Comment le monde a changé après le 11-Septembre

Le 11 septembre dernier, en marge des commémorations officielles à Ground Zero, se déroulait un autre événement, moins officiel celui-là, en souvenir des attentats de 2001. Au coeur de Manhattan, loin des projecteurs, quelques-uns des ténors du Mouvement pour la Vérité sur le 11/9 comme Webster Tarpley, Wayne Madsen ou encore Ray McGovern s’étaient réunis pour témoigner de leur peine, pour les victimes bien sûr, mais aussi pour cette immense tromperie qu’ont constitué à leurs yeux les attentats du 11-Septembre. Charlie Skelton était là, dans l’assistance, et nous raconte ce qu’il a vu et entendu, le 11 septembre 2011 à Manhattan.

 

 
Manhattan illuminée le soir du 10e anniversaire du 11 septembre 2001
 

Comment le monde a changé après le 11-Septembre

Le 11 septembre 2011, Charlie Skelton assistait à un symposium de penseurs critiques à New York.

par Charlie Skelton, paru sur le Blog du Guardian, le 12 sept. 2011

Traduction Guillaume/GV pour ReOpenNews

Les noms des victimes retentissaient un par un le long des rues entourant Ground Zero. Le public était fouillé au corps, et pouvait ensuite se faufiler par une petite rue pour pouvoir regarder au loin un écran vidéo montrant les images du mémorial. Les gens filmaient l’écran vidéo avec leurs téléphones mobiles, se filmaient les uns les autres en train de filmer, et filmaient les équipes techniques qui les filmaient.

Ce n’était guère l’endroit idéal pour un deuil, auriez-vous pensé. Pourtant, cette étrange atmosphère de détachement était interrompue par la litanie des noms et les brefs discours des orateurs. Il y avait cette jeune fille qui disait que les amis de son père lui avaient raconté qu’elle leur rappelait son père, ça m’a noué la gorge. Ça et la liste des victimes du nom de "Jones". Des Jones et des Jones à n’en plus finir. Beaucoup trop de Jones. J’ai retenu mes larmes en remontant la rue vers Starbucks.

De Starbucks, je suis descendu vers le Rabbit Hole. Je me suis retrouvé à assister à une conférence sur Walker Street intitulée « Comment le monde a changé après le 11-Septembre ». C’était bondé, mais j’ai réussi à me glisser à l’arrière pour entendre un type du nom de Webster Tarpley énoncer sa propre liste de noms. Les noms des 46 exercices militaires et manoeuvres de détournement (portant un nom du genre « Vigilant Guardian ») qui avaient lieu, en fait, le matin du 11-Septembre. « La plus grande concentration de manoeuvres militaires de l’histoire de l’armée des Etats-Unis », expliquait Tarpley.

De faux spots radars, des pirates de l’air factices, de fausses attaques, des avions de chasse envoyés en Turquie, les cieux laissés sans protection, avec les meilleurs experts anti-terroristes du FBI coincés par un exercice d’entrainement en Californie. D’après Webster Tarpley (ci-contre), les manoeuvres étaient importantes, non seulement parce qu’elles affaiblissaient la défense aérienne des Etats-Unis et la plongeaient dans la confusion, mais parce qu’il y avait une manoeuvre militaire pour chaque composante majeure des attaques du 11-Septembre. Les manoeuvres étaient une couverture et les fausses menaces devinrent bien réelles.

Le 11-Septembre, explique-t-il, était un coup mené par un réseau hostile au sein de l’armée des Etats-Unis et du gouvernement. Une cabale de fascistes, travaillant avec (et pour) une oligarchie de banquiers, « les vieux garçons de Wall Street ».

« Vous voulez vous en prendre à l’Arabie Saoudite, à Israël ou au Pakistan ? Impossible, pas de preuve. » Les preuves, dit Tarpley, font du 11-Septembre une attaque sous fausse bannière (False Flag), menée par une clique de haut niveau qui a plongé de force la population des Etats-Unis, choquée et effrayée, dans une vaste guerre qui dure encore aujourd’hui. Le 11-Septembre fut aux USA ce que l’incendie du Reichstag fut à l’Allemagne. « C’est un mythe raciste, militariste et fasciste que nous devons rejeter. »

Orateur après orateur, j’ai entendu leur désir ardent de se détourner du chemin de la destruction, du militarisme et des mensonges qui s’est imposé à l’Amérique après le 11-Septembre. Ray McGovern, un ancien analyste de la CIA pleurait pour l’Irak : « Un million de morts, 4 millions de personnes déplacées, c’est une victoire ? » Il constate l’échec des Américains à réaliser que l’ampleur des destructions perpétrées sous leur drapeau n’est rien de moins que du racisme. « En Amérique, nous sommes très forts pour verser nos larmes de manière ciblée. Le racisme est notre péché originel. »

Mc Govern (ci-contre)

Mc Govern cita une lettre de Martin Luther King écrite depuis la prison de Birmingham : « Comme un abcès qui ne peut jamais être guéri tant qu’il est recouvert, mais qui doit être ouvert dans toute sa laideur aux remèdes naturels que sont l’air et la lumière, l’injustice doit être exposée à la lumière de la conscience humaine et l’air de l’opinion nationale, avec toute la tension créée par cette exposition, avant de pouvoir être soigné. » Et pour McGovern, le 11-Septembre est un « énorme abcès » qui doit être crevé.

Il a porté à l’attention [du public] une histoire extraordinaire, à laquelle la presse dominante s’est très peu intéressée. Richard Clarke, qui était le tsar du contre-terrorisme à la Maison Blanche au moment des attentats, a récemment accusé la CIA d’avoir délibérément dissimulé des informations avant le 11-Septembre. Ces informations auraient permis d’éviter les attaques. Il affirmait qu’ « il y a eu une décision au plus haut niveau de la CIA intimant l’ordre à tous de ne pas partager leurs informations. » Et qui a pris cette décision ? « Je pense qu’elle émanait de son directeur. »

Il s’agirait alors de George Tenet, qui a dirigé la CIA de 1997 à 2004, et qui est à présent directeur exécutif d’une banque d’investissement. Mc Govern, l’ancien agent de la CIA, termine son discours en disant : « De tous les gens qui devraient être mis en prison, il est tout en haut de ma liste. »

Un autre orateur, Mike Rivero, a pris la parole pour évoquer l’outrage qu’il a souvent ressenti [chez ses interlocuteurs] à la présentation du 11-Septembre comme une opération sous fausse bannière. L’idée selon laquelle « nous ne ferions jamais une chose pareille » ou « ce n’est pas le genre de chose que font les gouvernements. ». Il dressa une rapide liste des attaques supervisées par des États et des grandes tromperies [dans l'Histoire] : le Lusitania, le Maine, le Dossier Dodgy, les armes nucléaires de Saddam, la mise en scène de l’incendie du Reichstag, le fameux incident de Gleiwitz au cours duquel les nazis simulèrent l’attaque d’une station de radio allemande pour justifier l’invasion de la Pologne. Il pointa le fait que le 11-Septembre « n’est pas unique », et qu’il existe un contexte historique.

Histoire, faits et documentation. Respect pour la vie et respect pour la vérité. Voilà ce que j’ai entendu, encore et encore, a cette remarquable conférence. Wayne Madsen – ancien officier naval et agent opérationnel de la National Security Agency (NSA) – a parlé de l’atmosphère de « battage médiatique et de peur » qui paralyse l’Amérique, 10 ans après le 11-Septembre. Une peur qui s’est emparée de nous, implacable, à travers nos écrans plats Haute-Définition [qui rappellent] les « télécrans » orwelliens.

Wayne Madsen (ci-contre)

Wayne Madsen a appelé à la divulgation des découvertes de la Commission dont m’a parlé Rudkowski hier soir : « Faisons publier ces documents des Archives nationales ! » Mais il a fait remarquer que l’homme en charge de décider ce qui doit être publié, ou pas, c’est-à-dire l’administrateur de l’Information et des Affaires régulières de la Maison Blanche, n’est autre que Cass Sunstein en personne. Ce même Cass Sunstein qui en 2008, invitait le gouvernement à mettre en place une « infiltration cognitive » des groupes alternatifs comme le Mouvement pour la Vérité sur le 11-Septembre. Par conséquent, la diffusion de ces documents n’est probablement pas en haut de sa liste de priorités.

C’est aussi ce même Cass Sunstein qui a écrit le premier opus sur Julian Assange – l’atout de la CIA et « l’enfant de MK Ultra », dont l’adoube Tarpley. Mais il s’agit d’un tout autre pot aux roses…

Je me suis mis à cligner des yeux et à pleurer pour la seconde fois quand McGovern a lu un poème – dans le russe impeccable de la CIA – sur une mère endeuillée par la perte de son fils. Ce sentiment de deuil se répandit sur toute la conférence. Wayne Madsen fit l’éloge de la disparition du « journalisme de terrain », McGovern déplora la mort du quatrième pouvoir (les médias – NdT), et Tarpley parla du mémorial creux à Ground Zero – les deux « abysses » : des piscines aux reflets, ou les « vides », comme on les appelle souvent. Il voit en ces mémoriaux une vision tout à fait appropriée et vide du « néant. Le néant. Pas d’idéaux, rien. » Un néant au coeur de l’Amérique. « Pourtant, il faut que nous fassions quelque chose. »

Il faut que nous fassions quelque chose. Même si ce quelque chose consiste simplement à aller sur Google chercher ‘Cass Sunstein‘ comme point de départ. Commencez donc votre propre infiltration cognitive. Allez sur Google rechercher « Vigilant Guardian » ou « Able Danger ». Recoupez les noms d’ « Abdel Hakim Belhadj » et d’ « al-Qaïda ». Commencez à creuser. Commencez à réfléchir. Et cessez de croire [sur parole].

Charlie Skelton

Blog du Guardian | 12 sept. 2011

 

Traduction Guillaume/GV pour ReOpenNews


En lien avec cet article :


Pour ceux et celles intéressés par l’emploi du temps de George W.Bush, Dick Cheney, et Donald Rumsfeld le 11/9 et les exercices militaires autour de ces attentats, lisez absolument l’ouvrage de Webster Tarpley

LA TERREUR FABRIQUÉE
MADE IN USA

Webster G. TARPLEY

Editions Demi-Lune

 


 

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