A Fallujah, les Américains ont utilisé des armes interdites et inconnues
Si le tout récent jugement de la Cour malaisienne contre Blair et Bush pour "Crimes de guerre" donne lieu à une quelconque suite auprès de la Cour pénale internationale de La Haye – comme l’ont d’ailleurs demandé les cinq juges -, il faudra alors se pencher sur la nature des armes utilisées par les Forces américano-britanniques en Irak et notamment à Fallujah en 2003-2004. En effet, une revue scientifique révèle qu’à travers l’analyse des cheveux prélevés parmi la population civile de la ville irakienne totalement rasée en 2004, des traces d’uranium enrichi ont été retrouvées ; il s’agit du même matériau que celui utilisé pour les bombes atomiques. L’ONU a déclaré : « Il y a des milliers de cas de cancers et de malformation infantile. »
A Fallujah, les Américains ont utilisé des armes interdites et inconnues.
Par Andrea Bertaglio, sur IlFattoQuotidiano, le 20 novembre 2011, et repris par Megachip
Traduction GV pour ReOpenNews
Avortements, déformations congénitales, dysfonctionnements du système nerveux. [Tels sont] les effets collatéraux du drame de Fallujah, la cité irakienne dévastée par les bombardements américains en 2004, non seulement par l’usage d’armes interdites, comme le phosphore blanc ou l’uranium appauvri, mais de surcroît par de l’uranium enrichi.
C’est le bouleversant résultat des recherches menées par le professeur Christopher Busby, de l’université d’Ulster, publiée dans « Conflict & Health ». L’analyse des cheveux des parents de nombreux enfants nés avec de graves déformations et déjà porteurs de tumeurs semble démontrer les effets dévastateurs des bombes américaines : une découverte stupéfiante, avec « de multiples implications au niveau global » accusant l’armée à la bannière étoilée d’avoir utilisé pour la destruction de la ville des armes non seulement interdites, mais véritablement inconnues dans la littérature scientifique.
D’ici la fin de l’année 2011, l’armée US quittera l’Irak. Mais l’Irak devra encore se remettre de la lourde hérédité de la guerre. Surtout Fallujah, qui du fait de l’utilisation de ces armes contre la population civile, est aux prises avec [une multitude] de cas d’avortements, de déformations congénitales et de dysfonctionnements du système nerveux. Les chiffres témoignent de manière impressionnante de l’ampleur de la catastrophe sanitaire qui a frappé les enfants : selon les données issues d’un récent rapport du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés , « en 2006, nous avons compté 5928 nouveaux cas de maladies jusque là totalement absentes de Fallujah, dont presque 70% sont des cancers ou des malformations frappant des enfants de moins de 12 ans. » Au cours des premiers six mois de 2007, en revanche, les nouveaux cas se sont montés à 2447, « dont plus de 50% touchent des enfants. » La situation aujourd’hui reste gravissime dans tout le pays, avec un taux de cancers infantiles 14 fois plus élevé en Irak qu’en Egypte.
Une situation que dénoncent depuis le début les médecins locaux, et qui est appuyée depuis des années par les preuves scientifiques issues de nombreuses recherches. La plus récente provient d’une étude épidémiologique réalisée par le Professeur Busby avec l’aide de Malak Hamdan, le président de la Fondation Cancer et Malformations congénitales, et d’Eleonore Blauroch-Busch, responsable du laboratoire allemand qui a effectué les analyses. Avec la collaboration cruciale de deux pédiatres de l’hopital général de Fallujah, les docteurs Samira Allani et Muhammed Tafash. En plus du sol et de l’eau de la région, ces deux spécialistes ont analysé les cheveux des enfants malades. « Nous avons trouvé des niveaux élevés de plusieurs éléments : calcium, aluminium, strontium, bismuth et mercure » a déclaré Busby : « mais la seule substance que nous avons trouvée et qui pourrait expliquer ce taux élevé de maladies génétiques est l’uranium, un élément radioactif. »
Uranium qui, dans ce cas, n’est pas « apprauvri », mais bien « enrichi ». « C’est l’élément utilisé pour les bombes atomiques et dans les réacteurs nucléaires, » rappelle Busby. Un fait totalelent anormal, qui a amené les chercheurs à conclure qu’à Fallujah, outre les bombes au phosphore, de nouveaux explosifs qui n’avaient encore jamais été vus, ont été utilisés.
« Ce que nous avons découvert démontre clairement qu’il existe une nouvelle génération d’armes, » a déclaré le professeur.
Mais comment ces scientifiques peuvent-ils être si sûrs que cette forte présence d’uranium est bien due aux attaques de mars 2004 ? « L’uranium ressort par les cheveux, lesquels poussent au rythme d’un centimètre par mois, » explique Busby qui poursuit : « Nous avons obtenu des échantillons de cheveux très longs de certaines femmes, et nous avons mesuré les taux d’uranium sur toute leur longueur. » Un test qui vient confirmer la forte exposition de ces personnes à l’élément radioactif tout particulièrement entre 2004 et 2005. « Mais surtout – insiste le scientifique – cela prouve l’existence de nouvelles armes à l’uranium. » Des engins « qui sont tout à fait effrayants. »
L’équipe de chercheurs mentionne le fait que quelque chose de très semblable s’est produit également au Liban, dans un cratère causé par une bombe israélienne. C’est pour cela, d’après ces chercheurs, que « la nature des armes à l’uranium enrichi utilisée à Fallujah et ailleurs doit rester une question ouverte tant que les militaires israéliens et américains n’auront pas fourni plus d’explications. »
Pour Hamdan, co-auteur de l’étude, « cette découverte stupéfiante devrait faire se réveiller le monde. » On ne peut pas continuer à ignorer les effets de ces armes radioactives sur la population civile, s’exclame un des scientifiques, « des tas de gens innocents sont morts ou mourront dans le futur, sans compter les innombrables parents qui regardent leurs enfants avec horreur et pitié. »
Andrea Bertaglio
Traduction GV pour ReOpenNews
En lien avec cet article :
- Irak : l’âge des ténèbres. Un bilan dévastateur (en 2 parties) | par Dirk Adriaensens, Newsletter du BRussells Tribunal, nov. 2010
- Fallujah, c’est pire qu’Hiroshima | par Layla Anwar , pour arabwomanblues.blogspot.com, le 2 juillet 2010
en attendant les révélations que nous réservent les prochaines visites touristiques (mais sans guide) du désert libyen….
il n’y a pas de mots pour décrire les atrocités commises au nom du pétrole par nos soi-disant démocraties.
mondialisation.ca et legrandsoir publient quelques articles indignés, LE MONDE publie un face à face salutaire entre Rony Brauman et l’engeance publique dénommée BHL… mais quoi d’autre?
quel journal va enfin saisir l’immensité, la magnitude, l’ignominie des massacres en cours au Moyen orient depuis 10 ans, auxquelles notre république que je croyais attachée aux droits de l’homme, à la liberté, à l’égalité, à la laïcité, vient honteusement de s’associer en Libye….
quel journal va enfin publier une première de couv barrée d’un « J’ACCUSE » qui enfin s’attacherait à la vérité des chiffres, des mots, des faits ?
Ben les journaux appartiennent à ceux qui vendent les armes et qui font copains comme cochons avec les compagnies pétrolières alors… On est mal barrés…
Hallucinant! Ils envahissent l’Irak sous le prétexte mensonger que ce pays possède des armes de destruction massive et c’est eux qui se servent d’armes de destruction massive sur une population sans défense qui deviendra simplement des cobayes aux mains des forces de la coalition de l’OTAN ,testant une guerre nucléaire au rayon réduit.
US uranium to blame for deformed babies in Fallujah?
http://rt.com/news/uranium-birth-defects-fallujah-729/
Pour Bush c’est pas grave.
C’est « juste » un million d’arabes, guère plus… Et comme ça intéresse beaucoup moins les médias que l’affaire DSK, on attendra encore que quelques millions d’arabes meurent pour (très éventuellement) en parler.
Et le fait que cette radioactivité est à Fallujah pour des centaines de générations, c’est par trop grave, ça se voit pas.
Bush, REVIENT ! Fais-nous sauter la planète pour enrichir l’industrie des armes !
Deux erreurs ::
Falloujaj n’a pas été rasée comme dit dans l’introduction.
Ce sont des armes à uranium appauvri, pas enrichi.
http://en.wikipedia.org/wiki/Fallujah
http://www.armees.com/Les-armes-a-l-uranium-appauvri,231.html
@ Pauline, il faut bien voir la réalité en face: tout le monde s’en fout ou presque.
On peut (on doit) taper sur les responsables, médias, politiques etc. mais il faut aussi se responsabiliser.
Soit on vit dans une démocratie et dans ce cas, ce qui se passe autour de nous ne devrait pas avoir de raison d’être, donc une révolution devrait avoir lieu dès demain matin, soit nous vivons dans une dictature, et une révolution devrait avoir lieu dès demain matin.
Il faut bien se mettre dans la tête que tout cela ne changera pas par la seule force de la volonté ou de l’utopie et que les gens aux manettes n’ont pas la moindre intention de s’arrêter, sauf à leur demander avec un flingue sur la tempe. Ils savent très bien que n’oserons jamais le faire. Ils nous ont bien dressés, ils le savent.
Jusqu’où est-on prêt à aller pour rétablir les choses? Combien de morts et d’injustices va-t-il falloir empiler sur nos consciences en attendant des miracles? Si vous êtes croyant ça peut servir de cataplasme. Tant qu’on vit dans notre bulle, ça me parait illimité. Notre contestation est virtuelle pour l’instant.
Hiroshima et Nagasaki ne leur ont pas suffit ?
Rétrospectivement, qu’est-ce qui peut justifier, d’ailleurs, l’emploi de bombes nucléaires, à l’époque ? Aucun autre pays n’en a utilisé.
Un jour, il faudra juger les USA pour cela.
Et pour l’Irak également.
USA in World : GO HOME !
Extrait : » Nous estimons qu’en 2017 le dernier soldat US aura quitté le sol de l’Europe continentale. »
GEAB N° 59 : « Crise systémique globale : 30.000 milliards USD d’actifs fantômes vont disparaître d’ici début 2013 / La crise entre dans la phase de décote généralisée des dettes occidentales »
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-59-est-disponible-Crise-systemique-globale-30-000-milliards-USD-d-actifs-fantomes-vont-disparaitre-d-ici-debut_a8138.html
@ Sébastien
Un acte de guerre contre un régime ne peut se faire au détriment de civils, et encore moins contre leurs descendants innocents, foetus et futurs bébé nés déformés par les radiations, quand il ne s’agit pas de mine anti-personnel.
Quand une guerre devient inévitable (et ce n’est pas le cas de l’Irak), la notion de dommages collatéraux doit rester une obsession (et ce n’est pas le cas de l’Irak : voir la vidéo de l’attaque par hélicoptère diffusée sur Wikileaks, les prisons US en Irak, Guantanamo, etc)
Bonjour. Il y a un point dans cet article qui me laisse perplexe et dubitatif, et me fait me demander si cette info n’est pas de l’intox (je ne crois évidemment pas pas que Reopen fasse de l’intox, mais tout le monde peut se laisser abuser).
Les chercheurs allemands prétendent que les traces d’uranium correspondent à de l’uranium enrichi. Sachant qu’il existe plusieurs niveau d’enrichissement, il auraient dû communiquer sur le ratio des isotopes contenus dans ces traces pour être plus convaincants et surtout plus précis.
J’ai du mal à comprendre ce que vient faire de l’uranium enrichi, produit extrêmement onéreux et très utile, là où depuis quelques années un déchet de traitement vient en partie résorber le problème du stockage de matière (peu) radioactives.
J’explique pour ceux qui ne sont pas trop au courant de l’emploi de l’uranium appauvri dans les obus États-uniens :
Les militaires ont résolu un double problème en intégrant de l’uranium appauvri dans leurs ogives. L’uranium naturel est formé de deux isotopes, c’est-à-dire de types d’atomes dont le noyau contient le même nombre de protons, mais un nombre de neutrons légèrement différents. C’est l’uranium 235, très radioactif, qui intéresse les militaires. Un processus complexe de séparation (vous avez entendu parler des centrifugeuses iraniennes) permet d’enrichir une petite partie de l’uranium en allant chercher des isotopes 235 dans le reste de l’uranium, qui, forcément se retrouve appauvri (environ de moitié). Cet uranium appauvri reste radioactif, mais moins que l’uranium naturel. C’est un déchet, un sous-produit.
Les militaires ont eu la (riche) idée d’incorporer ce déchet dans la tête de certains obus afin d’augmenter la capacité de percement de blindages (et de béton) de ces obus, et ont prétendu à tort ou à raison que leur radioactivité était peu dangereuse.
Voilà pour l’utilisation de l’uranium appauvri dans les obus. Ce sont ses propriétés chimiques d’amélioration de la pénétration qui le destinent à cet emploi, pas pour ses propriétés radioactives.
Quel intérêt auraient donc les américains à utiliser pour de l’armement conventionnel de l’uranium enrichi (je répète très onéreux) là où ils se débarrassent à bon compte d’un déchet, sachant qu’au niveau chimique, il ne ferait pas mieux que l’uranium appauvri (de l’uranium, en chimie, c’est de l’uranium).
On pourrait supposer qu’ils ont utilisé de l’armement nucléaire sans en informer leurs troupes d’occupation, mais ça parait quand-même assez invraisemblable, parce je doute fort que les haut-gradés de l’armée aient envie de se faire irradier sans protester…
P.S. Aux rédacteurs: je pense que c’est plus du bismuth que du « bismute » que les chercheurs ont trouvé.
@Doume,
Avant de parler de désinformation, il faut lire.
L’étude dont l’adresse URL (http://www.llrc.org/du/subtopic/fallujahair.pdf) est mentionnée en haut de l’article explique les raisons pour lesquelles il ne s’agit pas d’uranium appauvri, Depleted Uranium (DU) :
Levels reported for soil, tap water, river water and
well water were unable to explain the hair results but showed, surprisingly, that the environmental Uranium was not natural but was man-made. It was not, however DU.
The ratio of the two isotopes of Uranium U238 and U235 is always 138 in natural Uranium deposits. For DU, the ratio is always high: pure DU has a ratio above 400.
However, in Fallujah, both in the hair of the parents and in the environmental samples, the Uranium ratio was significantly low, implying the presence of Enriched Uranium.
L’usage d’uranium appauvri par les militaires pour renforcer le pouvoir de pénétration est déjà horrible en soi mais ne constituerait pas une nouveauté.
Cdlt
–GV
@GeanVert
« Avant de parler de désinformation, il faut lire. »
Je me trompe, où je sens de l’agressivité, mon ami ?
Je pense avoir le droit d’émettre des doutes (je n’ai pas dit: « il s’agit d’une désinformation ») sur un rapport par ailleurs trop peu détaillé, tout comme on peut avoir le droit d’émettre des doutes sur la VO des événements du 11/9, non ?
Ceci dit merci pour le lien si gentiment mis à notre disposition. Mais je comprends trop mal l’anglais pour m’aventurer à essayer de comprendre l’intégralité de cet article.
Je vais donc m’appuyer sur l’extrait que tu nous soumets.
Celui-ci fait référence à du « pure DU ». J’ai dû me rendre à la source pour comprendre que DU signifiait uranium appauvri (Depleted Uranium). Là, déjà, je m’interroge. De l’uranium appauvri pur ! Un peu comme s’il existait des recettes culinaires pures. Passons. L’extrait signale un ratio significativement bas sur les cheveux des habitants de Fallujah et l’environnement. Pardonne mon intransigeance, mais « significativement bas » est pour moi insuffisant. Sans informations supplémentaires, je veux bien garder à l’esprit cet article, mais je ne peux pas lui donner une valeur scientifique élevée. Lorsque les chiffres et les protocoles d’expérimentation seront connus, on pourra mieux le juger.
Ta réponse lapidaire m’a bien taclé, mais elle ne répond pas à la question principale que j’ai posée : Quel intérêt auraient eu les US à placer de l’uranium enrichi dans leurs ogives, alors que ça n’offre que de très lourds inconvénients.
Cordialement itou.
J\’ai pris connaissance de l\’article de Kidkodak et lu le lien proposé (interview du prof Busbie).
Il y est clairement fait mention de la présence d\’uranium enrichi (handmade et non pas naturel). Il est regretable de ne pas avoir le taux d\’enrichissement de celui-ci mais je suppose que ce ne doit pas être facile à déterminer.
Quant au prix de l\’uranium, il n\’est sans doute pas si onnéreux qu\’on peut le penser puisque les accords Salt avaient prévu le démantèlement de nombreuses ogives nucléaires et donc le stockage des matériaux radioactifs. C\’est ce qui permet d\’ailleur la vente par des marchands d\’armes de l\’ex URSS de ce produit.
Enfin et pour terminer, je pense que les US ne sont pas des enfants de coeur. Si leur administration est responsable du 9/11 et de près de 3000 de leurs citoyens, sans compter leurs propres soldats engagés dans des conflits dont les intêrets ne profitent qu\’à une minorité alors on peut imaginer ce qu\’elle peut penser de la vie de pauvres diables.
Chaque guerre est l\’occasion de tester \ »in vivo\ » les derniers jouets militaires y compris sur ses propres troupes. Dans les années 50 l\’URSS avait testé sa bombe A grandeur nature à quelques dizaines de km d\’une division soviétique. C\’était simplement un test, il n\’y a pas eu de mort dans l\’immédiat, les effets ont été néanmoins catastrophiques à long terme.