Canada : Le parti du NPD demande d’interdire à Dick Cheney d’entrer sur le territoire canadien

Le Nouveau Parti Démocratique canadien qui mène l’opposition au gouvernement Harper et à la Chambre des Communes dénonce fermement la visite prochaine de l’ancien Vice-président américain Dick Cheney. Ce dernier se proposait de venir à Vancouver faire la promotion de son livre autobiographique ‘In My Time: A Personal and Political Memoir". Or, pour le NPD, comme pour l’association Human Rights Watch, Dick Cheney et d’autres hauts fonctionnaires US sont passibles de crime au regard de la loi, puisqu’ils ont admis avoir autorisé l’usage de certaines techniques de torture comme le Waterboarding (simulation de noyade).

Ce n’est pas la première fois que ce genre de protestation officielle voit le jour. En 2008, un rapport du FBI mettait déjà en cause les deux plus hautes charges de l’État américain, Bush et Cheney, pour des crimes de guerre à la prison de Guantanamo, et un juge espagnol avait lui aussi demandé l’ouverture d’une enquête sur certains hauts responsables de l’administration Bush pour les tortures pratiquées dans cette même prison. En 2009, le professeur Anthony Hall de l’université de Winnipeg avait publié un long article mettant en cause l’impunité des anciens dirigeants US, cachés derrière le tabou que constitue la version officielle du 11-Septembre, et avait protesté contre la venue de Bush à Calgary. Même mésaventure en février dernier pour l’ex Président US qui avait dû annuler sa visite à Genève suite à la publication par Amnesty International d’un mémoire adressé aux autorités suisses. Grâce à la ténacité de certaines personnalités ou associations pour les Droits de l’Homme, le monde finit par se réduire pour ces anciens "puissants", mais devront-ils pour autant rendre compte un jour de leurs actes ?

 

Dick Cheney, l’ancien vice-président sous George W. Bush

 


Le NPD demande d’interdire l’entrée à Dick Cheney

par Kevin Drews, le 26 septembre 2011, dans METRO (journal de Montréal)

VANCOUVER – Le Nouveau Parti démocratique (NPD) met au défi le ministre fédéral de l’Immigration, Jason Kenney, de débattre de la torture et des crimes de guerre, et de considérer si l’ancien vice-président des États-Unis Dick Cheney aurait dû se voir interdire l’entrée au Canada.

Le porte-parole néo-démocrate en matière d’immigration, Don Davies, soutient que M. Cheney ne devrait pas être admis au Canada pour faire la promotion de son livre «In My Time: A Personal and Political Memoir» au cours d’un dîner sur invitation à 500 $ la place, lundi soir à Vancouver.

M. Davies fait valoir que Dick Cheney a reconnu publiquement avoir autorisé et endossé l’utilisation de techniques d’immersion dans l’eau et de privation de sommeil alors qu’il était vice-président dans l’administration Bush. Le député néo-démocrate affirme que ces techniques d’interrogatoires violent les lois canadiennes et internationales.

M. Davies souligne que des articles de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés stipulent que toute personne ayant été impliquée dans certaines de ces pratiques ne doit pas être admise au Canada. Il demande simplement au ministre de l’Immigration de faire respecter la loi.

Selon le député, le gouvernement fédéral a été silencieux sur la question, et il se dit prêt à en débattre avec Jason Kenney.

Le ministre Kenney n’a pas fait de commentaires, mais un porte-parole a indiqué que des fonctionnaires hautement qualifiés qui sont au fait des lois sur l’immigration au Canada prennent des décisions au cas par cas sur l’entrée d’individus au pays.

Le porte-parole de Dick Cheney n’a pu être joint pour commenter la controverse que sa visite soulève.

L’ancien vice-président a souvent défendu vigoureusement et publiquement les techniques d’interrogatoires de détenus utilisées au cours des années de présidence de George W. Bush, soutenant qu’elles avaient permis de sauver des centaines de milliers de vies.

L’événement exclusif de lundi soir au Vancouver Club a été présenté à guichets fermés, a indiqué Leah Costello, fondatrice du « Bon Mot Book Club ». Elle a fait valoir que les organisateurs souhaitaient stimuler la discussion et ont décidé d’inviter M. Cheney en raison du 10e anniversaire des attentats du 11-Septembre, et de la publication des mémoires de l’ancien vice-président.

Mme Costello a dit particulièrement apprécier au Canada l’importance accordée à la liberté d’expression.

Une grande foule de manifestants s’est rassemblée devant le Vancouver Club pour protester contre la venue de M.Cheney.

Kevin Drews

METRO, 26 septembre 2011

 


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3 Responses to “Canada : Le parti du NPD demande d’interdire à Dick Cheney d’entrer sur le territoire canadien”

  • kidkodak

    Oubliez çà. Stephen Harper et ses conservateurs sont majoritaires depuis mai dernier.
    Harper est le prolongement de George W Bush et le plus grand défenseur d’Israel au monde.
    Jamais il interdira l’accès de Cheney au Canada,au contraire.

  • Zoorro

    Les autorités canadiennes n’infligeront probablement pas de camouflet à M. Cheney.
    Ce sera donc au peuple canadien de faire un accueil digne de ce nom à l\’ex vice-président des USA, ex président de Halliburton et autres titres de gloire.

  • Un jour, d’autres assassins, ceux qui sont responsables de 60.000 civils morts en Libye par exemple, seront cantonnés dans leur pays, et peut-être même dans une taule de leur pays.
    Ils trouveront peut-être refuge en Côte d’Ivoire, ou tout autre pays démocratique…il semble que Bush n’ose plus trop sortir de chez lui.

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