N’importe quel fou pouvait le voir venir. Et je suis suffisamment fou pour l’avoir vu venir.»
Sur les attentats du 11 Septembre, il va bien plus loin et déclare abruptement que l’ Administration Bush était « probablement » impliquée. « Cela leur correspond complètement, donc on ne peut pas nous accuser de commencer à penser de manière quelque peu conspirationniste. Ils ont effectivement volé la grande élection de 2000 et ils ont d’une certaine façon mis la main sur la Cour Suprême des US, cet endroit sacré, et ont fait en sorte qu’ils fassent ce qu’ils voulaient avec la sélection et non pas l’élection, la sélection de George W. Bush comme Président. On n’a pas voté pour lui, les gens ne voulaient pas de lui. Et on les a d’une certaine manière trompés pour qu’il se retrouve en poste. »
Comme son grand-père qui s’était opposé à toutes les guerres à l’étranger menées par les US, notamment celle, selon lui non nécessaire, contre l’Allemagne et le Japon, pensant qu’elles étaient le fait de Big Bizness pour servir leurs intérêts, Vidal pense également qu’ « aucune guerre à l’étranger ne vaut qu’on sacrifie la vie d’un Américain ». Ce qu’il a dit avec un sourire de fierté, peut être le seul sourire ayant éclairé son visage pendant toute l’interview. Son grand-père, en adoptant une telle position et en se prononçant contre le New Deal, a perdu son poste de Sénateur.
Dernière sortie satyrique de Gore Vidal, celle-là sur Sarah Palin, la candidate pour la vice-présidence républicaine aux dernières élections présidentielles américaines : « la dernière idole du long culte américain de la stupidité ». Et de l’Alaska il dit : « l’endroit où tous les truands de l’Amérique vont se cacher. Et ils l’ont produite ».
par Mireille Delamarre
Illustration vidéo
Gore Vidal a livré une interview télévisée[2] au cours de laquelle il invitait le public à lire le livre de David Ray Griffin : "Le Nouveau Pearl Harbor"[3]
Notes et Références
- Pour situer le personnage de Gore Vidal, lire son interview par L’Express datant de 1999
- Lire notre ReOpenNews "Le livre « Le Nouveau Pearl harbor » plus que jamais d’actualité" du 15 novembre 2008 (au moment des élections américaines)
- "Le Nouveau Pearl Harbor", de David Ray Griffin, aux Éditions Demi Lune.
à propos de Gore Vidal :
http://www.nonfiction.fr/article-3083-gore_vidal_est_il_devenu_fou.htm
Faut-il être fou pour oser remettre en cause les conclusions officielles des attentats du 11 septembre 2001 ?
A lire : « la fin de la liberté »
http://www.amazon.fr/Fin-libert%C3%A9-Vers-nouveau-totalitarisme/dp/2743609664 (pour une présentation de l’auteur). L’auteur a correspondu avec Timothy McVeigh , accusé de l’attentat du 19 avril 1995 contre le siège du FBI à Oklahoma City (tuant cent soixante-huit personnes). Voir un résumé sur : http://www.voltairenet.org/article7611.html
GORE VIDAL et le 11 septembre :
http://www.pitt.edu/~kloman/attack.html par Harry Kloman,
University of Pittsburgh
c’est exactement ça ! les américains n’ont aucune notion de la géographie, sauf au cfr.
leurs dirigeants préfèrent la guerre pour piquer les ressources des autres plutot que de rechercher de nouvelles energies.
merci monsieur VIDAL, on finira par vous entendre.
Il faut avoir du cran pour tenir une telle position. En France, quand on parle comme çà, on est traité d’extrêmiste, y compris à ReOpen. C’est vraiment triste. Mais bon, si c’est Gore Vidal qui le dit, alors çà va. En même temps, il n’a plus rien à perdre.
Les pessimistes ne sont jamais écoutés car considérés comme des rabats-joie. Hors, il n’y a pas que les histoires d’amour qui se terminent mal, en général. C’est justement parce que les gens se bercent d’illusions que le pire arrive, une fois qu’il est trop tard, parce qu’on espère, par on ne sait quel miracle, que les choses s’arrangeront. Erreur fatale qui ne souffre aucune exception dans l’Histoire de l’Humanité.
Ca m’étonnerait que nous soyons jamais à la hauteur des défis qui se présentent.
Ses déclarations justifient après coup mon commentaire de la news précédente: que les Etats-Unis s’occupent d’eux-mêmes, que nous en fassions autant (ce qui n’empêche pas d’avoir un avis ou de soutenir ce qui NOUS sembles justes tout en prenant nos distances avec les politiques atlantistes/mondialistes belliqueuses et pseudo-humanitaires -suivez mon regard-) et les vaches seront bien gardées, comme on dit chez nous.
bonjour.
Sur la page d’accueil de ce site, on peut lire: « Nos objectifs sont d’informer les citoyens sur les attentats du 11 Septembre, d’œuvrer pour l’établissement d’un débat public et de militer pour l’ouverture d’une nouvelle enquête réellement indépendante sur cette tragédie. »
Cet article étale les idées d’un étatsunien dont « la rage contre son pays, ses dirigeants et ses concitoyens continue de brûler avec la même intensité », bref un parfait anti-américain.
Cet article n’a de plus qu’un rapport très lointain avec les événements du 11 septembre et n’apporte rien étayant le fait qu’il faille rouvrir une enquête. Ne vous étonnez donc pas que certains vous taxent ensuite de conspirationnisme anti-américains et n’aillent pas chercher plus loin d’autres raisons dans votre questionnement.
Sans vouloir être désagréable.
« nous allions avoir tout un tas de gens cinglés là-bas dans le Monde arabe qui allaient essayer de nous faire sauter à cause des crimes qu’ils pensaient que nous avions commis contre eux.’
Il est donc d’accord avec Bush et Obama sur l’essentiel.
Pour les détails :
« Ce gamin (Obama) n’a jamais entendu de sa vie un coup de fusil tiré sous l’effet de la colère. » d’où son incompétence…
Gore Vidal est un vieux crouton dont on peut se passer.
Autant je peux critiquer ReOpen911 pour certains points de vue qui me semblent partial, autant l’argument d’anti-Américanisme relève de l’absence totale de réflexion et d’information, quand on sait que la plupart des références de l’association sont d’origines Américaines.
Vraiment n’importe quoi.
C’est bizarre comme dès qu’on critique quelque chose, on est taxé d’anti-quelque chose. Si ce n’est pas du jugement péremptoire, pincez-moi. On aimerait bien nous enfoncer la tête sous l’eau qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Quand on observe le nombre de Français qui crachent sur la France en ce moment pour tout et n’importe quoi, ce genre de critique pourrait vraiment être qualifiée d’anti-française!
Or, je n’ai pas connaissance jusqu’ici qu’il y ai beaucoup d’autres pays où la remise en cause de la version officielle soit aussi importante malgré les ravages de la pensée unique.
Il est vrai qu’en Espagne, en Italie ou pire, au Royaume-Uni, malgré une liberté de ton toute relative, on suit les directives de Washington à la lettre…
Mais qu’on se rassure, la normalisation est en marche. Nous serons bientôt plus Américain que les Américains, tellement nous cherchons à leur ressembler.
@Sébastien
Tu ne le dis pas, mais vu les posts qui précèdent le tien, il ne peut répondre qu’au mien.
Je regrette que tu n’aies pas lu ce que j’ai écrit. Je ne taxe personne de rien, et je ne pense pas écrire « vraiment n’importe quoi ». Un peu de mesure serait bienvenue. L’outrance n’a jamais aidé à être plus crédible.
Je signale simplement le fait à Reopen911 que cet article est du pain béni pour les commentateurs malintentionnés de ceux qui doutent de la VO. Il leur donne des arguments pour étayer leur discours comme quoi nous qui doutons sommes des anti-américains (et anti-juifs etc …), et je le déplore.
Je ne donne qu’un message de prudence.
Dommage que tu m’aies compris à l’envers et que tu donnes par conséquent le spectacle du gars « embobiné » et prêt à ne surtout pas faire preuve d’analyse, bref le spectacle dont raffolent ceux que tu veux combattre car ce type de réaction les conforte.