11-Septembre : l’Administration Bush a entravé l’enquête sur les attentats
Ce n’était plus vraiment un secret, mais maintenant c’est officiel. L’Administration Bush a formellement demandé à la Commission d’enquête sur le 11-Septembre de ne pas aller trop loin dans ses investigations, de ne pas "franchir la ligne", c’est le terme qu’ils ont utilisé. Ceux qui ont lu le Rapport de la Commission et ses analyses[1] savent que la plupart des informations qu’il contient se basent sur les aveux de détenus de Guantanamo. Or la Commission n’a jamais obtenu l’accès direct aux prisonniers, c’était "au-delà de la ligne" fixée par Bush, et a dû s’en remettre entièrement aux comptes-rendus des interrogatoires de la CIA effectués comme nous le savons maintenant, sous la torture. Quel crédit peut-on accorder à ce "Rapport Officiel" qui représente le coeur de la version officielle du gouvernement américain et qui a servi à justifier la "Guerre au Terrorisme" et celles d’Afghanistan et d’Irak, avec plus d’un million de morts à la clef. Quand cessera donc cette sinistre mascarade ?
Les principaux personnages de l’Administration Bush
11-Septembre : l’Administration Bush a entravé l’enquête sur les attentats
par Hicham Hamza, sur Oumma.com le 18 mars 2010
Un document confidentiel révèle que des membres de l’Administration Bush ont exercé une pression singulière auprès de la Commission d’enquête sur les attentats du 11 Septembre 2001 afin qu’elle ne sollicite pas certaines informations jugées trop sensibles.
« Il y a une ligne à ne pas franchir » : tels ont été les mots employés par la Maison Blanche à l’attention de la Commission d’enquête sur les attaques terroristes. Dans ce document confidentiel (page 26) datant de 2004, et dévoilé mardi par l’Union américaine des libertés civiles (ACLU), David Addington, alors conseiller du vice-président Dick Cheney, recommande expressément aux membres de la Commission de ne pas solliciter auprès du gouvernement certaines informations qui pourraient mettre en péril la protection du pays.
Extrait de la page 26 de la lettre de l’Administration Bush à la Commission d’enquête sur le 11/9
" There is, however, a line that the Commission should not cross"
Cette lettre, contre-signée par Donald Rumsfeld (Défense), John Ashcroft (Justice) et George Tenet (CIA), évoque la nécessité de sauvegarder la « sécurité nationale, y compris la protection des Américains contre de futures attaques terroristes » et requiert en conséquence de la part des enquêteurs « de ne pas poursuivre plus en avant la demande de participation à l’interrogatoire des détenus ».
La note, faxée et datée du 16 janvier 2004, fait allusion à la requête des membres de la Commission de pouvoir interroger eux-mêmes les militants d’Al Qaida en détention. Les témoignages recueillis avaient été jusqu’alors collectés par l’armée américaine et la CIA avant d’être retransmis à la Commission pour la rédaction de son rapport final. Autre circonstance aggravante pour assurer la fiabilité des aveux rapportés, la plupart des détenus avaient été secrètement torturés lors de leur interrogatoire. Le scandale de la prison irakienne d’Abou Ghraib, mettant au grand jour la pratique de torture par les Américains, n’éclatera que quelques mois plus tard, au printemps 2004.
La recommandation formulée par le conseiller du vice-président vient corroborer la volonté attestée par le gouvernement Bush de ne pas autoriser l’accès direct aux organisateurs présumés des attaques terroristes, y compris par ceux chargés précisément d‘en éclaircir le déroulement.[1]
Ce document de la Maison Blanche, obtenu et dévoilé par une importante organisation des droits civiques aux Etats-Unis, est une nouvelle indication de l’obstruction menée par l‘Administration Bush afin de ne pas permettre à la Commission d’approfondir son travail d’investigation. Après s’être initialement opposés à la création de la Commission d’enquête, George Bush et Dick Cheney s’étaient notamment illustrés en refusant, lors de leurs propres dépositions, d’être interrogés séparément et sous serment
En 2009, l’avocat-conseil de la Commission, John Farmer, révéla que le gouvernement avait décidé de ne pas dire la vérité au sujet des attentats, faisant écho en cela aux critiques émises par les membres eux-mêmes de la Commission tel le sénateur Max Cleland. Celui-ci protesta en démissionnant du panel de l‘enquête, évoquant un « scandale national » et un « camouflage » opéré par la Maison Blanche. D’autres membres ont également condamné les mensonges délibérés du Pentagone dans le récit de sa réaction aux attentats[2], au point que certains d‘entre eux, tel Tim Roemer, avaient envisagé de demander au Département de la Justice d’ouvrir une enquête criminelle pour faux témoignages.
Dans une interview accordée à la Télé libre et bientôt diffusée dans le cadre d’une enquête sur les délits d’initiés autour des attentats, Eric Laurent, journaliste d’investigation et spécialiste du 11-Septembre, qualifie le rapport officiel de « mensonger » et suggère que toute nouvelle enquête approfondie sur les attentats serait dorénavant « impossible car elle mettrait en danger la politique étrangère des Etats-Unis ».
par Hicham Hamza, paru sur Oumma le 18 mars 2010
Notes ReOpenNews :
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Ces informations viennent corroborer certaines parties du livre "The Commission" de Philip Shenon, le célèbre éditorialiste du New York Times qui nous y révélait les dessous de la "Commission sur le 11 Septembre" présidé par Thomas Kean et Lee Hamilton. Bien que restant souvent mesuré et relativement consensuel dans ses critiques sur la Commission – ramenant souvent à l’aspect humain des choses – Shenon évoque dans la partie finale de son livre le problème de la validité des témoignages de détenus qui ont servi de pierre angulaire à la version officielle sur le 11/9. Nous espérons pouvoir vous fournir bientôt une traduction de ces passages-clefs. (Ouvrage non encore traduit en français, mais disponible en italien chez Piemme)
- Lire la traduction de cet article paru en ReOpenNews : "Des membres de la Commission sur le 11/9 confirment : La version officielle est un mensonge"
Qu’en pense ce cher Guillaume Durant? Regardez moi ce beau portrait de famille n’empêche!…
Hicham Hamza, merci pour cet article. Et votre reportage sur les délits d’initiés se fait attendre ;-)
Ce que dit Eric Laurent fait froid dans le dos…
L’objectif de l’initiative d’information citoyenne doit être un sujet de réflexion principal s’il dit vrai.
Bonjour, Hicham Hamza, c’est avec impatience que nous attendons votre enquête, promise pour la mi-mars sur LaTéléLibre. Peut-être la piste des délits d’initiés apportera t-elle un souffle nouveau sur cette énorme manipulation. Pouvons-nous connaître la date de diffusion prévue de votre reportage ? Bien à vous.