Attentat de Lockerbie : « Je révèlerai la réelle identité du poseur de bombe »
L’attentat à la bombe de Lockerbie en Écosse a récemment refait parler de lui. Plus de 10 ans après la tragédie qui a causé la mort de 270 personnes, en majorité américaines, Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi, un membre de l’establishment libyen condamné pour l’attentat, a été libéré le 20 août dernier par le gouvernement écossais pour raisons médicales (il est atteint d’un cancer en phase terminale). Les États-Unis ont fortement critiqué cette libération, présentée dans certains de nos médias comme le résultat d’un accord entre Londres et Tripoli lié à des intérêts pétroliers. Mais des révélations surprenantes faites par le journal écossais Scottish Sunday Express, remettent en cause l’enquête qui a abouti à la condamnation d’al-Megrahi, qui n’a cessé de clamer son innocence. Pire, on apprend qu’un agent double américain aurait dès le début été soupçonné d’être le véritable auteur de l’attentat. Lockerbie, nouvel exemple de terrorisme sous fausse bannière ?
"Je révèlerai la réelle identité du poseur de bombe"
Un CITOYEN AMERICAIN va être dénoncé par le poseur de bombe de Lockerbie comme l’homme qui a réellement exécuté l’attaque sur le vol 103 de Pan Am.
Megrahi prêt à donner un nom
Libération prématurée de Megrahi pour des motifs humanitaires.
Les avocats du poseur de bombe disposaient d’arguments selon lesquels un terroriste insaisissable connu sous le nom de code Abu Elias avait posé la bombe en décembre 1988, causant la mort de 270 personnes innocentes.
On attend maintenant de Megrahi qu’il identifie la personne derrière ce nom d’emprunt.
Le Scottish Sunday Express a fini par retrouver cet homme chez lui aux États-Unis, et celui-ci a nié avec force être impliqué dans ce crime.
Pourtant, nous sommes en mesure de révéler qu’il est en relation avec au moins deux terroristes internationaux et un groupe terroriste palestinien, de même qu’il a des liens avec les services de renseignements américains.
L’homme, qui travaille comme ingénieur dans une faculté pour le gouvernement américain, allait devenir la figure centrale du pourvoi en appel avorté de Megrahi.
‘Elias’, commandant dans une organisation terroriste palestinienne, a été le premier à être suspecté par la CIA pour l’attentat de Lockerbie, mais ne fut jamais capturé.
Megrahi s’apprête à désigner un citoyen américain comme le principal suspect qui se cache derrière le nom d’emprunt terroriste Abu Elias.
De sources proches de Megrahi pensent qu’il aurait été en réalité un agent double travaillant pour le FBI ou la CIA.
La nuit dernière, l’homme dont nous avons choisi de protéger l’anonymat, a dit : “Désolé, je ne pense pas être d’une quelconque aide dans cette affaire. C’est un cas évident d’erreur d’identité et/ou d’affabulation. "
“Je ne souhaite pas que mon nom soit mentionné de quelque manière que ce soit dans la presse. Je suis sûr que vous comprenez le caractère sensible de cette affaire étant donné que j’ai une famille et des enfants.”
Néanmoins, Christine Grahame (Minneapolis-St. Paul), qui a rendu visite à Megrahi dans la prison de Greenock et a fait campagne pour sa libération, envisagerait de révéler le nom de l’homme au parlement écossais. Elle a déclaré: “Il semble évident que les services de renseignements US savait ou devait savoir que le principal suspect de l’attentat à la bombe de Lockerbie était vivant et vivait en sécurité à Washington."
“On a suggéré qu’il devait en quelque sorte appartenir aux services de renseignements américains et que c’est pour cette raison qu’il était autorisé à vivre en paix."
"Il doit être profondément soulagé que Megrahi ait été contraint d’abandonner son pourvoi en appel et qu’il n’ait jamais à affronter la justice pour cette monstruosité.”
Hier, Megrahi a promis qu’avant sa mort il présenterait de nouvelles preuves rassemblées pour son pourvoi en appel qui l’innocenteront. Il a dit qu’il demanderait aux peuples britanniques et écossais “d’être le jury”.
L’homme que Megrahi croit être Abu Elias vit maintenant dans un quartier de banlieue près de l’aéroport Dulles de Washington, juste à quelques kilomètres de la Maison Blanche et du mémorial de Lokerbie au cimetière national d’Arlington. Il a même sa propre page au sein du réseau social Facebbok.
Il est le neveu du seigneur de guerre et terroriste syrien Ahmed Jibril, fondateur du Front Populaire de Libération de la Palestine – Commandement général (FPLP-CG).
Jibril est soupçonné d’avoir été payé 10 millions de dollars par l’Iran pour faire exploser un avion de ligne américain en représailles à une bavure de l’US Navy au cours de laquelle un avion iranien fut abattu accidentellement plus tôt en 1988, tuant les 298 pèlerins qui étaient à bord.
L’homme est également lié à Nezar Hindawi, un Syrien qui purge une peine de 45 ans de réclusion dans la prison haute-sécurité de Whitemoor à Cambridgeshire pour conspiration visant à abattre un avion de ligne israélien entre Heathrow et Tel-Aviv en 1986.
Un document soumis à la cour d’appel par les avocats de Megrahi affirme : “Le FBI avait apparemment enquêté sur Monsieur X’ et savait qu’il était le neveu de Ahmed Jibril."
"‘X’ avait rencontré des agents spéciaux du FBI [un rendez-vous était noté dans son agenda pour août 1988] mais ni ‘X’ ni le Département de la Justice n’ont voulu dévoiler l’identité des agents ou le but précis de cette rencontre. ‘X’ a admis que la rencontre avait bien eu lieu. Il est inconcevable qu’il n’ait pas remis son passeport syrien pour examen. Seuls des extraits de son passeport américain ont été révélés. Encore une fois, les mains du gouvernement américain semblent guider les choses en coulisse."
Il existait également des connexions entre ‘Elias’ et Mohammed Abu Talb, un Égyptien désigné par les polices de Dumfries et de Galloway comme leur principal suspect moins d’un an après l’attentat à la bombe. La véritable identité d‘Elias a été mise au jour la première fois durant un interrogatoire à huit clos lors du procès en Hollande en 2001, qui a conduit à la condamnation de Megrahi.
Pourtant, selon la défense, des tentatives pour approfondir l’enquête ont été rejetées comme étant une vaine "pêche aux informations" par l’Avocat général de l’époque, Colin Boyd.
Il y a d’autres preuves liant le PFLP-GC au désastre, que le Scottish Sunday Express a été le premier à rapporter en 2004.
En octobre 1988, suite à un tuyau de la CIA, la police allemande a fait une descente dans un repère du PFLP-GC à Neuss et a découvert une bombe dans un lecteur de cassettes Toshiba, identique à celle qui a explosé à bord du vol 103, de même qu’un indicateur d’horaires de la Pan Am.
L’opération qui avait le nom de code Autumn Leaves (Feuilles d’Automne) a conduit à 16 arrestations dont celle du chef de cellule Hafez Dalkamoni, plus tard reconnu coupable d’une campagne d’attentats à la bombe sur des trains allemands, et Marwan Khreesat, un agent double pour les services secrets jordaniens.
Khreesat a déclaré lors d’une entrevue avec un agent du FBI qu’il avait été présenté à un homme appelé Abu Elias, un expert en explosifs et en sécurité aérienne, qui avait "donné des consignes".
Un autre membre de la cellule terroriste, Mobdi Goben, révéla plus tard la véritable identité d’Elias lors d’une confession sur son lit de mort connu plus tard sous le nom du Memorandum de Goben lors du procès du Camp Zeist. Goben affirma que ‘Elias’ avait placé une bombe dans les bagages de Khaled Jafar, un libano-américain venant de Detroit, qui est mort à bord du vol 103 de Pan Am.
Une source proche de Megrahi a dit hier qu’‘Elias’ aurait pu espionner pour le compte des États-Unis.
La source constate : “Si Abu Elias n’était pas seulement connu des Américains, mais travaillait également pour eux? Le gars vient de l’ancienne Union soviétique, c’est le neveu de Ahmed Jibril – le ben Laden de l’époque – et il entre tranquillement aux États-Unis ?"
“Je pense qu’ils l’ont fait changer de bord, et je pense qu’il a agi en qualité d’agent double."
“Khreeshat a dit que s’ils avaient attendu un jour de plus, ils auraient attrapé Elias lors de l’opération "Autumn Leaves". Goben a dit qu’Elias a placé la bombe dans la valise de Jafar à son insu."
“Abu Elias était le principal suspect. Un agent double américain a été coupable de l’explosion d’un avion américain. N’est-ce pas une bonne raison pour dissimuler la vérité ?”
Dimanche 23 août 2009 par Ben Borland pour le Sunday Express
A voir sur l’attentat de Lockerbie:
» The Maltese Double Cross » réalisé par Allan Francovitch.