John O’Neill, un destin funeste

Deuxième chapitre de la minutieuse étude réalisée par Geopolintel sur la désinformation et le mensonge d’État pour justifier les guerres et intoxiquer les gouvernements étrangers ainsi que la presse et l’opinion publique internationale. Ce texte est une mise à jour d’un article qui avait été publié dans une précédente ReOpenNews mais nous estimons qu’il n’est pas inutile de revenir sur la troublante histoire de l’ex-agent du FBI John O’Neil…
 


 
John O’Neill, un destin funeste

Les 7 sacrifiés du mensonge, du 11 Septembre à la guerre contre l’Irak : Chapitre II

Publié sur geopolintel le 16 décembre 2009

Étrange destin que celui de John O’Neill, ancien coordinateur de la lutte antiterroriste aux États-Unis et ex-numéro deux du FBI à New York, chargé de la sécurité nationale. Il a trouvé la mort lors de l’effondrement de la Tour Sud du WTC, le 11 septembre 2001. Afin de comprendre ce destin hors du commun, il faut le resituer dans le contexte de sa relation avec son « ami » Jérôme Hauer, qui semble porter une certaine responsabilité de sa mort.

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Hauer et le maire de New York Giuliani

Après l’attentat contre le destroyer USS Cole du 12 octobre 2000, John O’Neill s’était rendu au Yémen. Il dénonça l’obstruction à son enquête causée par les diplomates américains soucieux de ménager leurs relations avec le régime yéménite.

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Barbara Bodine, Ambassadrice US au Yémen

Ce fut Barbara Bodine, Ambassadrice américaine au Yémen qui ordonna la fin des visas délivrés auprès de l’équipe d’investigation du FBI de John O’Neill.

Dépité, il quitta le FBI en août 2001 et fut nommé directeur de la sécurité du World Trade Center peu de jours avant la date fatidique du 11 Septembre.

Mais avant de revenir sur les circonstances de sa fin tragique, intéressons-nous à un autre personnage, du nom de Jerôme Hauer qui semble étroitement lié au destin de John O’Neill.

Le 11 septembre 2001, Hauer occupait le poste de directeur général de Kroll Associates, l’entreprise qui gérait la sécurité du World Trade Center. Il était aussi conseiller à la sécurité aux National Institutes of Health (NIH) [1], une agence du ministère américain de la Santé et des services à la personne. Ce jour du 11 Septembre, il intervint à la télévision nationale américaine en tant qu’expert dans la lutte contre le terrorisme et pour ses connaissances spécialisées dans la guerre biologique. Il était aussi spécialiste en démolition d’immeubles.

Au moment de l’épisode des lettres à l’anthrax qui suivit de près les attaques du 11 Septembre, c’est lui qui recommanda à la Maison Blanche la prise de Cipro, un médicament préconisé contre la maladie du charbon. Ses conseils aux autorités n’avaient pas été rendus publics immédiatement : «  Bush et l’état-major de la Maison Blanche se mirent à absorber du Cipro, un antidote de l’anthrax, avant même que la crise ne se déclare. Les députés et le personnel du Congrès reçurent du Cipro dès que des lettres à l’anthrax furent trouvées au Capitole » expliqua W.G. Tarpley dans son livre «  La terreur fabriquée made in USA » en page 362.

Jérôme Hauer connaissait-il à l’avance les attaques à l’anthrax ?

Des lettres contenant les spores de la maladie du charbon furent envoyées aux sénateurs démocrates Daschle et Leahy.


 

Ils étaient les parlementaires opposés à l’USA Patriot Act [2].

Hauer avait rejoint le bureau de gestion des situations d’urgence de la ville de New York (OEM) en 1998. Il y avait obtenu rapidement un financement du bureau du maire Rudy Giuliani, pour l’étude du virus du Nil occidental. Coïncidence troublante, l’année suivante, le virus apparut dans la ville et Hauer mena la campagne de fumigation. Avait-il obtenu son poste au NIH pour gérer l’épisode de l’anthrax ?

Le charbon utilisé dans ces attaques à l’anthrax avait été identifié comme une souche AMES ce qui signifiait qu’il avait dû provenir de l’ US Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID) [3] à Fort Detrick, au Maryland.

Jérôme Hauer possédait de bonnes informations pour traquer la provenance de l’anthrax. Il avait reçu de la part de Barbara Rosenberg la liste des suspects potentiels notamment des scientifiques de divers instituts, dont l’USAMRIID.

Cependant, sa seule réponse aux attaques à l’anthrax fut une campagne de relations publiques qui s’orientait sur la mise en accusation d’al-Qaida ou d’un réseau de sympathisants d’extrême droite américain.

Jérôme Hauer couvrait-il quelqu’un dont le nom était sur cette liste de scientifiques étudiant l’anthrax ?

Quelqu’un comme Stephen Hatfill par exemple, qui avait travaillé pour l’USAMRIID à Fort Detrick et avait été considéré comme un des principaux suspects dans cette affaire. Stephen Hatfill avait aussi eu l’occasion de côtoyer Hauer à la Science Applications International Corporation au Centre Technologique et d’Analyse pour la Lutte contre le Terrorisme, comme le rapportent le site de l’UCLA, The Hunting of Stephen Hatfill et the 911 Omission Report.

En septembre 2001, outre son travail au NIH, Jérôme Hauer était donc directeur général de Kroll Associates, une société bien connue des services de l’armée et du gouvernement des États-Unis. Dans les années 1980, Kroll était surnommé la CIA de Wall Street à cause du genre de personne qu’elle embauchait et des types de tâches qui leur étaient assignées. Kroll était en charge de la sécurité pour l’ensemble des bâtiments du World Trade Center depuis l’attentat de 1993.

L’influence de Jerome Hauer sur la mort de John O’Neill.

John O’Neill avait démissionné de son poste de directeur adjoint du FBI au cours de l’été 2001 à la suite des obstructions répétées à son enquête par l’administration Bush, et venait juste de prendre ses nouvelles fonctions de chef de la sécurité du World Trade Center. En fait, il avait commencé son travail la veille des attentats et y avait été attiré par une vieille connaissance qui n’était autre que Jérôme Hauer.

Non seulement John O’Neill était l’expert sur ben Laden, mais il continuait à investiguer en dehors des canaux habituels, comme le montre sa rencontre à Paris en août 2001 avec Jean Charles Brisard qui travaillait à la cellule des risques chez Vivendi, et Alain Marsaud homme politique français et ancien juge antiterroriste. Brisard rapporta dans le livre Ben Laden, la vérité interdite : « J’avais rencontré John O’Neill à Paris lors d’un dîner dans le Marais. À la table occupée quelque temps plus tôt par Hillary Clinton et Madeleine Albright lors de leur dernier passage en France, nous avions réuni une « table des chefs » avec le directeur adjoint de la DST, responsable de la lutte antiterroriste, et l’ancien chef de la section antiterroriste du Parquet de Paris Alain Marsaud. »

Considéré comme un expert mondial du terrorisme islamique, John O’Neill était-il en mesure d’apporter une autre vision d’Oussama ben Laden, de son organisation al-Qaida et de ses soutiens que celles communément admises ?

Dans ce cas, il n’y avait pas d’autre choix que de l’éliminer.

John O’Neill avait pris possession de son nouveau bureau le matin même du 11 Septembre au 34e étage de la tour sud du WTC. Il serait mort lors de son effondrement à 9 h 59, après avoir coordonné l’arrivée des pompiers et des policiers sur place. Son corps fut identifié dans les décombres du WTC le 22 septembre par celui-là même qui lui avait procuré son poste au WTC, Jerome Hauer.

Jerry Hauer identifies the dead body of John O’Neill in the rubble of the Twin Towers. He said, that his « remains were nothing the family ought to view » That means, neither O’Neills girlfriend Valerie James, his father John P. O’Neill or his wife or childrens John, Jr., and his younger sister, Carol had been allowed to identify the body.  [4]

Pourquoi Jerome Hauer a-t-il identifié le corps d’O’Neill au lieu de sa propre famille ?

Cela restera un mystère. Les attentats du World Trade Center auront finalement eu raison de cet homme intègre qui préféra démissionner plutôt que de cautionner par son silence ce qu’il identifiait comme une raison d’état pour cause d’intérêts financiers. Gageons que s’il avait vécu, il aurait représenté un problème pour l’histoire officielle.


La rédaction Geopolintel

Tous droits de reproduction réservés.
 


Notes

[1] Les National Institutes of Health ou NIH (en France, Instituts nationaux de la santé) sont des institutions gouvernementales des États-Unis qui s’occupent de la recherche médicale et biomédicale. Ils dépendent du United States Department of Health and Human Services.

[2] La loi symboliquement baptisée USA Patriot Act fut adoptée le 25 octobre 2001, dans un véritable contexte de terreur politique et de guerre [11 Septembre et attaques à l’Anthrax au Congrès] et presque sans discussion. Son but affiché était d’« Unir et renforcer l’Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme ». Cette loi autorise l’arrestation, la déportation et la mise à l’isolement de suspects. Elle supprime toute délégation judiciaire [l’autorisation préalable d’un juge] pour procéder à des perquisitions, à des écoutes téléphoniques ou contrôler le courrier et les communications par internet. Un seul sénateur, Russel Feingold, s’était opposé à son adoption en déclarant : «  En vertu de cette loi, l’État fédéral peut fouiller dans la vie privée de n’importe quel citoyen au motif qu’il a travaillé dans la même entreprise, qu’il habite dans la même rue ou qu’il a voyagé dans le même avion qu’une personne sur laquelle la police mène une enquête. » Le vote final fut de 98 voix contre 1 au Sénat, et 357 contre 66 à la Chambre des représentants.

[3] L’USAMRIID : U.S. Army Medical Research Institute of Infectious Diseases ou Institut de Recherche Médicale Militaire des Maladies Infectieuses, laboratoire militaire de recherche en guerre biologique

[4] http://www.lauriegarrett.com/wtc_day12.html

 

5 Responses to “John O’Neill, un destin funeste”

  • Merci pour la publication
    la saga des 7 sacrifiés du mensonge est ici
    http:wwwgeopolintel.fr

  • Julien

    Sa famille n’a pas été autorisée à l’identifier : à mon humble avis c’est parce que ce n’est pas la chute des tours qui l’a tué, mais plutôt « quelqu’un » pendant la période de panique après les frappes des avions… Ce qui reste un mystère c’est : qui ?

  • Celui qui lui a donné son poste.

  • Désintéressé

    Pourquoi à un moment dans l’article ils écrivent ça :

    « Considéré comme un expert mondial du terrorisme islamique, John O’Neill était-il en mesure d’apporter une autre vision d’Oussama ben Laden, de son organisation al-Qaida et de ses soutiens que celles communément admises ? »

    Si ça c’est pas insinuer quelque chose ni vu ni connu…

    C’est dommage car cette interrogation marque l’effondrement du raisonnement censé.

  • Shaggutt

    Je suis d’accord avec le commentaire de Désintéressé : le raisonnement repose sur de l’insinuation. Et je suis sidéré par l’affirmation « Dans ce cas, il n’y avait pas d’autre choix que de l’éliminer », totalement gratuite et ne reposant sur rien… Cet article est totalement décrédibilisant.

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