Une coïncidence qui fâche
Un article paru dans Valeurs Actuelles :
Alors qu’au-delà des amabilités diplomatiques, un certain froid s’installe entre Barack Obama et Benyamin Nétanyahou, une étrange affaire jette le trouble entre Israël et les Etats-Unis, alliés constants au Moyen-Orient depuis plus de soixante ans.
Bien qu’elle repose sur des éléments sérieux, nul ne l’a relaté en France [1], alors quelle faisait dès février 2009, la une du New York Times (« Spy case reverberates in Lebanon »).
A son origine, la féroce guerre secrète qui, sur le champ de bataille libanais, oppose, depuis plus de deux ans, les services spéciaux du Hezbollah à ceux d’Israël – lequel garde, depuis cette première fuite médiatique [2], un silence de plomb sur toute l’histoire.
Premier d’une longue série (quelques quarante arrestations à ce jour), Ali al-Jarrah « tombe » en juillet 2008, avec son frère Youssef. Des « espions du Mossad », comme l’écrit la presse de Beyrouth, sans fournir d’ailleurs de preuves irréfutables. Selon la Cour militaire libanaise, Ali, discret quinquagénaire issu de la communauté musulmane sunnite, informait depuis 1983 Israël sur les bases militaires, les mouvements de troupes et l’activité des Palestiniens et du Hezbollah, dans la vallée de la Bekaa et le sud du Liban.
L’agent israëlien Ali al-jarrah n’est autre que le cousin
d’un terroriste du 11 Septembre
Par la suite, une trentaine d’autres « taupes », dont un ex-général de la Sûreté générale (les services spéciaux libanais) et un colonel d’active de l’armée libanaise, seront arrêtées.
La moitié des interpellés ont déjà été inculpés d’espionnage et de collaboration avec Israël, plusieurs ayant avoué leurs liens avec ce pays après que des instruments sophistiqués de renseignement (transmission, codage, etc.) eurent été saisis chez eux.
Une affaire d’espionnage de plus entre le Liban et Israël – après tout, ils sont encore formellement en guerre ? Peut-être, mais pas seulement.
D’abord, parce qu’en raison de l’état de guerre, les inculpés libanais sont passibles de la peine de mort, pour peu qu’on établisse que leur trahison présumée a provoqué la mort de compatriotes civils ou militaires.
Ensuite et surtout parce que les Etats-Unis pourraient se trouver indirectement impliqués dans le dossier.
Dépeint au Liban comme un maître espion, le plus stable et le plu professionnel de ceux arrêtés ce jour-là, Ali al-Jarrah a en effet pour cousin un certain Ziad al-Jarrah… l’un des dix-neuf auteurs présumés des attentats du 11 septembre 2001 ! Ziad, pensent les enquêteurs, serait le terroriste qui a pris les commandes du vol 93 d’United Airlines, avant de tenter de précipiter l’avion sur la Maison-Blanche.
Et voilà la question qui provoque le malaise : que savait le clan al-Jarrah des préparatifs des attentats du 11-Septembre ? Et partant de là, qui savait quoi ?
Certes un vingtaine d’années séparent Ali et Ziad. Mais quand on connaît les liens de confiance qui structurent les clans libanais, l’interrogation n’est pas illégitime.
Aux Etats-Unis, en tout cas, elle commence à passionner la presse. Autant les propos paranoïaques qui ont fait florès sur les pseudos-vérités du 11-Septembre (complot de la CIA, etc.) ne suscitent chez les experts officiels et d’abord à Washington, que mépris accablé, autant les possibles conséquences de ce cousinage sèment le trouble.
Un doute qui, si tout cela dépassait un jour le simple stade du soupçon, devrait gagner des politiciens trop souvent enclins, ces temps-ci, à imposer par la loi ou la force les vérités historiques de leur gré.
Car, si le doute devait perdurer sur le « 9/11 », un certain ministre de la Défense se mordrait les doigts d’avoir taxé d’ « inacceptable » et d’ « incompatible » avec l’enseignement militaire supérieur français l’expression d’une simple suspicion sur ces mêmes attentats du 11-Septembre. [3]
Par Xavier Raufer, criminologue
Publié le 30 juillet dans le magazine Valeurs actuelles
[1] Si, en France, l’affaire n’avait pas été relatée par les organes de presse traditionnels, elle a bien été évoquée sur des sites dits « alternatifs ». Une reopennews avait d’ailleurs été publiée en février à ce sujet.
[2] L’information, révélée à l’origine dans un quotidien libanais Daily star a été reprise en Israël par le quotidien Jerusalem Post
[3] Comme le relate notre news du 5 février, le géopoliticien français de renommée internationale Aymeric Chauprade avait été congédié, sur décision du ministre de la Défense Hervé Morin, de son poste d’enseignant au Collège interarmées de défense pour avoir présenté, dans son ouvrage Chronique du choc des civilisations, les théories alternatives à la « version officielle » des attentats du 11-Septembre. Le professeur avait immédiatement réagi en poursuivant Hervé Morin en justice pour licenciement abusif et, dès le 23 mars, avait a obtenu du tribunal administratif de Paris la suspension de la décision de révocation.
Cet Aymeric Chauprade a apparemment des amis bien placés dans la presse de droite conservatrice.
La contre-attaque a sonnée, les réseaux politiques hostiles à la dérive atlantiste du gouvernement français n’ont visiblement pas dit leur dernier mot.
C’est une très bonne nouvelle.
Je trouve que cet article sent l’amalgame islamiste à plein nez.
Ils sont cousins. Et alors? On doit en conclure qu’ils possèdent une tare génétique? Que les Arabes et les musulmans sont d’incorrigibles islamistes?
Ce serait très pratique pour détourner l’attention des USA et de la Maison-Blanche (plus très blanche d’ailleurs sur ce sujet!).
P.S.: le clou de l’article, c’est le gag « Bigaresque »: « Les experts officiels [...] à Washington ».
Mouarf, si on appelle çà des experts, moi je suis Jésus!
Ni les efforts de Monsieur Cheminade, ni ceux de Monsieur Raufer ne me convaincront du complot arabo-islamiste du 11 septembre. Perdu Messieurs!
Non pas que je sous-estime certaines populations, mais il est tout simplement impossible pour certaines cultures d’envisager un tel machiavélisme. Il faut le dire sans gène: malheureusement, le complotisme de fait, le mensonge et la manipulation depuis un certain temps, me paraissent être des spécialités très occidentales.
Commençons par balayer devant nos portes avant de chercher des poux dans les cheveux du voisin.
…Aymeric Chauprade explique bien sur son blog que les atlantistes néo-con français ne sont pas si nombreux dans la sphère politique française, c’est pour cela que son éviction et sa réintègration se sont déroulées si discretement. Il n’en est visiblement pas de même chez les médias…au passage un grand merci à Christine pour le ménage efectué !!!
Tout à fait d’accord avec Sébastien…
Personnellement, je ne comprend pas tout à fait l’avis de Sébastien ?
Je ne pense pas que cet article constitue une accusation de « complotisme machiavélique héréditaire chez les musulmans ». Ce qu’il montre c’est que le Ali al-Jarrah, espion libanais pour Israël, se trouve être le cousin d’un des 19 (présumés) pirates de l’air du 11 septembre, soi-disant partie prenante du complot d’Al-Quaïda.
Si ce Ali est sensé informer Israël, ce serait drôle qu’il n’ait jamais rien su de ce que faisait son propre cousin, des relations que celui-ci avait (il est pas devenu un des pirates de l’air « officiels » comme ça, sans que personne l’embringue), surtout si conformément à la version gouvernementale c’est Al-Quaïda qui l’a employé, et surtout si comme l’affirme l’article les relations de confiance dans un même clan libanais sont généralement très fortes. Et si, dans ce cas, il est quasiment impossible qu’il n’ait pas été au courant, qu’est-il advenu de cette information ? L’Intelligence israëlienne aurait fait lettre morte, ou ce serait les Américains après avoir été informés par les Israëliens ?
Mais sincèrement je ne pense plus depuis longtemps à ce type de scénario du complot Al-Quaïdien ignoré.
Moi ce que ça m’amène à penser, c’est davantage la possibilité d’un déroulement inverse : plutôt que ce soit le Ali qui ait pu avoir vent des agissements de son cousin, c’est que ce cousin en question ait pu être recruté par le biais d’Ali !
Le « problème » c’est que Ali est au service d’Israël, mais ça ne m’étonnerait pas outre mesure que les Américains aient « sous-traité » le recrutement des soi-disant pirates de l’air (qui, en passant, n’ont pas dû avoir un très grand rôle dans le déroulement final de la journée du 11/9…). Ce sous-traitement permet de rendre le fil un peu plus difficile à démêler encore. Car vous savez aussi bien que moi qu’il est « décemment » inacceptable d’envisager ne serait-ce qu’une seconde l’implication de l’Etat d’Israël sans faire preuve d’antisémitisme forcené… et ainsi les interrogations s’arrêtent automatiquement là dans les journaux !
Bref, pour moi ce cousinage représente en effet une coïncidence intéressante, et à plus d’un titre dérangeante.
Étrange information, qui accréditerait le rôle du Mossad dans les attaques du 11/9?
Pas si vite. Quel dessein il y a t’il derrière cette information? Y déceler les empreintes du Mossad pour provoquer de nouvelles accusations d’antisémitisme?
Pour aller dans le sens de Sébastien, je doute aussi de la piste islamique. Le RV a déjà expliqué la supercherie qui accusait les saoudiens d’avoir financé les attaques du 11/9. http://www.voltairenet.org/article143901.html
A ceux familiers avec le 11/9, l’évocation de Ziad al-Jarrah devrait pourtant leur mettre la puce à l’oreille.
Ziad al-Jarrah, est un des pirates de l’air du vol 93 qui s’est « volatisé » à Shanksville. La photo de son passeport à moitié incinérée (travaillée au Zippo, selon l’inénarrable Bigard) a été retrouvée parmi les cendres avec le passeport de Saeed al Ghamdi. Aucun débris d’avion, aucun bagage ou corps… Par quel miracle les passeports arabes seraient-ils résistant au feu?
La liste des 19 terroristes du 11/9 établie par le FBI (Opération PENTTBOM), suscite de nombreuses interrogations.
Quatre des soi-disant terroristes sont toujours en vie. De plus les noms des présumés terroristes ne figurent sur aucun des listings d’embarquement des compagnies aériennes des avions détournés ce jour là (le peu de passagers dans ces avions détournés, un quart/un tiers de leur capacité, m’a toujours étonné. Surtout venant de compagnies aériennes adeptes du surbooking. Ceux qui ont pris l’avion aux E.U avant le 11/9 comprendront l’allusion. Quelles sont les stats passagers de ces vols, les jours/semaines/mois avant le 11/9? Existe-t-il des chiffres?)
Quand à l’article, les sources du Daily Star ne sont corroborées par aucune autre. Ali et Youssef al-Jarrah ne seraient ils pas plutôt des membres de l’organisation terroriste Fatah al-Islam? Selon Seymour Hersh, cette organisation sunnite est financée par le prince saoudien Bandar et avait la bénédiction de l’administration Bush pour contrer l’influence chi-ite du Hezbolla et par extension l’Iran et la Syrie.
http://www.democracynow.org/2007/5/24/seymour_hersh_u_s_indirectly_backed
Méfiez-vous de ce qui brille et autres hameçons…
La quête pour la vérité sur le 11/9 est un long chemin semé de détours, de fausses pistes, de chausse-trappes…
Concentrez-vous sur la piste intérieure, l’inside job !