ReOpen911 – News

Le site Libertés internet nous transmet les vives inquiétudes du journaliste d’investigation Seymour Hersh, concernant des exécutions sommaires répétées commises par des soldats américains en Afghanistan. Ces "dommages collatéraux" viennent s’ajouter au massacre de Kunduz commis par la force allemande en septembre dernier, à celui de la région de Kapisa commis par les troupes françaises début Avril dernier, aux exactions connues de Bagram ou Guantanamo, et aux récentes révélations de Wikileaks sur un engagement lui aussi "sommaire"-parmi bien d’autres- d’hélicoptères Apache en patrouille au dessus d’un quartier de Bagdad en Irak contre des civils. Plus que jamais, notre association renvoie le lecteur vers une analyse approfondie des causes du déclenchement de cette pseudo-guerre en Afghanistan, dont nous ne cesserons de dénoncer les origines douteuses et le caractère illégal au regard du droit international et de la charte des Nations Unies.

Les soldats américains exécutent des prisonniers sur le "champ de bataille"

[Gregor Seither - IES News Service - 12/05/2010]

Selon le journaliste Seymour Hersh (1) – qui avait déjà révélé à l’opinion publique les tortures de détenus dans la prison irakienne d’Abou Ghraib par des soldats U.S.- les soldats occidentaux engagés en Afghanistan commettent régulièrement des crimes de guerre en assassinant des prisonniers de guerre désarmés sur le champ de bataille.

A la conférence Global Investigative Journalism qui s’est tenue à Genève [du 22 au 25 avril dernier], le mois dernier, Seymour Hersh a critiqué l’indifférence du président Barack Obama, face à la question des “corvées de bois” pratiquées par l’Armée U.S.

“Laissez moi vous dire, l’une des grandes tragédies de mon pays c’est que le président Obama ferme les yeux là dessus, parce que des choses tout aussi horribles arrivent aux prisonniers que nous faisons, ceux que nous capturons en Afghanistan,” a déclaré Hersh. “Ces prisonniers, on les exécute directement sur place. Il se passe des choses incroyables là-bas et bien sûr, personne n’en parle. C’est toujours la même chose.”

“La consigne, sur le champ de bataille désormais, c’est qu’ils disent aux soldats, c’est vous qui devez décider, rapidement, en un jour ou deux, si le prisonnier que vous avez fait, si le détenu, est un Taliban.” a expliqué Hersh. “Les soldats ont pour consigne d’extraire le maximum d’informations tactiques immédiates du détenu – contrairement au renseignement stratégique, sur le long terme – et vous devez extraire cette information du prisonnier sans tarder. Et si vous ne pouvez être certain qu’il s’agit d’un Taliban, alors vous devez relacher ce prisonnier.”

"Ce que cela signifie, et cela m’a été confirmé par cinq ou six personnes, c’est que les soldats, s’ils n’arrivent pas à prouver que le prisonnier est un Taliban, alors, plutôt que de le laisser repartir, ils préfèrent encore lui tirer une balle, bam ! Et si nous n’avons pas envie de nous salir les mains, il nous suffit de remettre les prisonnier aux soldats Afghans qui sont nos auxiliaires. Généralement, nous n’avons pas le temps de nous éloigner de plus de cinq mètres avant que ne retentissent les coups de feu. Et cela se passe de nos jours, en ce moment même."

Print PDF