Sécurité nationale : Obama marche dans les pas de George W. Bush
Depuis son élection en novembre 2008, le président américain n’a eu de cesse d’essayer de se démarquer politiquement de son prédécesseur George W. Bush. Mais à bien y regarder, il existe des similitudes marquantes entre eux et notamment en matière de politique étrangère. Au lendemain du refus des USA de voter une résolution de l’ONU pour une enquête internationale sur l’assaut de la flottille au large de Gaza, on mesure mieux à quel point tout cela s’inscrit dans une suite logique de l’ère Bush. Le camp de Guantanamo n’est toujours pas fermé, 30.000 soldats supplémentaires sont envoyés en Afghanistan, les lois liberticides Patriot Act sont prorogées, le budget de la Défense n’a jamais été aussi important et équivaut aux budgets militaires de tous les autres pays réunis. Sans compter la reprise de la dialectique continuelle sur al-Qaida et la guerre au terrorisme initiée après le 11 septembre 2001. Bref, sous des apparences et des méthodes certes davantage tournées vers le dialogue et la négociation, le récent Prix Nobel de la Paix est très loin d’honorer toutes les espérances qu’il avait suscitées voilà plus d’un an et quatre mois maintenant.
Pas vraiment des jumeaux, et pourtant…
Sécurité nationale : Obama marche dans les pas de Bush
paru sur Lactualite.com le 28 mai 2010
Aussi contre-intuitive soit cette idée, la rupture entre Obama et Bush n’est pas toujours des plus évidentes. L’administration Obama en a donné un vibrant exemple en des circonstances qui sont tout sauf anodines.
Le président a dévoilé hier sa Stratégie de sécurité nationale (National Security Strategy ou NSS), un document que doit publier chaque administration afin de jeter les fondations de sa politique de sécurité nationale (sécurité intérieure, politique de défense, politique étrangère). C’est, en quelque sorte, la « doctrine Obama ».
Évidemment, les flèches décochées contre Bush sont légion dans les 52 pages. Obama cherche clairement à se distancer de son prédécesseur. Mais lorsqu’on dépoussière le document de sa rhétorique anti-Bush, on découvre des vestiges que l’on aurait cru enterrés.
Vous vous rappelez le concept d’attaque préventive, invoqué par Bush pour renverser le régime de Saddam Hussein ? La NSS le suggère à demi-mot. Ou, du moins, elle se réserve le droit d’utiliser la force militaire avant que ce ne soit un dernier recours : « Bien que l’usage de la force soit parfois nécessaire, nous allons épuiser les autres options avant la guerre lorsque nous le pourrons. »
Et l’unilatéralisme ? Encore plus clair : « Les États-Unis se réservent le droit d’agir unilatéralement si nécessaire pour défendre notre nation et nos intérêts. »
Ou encore, peut-être pensiez-vous que le nouveau président serait plus enclin à partager également le sort de monde avec les autres nations. Encore une fois, pas tout à fait. Les modalités changeront peut-être, mais l’idée de rester l’ultime leader reste intacte : « Nous devons adopter une stratégie de renouveau national et de leadership mondial — une stratégie qui reconstruit les fondations de la force et de l’influence américaines. »
Et la supériorité militaire des États-Unis ? Rien ne bouge : « La supériorité militaire restera la pierre angulaire de notre défense nationale et une assise de la sécurité mondiale ».
Un dernier point, sur la lutte contre le terrorisme. Voici les mots prononcés hier par le conseiller au contre-terrorisme de la Maison-Blanche : « Nous allons combattre les extrémistes partout où ils manigancent et s’entraînent en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen, en Somalie et au-delà. »
Toutes ces paroles auraient pu être prononcées par Bush dans la foulée du 11 septembre 2001. Et ce ne sont pas des éléments de sécurité nationale secondaires. Ils sont fondamentaux.
Pas tout à fait des jumeaux…
Mais tout de même. Obama n’est pas exactement Bush. Même si le Bush de la deuxième NSS, publiée en 2006, était déjà moins unilatéraliste et moins guerrier que le Bush de la première NSS, publiée en 2002 dans la foulée du 11 septembre 2001.
Toujours est-il qu’au-delà de ses accents très bushiens, Obama adopte somme toute une approche plus multilatéraliste et donne une place plus importante à la diplomatie.
« Le fardeau d’un siècle encore jeune ne peut pas reposer sur les épaules de l’Amérique uniquement », dit-il en introduction, avant d’affirmer plus loin que les États-Unis chercheront à obtenir l’appui d’organisations internationales comme l’OTAN ou le Conseil de sécurité de l’ONU avant d’agir dans le monde.
Il se dit aussi prêt à bâtir de « nouveaux partenariats avec des centres d’influence émergents » à travers le monde.
La nouvelle stratégie élargit également les éléments qui définissent la sécurité nationale. Alors que Bush avait tendance à définir la sécurité nationale en termes plutôt militaires, Obama insiste un peu plus sur l’impact des changements climatiques et des crises économiques sur la sécurité des Américains.
Il y a donc un certain changement par rapport à Bush, mais on est loin de la rupture nette que le président et son entourage laissent entendre.
paru sur Lactualite.com le 28 mai 2010
Notes ReOpenNews : A lire aussi
- 1er juin 2010 | Novopress + Amnesty International | Guantanamo : où en sommes-nous ? (synthèse ReOpenNews)
- 19 mai 2010 | ContreInfo | L’empire américain est ruiné par ses guerres (reprise ReOpenNews)
- 4 mars 2010 | Romandie.com | Le Sénat US prolonge trois dispositions de la loi antiterroriste PATRIOT ACT (reprise ReOpenNews)
- 16 décembre 2009 | Infowars | Webster Tarpley : Obama déclare la guerre au Pakistan (traduction ReopenNews)
Pour comprendre pourquoi Obama=Bush, il faudrait peut-être expliquer aux gens QUI dirige réellement l’Amérique, donc le monde…
Obama n’a rien à dire sur quelque sujet que se soit. Il suffit de suivre le parcours de ses conseillers comme vous avez pu le faire sur ceux de l’Administration Bush.
Obama ne doute ni du leadership américain, ni de la mission confiée par Dieu à ce pays de répandre ses valeurs sur la planète, ni de son rôle de gendarme du monde, ni de la nécessité d’utiliser la force (par exemple en envoyant 20 puis 30.000 hommes en Aghanistan pour une stratégie dite de « contre-insurrection ». Dans ce concert de louange sur son style « soft », sa rhétorique séduisante ou son attirance pour le multilatérlisme, il faut en effet souligner la continuité avec la politique de « Wilsonisme botté » commencée par GW Bush. Voir à ce sujet l’analyse de F.B. Huyghe sur http://www.huyghe.fr/actu_785.htm
Pas étonnant puisqu’il admire Brezinski.
http://www.youtube.com/watch?v=DUBEQMcSWJo
Déclarer
« les États-Unis chercheront à obtenir l’appui d’organisations internationales comme l’OTAN »
et juste après
« Les États-Unis se réservent le droit d’agir unilatéralement si nécessaire pour défendre notre nation et nos intérêts. »
c’est effectivement tout sauf de la rupture.
Bush aussi avait cherché à obtenir l’appui de l’ONU avant de partir en guerre, c’est juste que il y est allé quand même alors qu’il ne l’avait pas obtenu… Que ferait Obama dans la même situation? Il ne dit pas qu’il ferait différemment…
Et l’appui de l’OTAN à la politique américaine??? :)) pas très difficile à obtenir vu qu’il est de notoriété publique que l’OTAN est fortement commandée par les USA.
Pour l’instant il ne fait pas du tout honneur à son prix nobel de la Paix…
En effet. Il y a maintenant suffisement d’inconstance dans la politique étrangère américaine pour que les gens se demandent QUI réèllement mène les Etats Unis, la Grande Bretagne, l’Europe, l’OTAN et le monde entier. Et comment.
Mince alors! J’aurais du dire « suffisament de continuité dans la politique étrangère américaine pour que les gens se posent les bonne questions! »
Le plus étonnant ce sont ceux qui ont cru que G.Bush parti, ce pays cesserait le terrorisme et les pillages tous azimuts… Ce pays fut fondé sur le plus important génocide de l\’histoire humaine…et depuis sa création il y a 2 siècle il n\’a cessé de nuire a la majorité de l\’humanité…. Obama n\’est qu\’une star de propagande un homme de paille…comme les Bush l\’ont été dans un autre genre, plus western…comme Clinton l\’a été… aussi dans un autre genre sympathiue comme Colombo…
Tous les peuples du monde sont visés par leur bombes i-tech… suffit que les’intérêts financiers ou stratégique interessent ses riches pilleurs de vies.
Obama sait pour l’entourloupe du 1109. Il sait mais se tait. Il se tait car il a peur pour les siens. Dans les milieux d’affaires touchant aux armes, on ne plaisante pas avec the Kingi Dollar. Le peuple américain doit réagir car ces milieux d’affaires pillent le contribuable américain depuis fort longtemps. Inventer des mobiles pour faire la guerre, c’est leur principal crédo ! Il y en aura d’autres.
Obama, Nobel de la paix ? une farce au gout amer.