Blog de l'association ReOpen911

Un ministre britannique accuse!

Posté par AtMOH le 22/04/2006

Voici un article du Guardian qui prouve que certains médias laissent parfois filtrer des avis à contre courant.

ImagePar Michael Meacher, ancien ministre britannique de l’Environnement (de mai 1997 à juin 2003)Image

Cette guerre au terrorisme est fallacieuse Les attaques du 11 septembre 2001 ont donné aux États-Unis le prétexte idéal d’une intervention militaire afin d’asseoir sa domination globale

  1. Michael Meacher 6 Septembre, 2003 Traduit par Gintonik Une énorme attention est maintenant portée – fort légitimement d’ailleurs – aux raisons pour lesquelles la Grande-Bretagne est allée faire la guerre en l'Irak. Mais trop peu d'attention fut portée sur celles qui ont menées à la guerre les États-Unis, et cela met en lumière les motivations britanniques aussi. L'explication consacrée est qu’après les attaques contre les tours jumelles, la riposte en Afghanistan contre les bases d'Al-Qaida était la première étape normale d’une guerre globale contre le terrorisme. Puis, parce que les gouvernements américain et britannique alléguèrent que Saddam Hussein cachait des armes de destruction massive, la guerre pouvait donc être aussi menée contre l'Irak. Cependant cette théorie ne concilie pas tous les faits. La vérité pourrait être en fait beaucoup plus sombre. Nous savons aujourd’hui qu'un plan visant la création d'un Pax Americana global fut élaboré pour Dick Cheney (maintenant vice-président), Donald Rumsfeld (secrétaire de la défense), Paul Wolfowitz (l’adjoint de Rumsfeld), Jeb Bush (frère cadet de George Bush) et Lewis Libby (le directeur du personnel de Cheney). Le document intitulé «Reconstruire les défenses américaines» fut écrit en septembre 2000 par le «think tank» néo-conservateur, Project for the New American Century (PNAC). Le plan révèle que le cabinet de Bush avait l’intention de prendre le contrôle militaire de la région du golfe, que Saddam Hussein fut au pouvoir ou pas. On y lit "tandis que le conflit irrésolu avec l'Irak est en soit une justification, le besoin d’une présence militaire américaine substantielle dans le Golfe transcende la question du régime de Saddam Hussein." Le plan du PNAC rejoint le propos d’un précédent rapport attribué à Wolfowitz et Libby qui avançait que les États-Unis devaient "décourager toute nation industrielle avancée de vouloir mettre à l’épreuve notre leadership ou même de tenter d’élargir leur rôle tant régional que global". Il réfère d’ailleurs à des alliances essentielles, telle avec la Grande-Bretagne, comme étant l’un des "moyens les plus efficaces d'exercer le leadership global américain". On y décrit les missions de maintien de la paix comme le fait d’un "exigeant leadership de la politique américaine plutôt que d’un onusien". Il indique que "même si Saddam devait disparaître de la scène", les bases américaines en Arabie Saoudite et au Koweit seraient maintenues de manière permanente... étant donné que "l’Iran pourrait autant se révéler une menace pour les intérêts américains que ne le fut l'Irak". Il met en lumière le "changement de régime" chinois, disant "qu’il est temps d'augmenter la présence militaire américaine dans le sud-est asiatique". Le document suggère également la création de "forces militaires spatiales américaines" afin de dominer l'espace, ainsi que le contrôle total du cyberespace afin d’empêcher les "ennemis" d’utiliser l'Internet contre les États-Unis. Il suggère aussi que les États-Unis pourraient sans doute considérer l’idée de développer des armes biologiques "lesquelles viseraient des génotypes spécifiques [et] aiguilleraient ainsi la guerre biologique vers une application politique pratique plutôt que vers une utilisation qui tiendrait de la terreur". Enfin - écrit une année avant le 11 septembre 2001 - il identifie la Corée du Nord, la Syrie et l'Iran comme étant des régimes dangereux, et indique que leur seule existence justifie la création "d’un système de commandement du contrôle mondial". Il s’agit d’un plan vers une domination américaine planétaire. Mais avant qu'on le qualifie d’agenda fantaisiste de l’aile ultra-conservatrice, ce document, quoi qu’il en soit, permet une bien meilleure compréhension de ce qui s’est joué avant, durant et après le 11 septembre que ce que suggère la thèse de la guerre globale au terrorisme. Ceci peut être abordé de plusieurs manières. D'abord, il est clair que les autorités américaines ont fait peu ou rien pour empêcher les évènements du 11 septembre. Au moins 11 pays ont averti à l’avance les États-Unis des attaques du 11 septembre. Deux éminents experts du Mossad furent envoyés à Washington en août 2001 afin de signaler à la CIA et au FBI une cellule de 200 terroristes qui préparait alors une grande opération (Daily Telegraph, le 16 septembre 2001). Sur leur liste qui ne mena à aucune arrestation, figuraient les noms de quatre pirates de l'air du 11 septembre. On savait depuis 1996 qu'il existait des plans pour frapper des cibles de Washington avec des avions. Ainsi en 1999 un rapport du conseil national américain de l’intelligence notait que "des kamikazes d'Al-Qaida pourraient lancer un avion rempli d’explosifs, soit sur le Pentagone, soit sur le quartier général de la CIA, soit sur la Maison Blanche." Quinze des pirates de l'air du 11 septembre ont obtenu leurs visas en Arabie Saoudite. Michael Springman, l'ancien chef du bureau des visas américains de Jeddah, a déclaré que depuis 1987 la CIA avait illicitement émis des visas pour des demandeurs inaptes du Moyen-Orient afin de les former, en sol américain, à la guerre terroriste pour combattre en Afghanistan en collaboration avec Ben Laden (BBC, le 6 novembre 2001). Il semble qu’après la guerre afghane cette opération se soit poursuivie mais avec de nouvelles instructions. Il fut également rapporté que cinq des pirates de l'air ont reçu une formation dans des installations militaires américaines à haute sécurité dans les années 90 (Newsweek, le 15 septembre 2001). Des pistes importantes antérieures aux événements du 11 septembre n'ont pas été suivies. L'étudiant en pilotage franco-marocain Zacarias Moussaoui (aujourd’hui le 20e pirate de l'air présumé) fut arrêté en août 2001 après qu'un instructeur ait signalé qu’il avait suspicieusement démontré de l’intérêt pour le pilotage d’avions de ligne. Quand des agents fédéraux ont appris des services du renseignement français qu'il avait des liens avec des islamistes radicaux, ils ont obtenu un mandat puis ont tiré de son ordinateur des informations afférentes à la mission du 11 septembre (Times le 3 novembre 2001). Mais le FBI ne poussa pas plus loin l’enquête. Un mois avant le 11 septembre, un agent a écrit que Moussaoui projetait sans doute de s’écraser en avion dans les tours jumelles (Newsweek, le 20 mai 2002). En admettant cette idée de guerre au terrorisme, la seule lenteur à réagir en ce 11 septembre relègue cette histoire au rang des plus étonnantes. La suspicion d’un premier appareil détourné fut signalée à 8h20 a.m. au plus tard, le dernier avion détourné s’est écrasé à 10h06 a.m. en Pennsylvanie. Pas un seul chasseur, avant que le troisième appareil ne s’écrase dans le Pentagone à 9h38 a.m., ne fut envoyé pour évaluer la situation depuis la base militaire américaine Andrews à tout juste 10 milles de Washington. Pourquoi? La FAA avait, avant le 11 septembre 2001, un code de procédures pour les cas de détournement d’avion. Entre septembre 2000 et juin 2001 les militaires américains ont dépêché des chasseurs à 67 occasions à la suite de signalements de vols suspects (AP, le 13août 2002). Il est légalement prescrit aux États-Unis, dès qu’un avion s’est sensiblement éloigné de son plan de vol, que des chasseurs soient envoyés afin d’évaluer la situation. Doit-on imputer cette inaction à la simple négligence de personnes haut-placées, à leur ignorances des faits? Ou alors les opérations militaires aériennes américaines auraient-elles été délibérément freinées le 11 septembre? Si oui, pourquoi, et suivant les ordres de qui? L’ancien procureur fédéral américain au criminel, John Loftus, a indiqué: "l'information fournie par les services de renseignement européen avant le 11 septembre était à ce point exhaustive qu'il n’est aujourd’hui plus possible, tant pour la CIA que le FBI, de plaider l'incompétence." La réponse des Américains après le 11 septembre ne fut, du reste, pas meilleure. Aucune opération sérieuse ne fut tentée pour capturer Ousama Ben Laden. Vers la fin septembre début octobre 2001, les chefs de deux parties islamistes du Pakistan ont négocié l'extradition de Ben Laden vers le Pakistan afin qu’il y soit jugé pour son implication dans les évènements du 11 septembre. Or, un officiel américain a clairement déclaré, que "limiter par trop le champ de nos objectifs" risquerait "de provoquer une déconfiture prématurée de l'effort international si, par exemple, par pure chance, M. Ben Laden devait être capturé". Le Général Richard Myers Chef de l'état-major des armées de la coalition, est allé jusqu’à dire que "le but n'avait jamais été de capturer Ben Laden" (AP, le 5 avril 2002). L'agent du FBI Robert Wright a révélé aux nouvelles du réseau ABC (le 19 décembre 2002) que le quartier général du FBI ne voulait aucune arrestation. Aussi, en novembre 2001, l'armée de l'air américaine s'est plainte qu’elle avait eu les chefs d'Al-Qaida et talibans à portée de tirs au moins 10 fois au cours des six semaines précédentes mais qu’elle n’avait pas été en mesure d’attaquer, faute d’avoir reçu à temps les permissions d’attaquer (le magazine Time, le 13 mai 2002). De cet ensemble d’aveux faits par des figures provenant strictement du domaine des affaires publiques, aucun d’entre eux, pris séparément, n'est compatible avec l'idée d'une guerre réelle et déterminée au terrorisme. Les éléments de preuve, quoiqu’il en soit, s’enchâssent parfaitement selon le plan du PNAC lorsque analysés en parallèle. Suivant cette logique, il semble que la prétendue "guerre au terrorisme" serve essentiellement de faux prétexte à une stratégie géopolitique américaine plus large. C’est, du reste, ce que Tony Blair a lui-même laissé entendre quand il a dit au comité de liaison de la Chambre des communes: "En vérité, jamais nous n’aurions pu obtenir l’assentiment du public pour cette campagne lancée soudainement contre l'Afghanistan si ce n’avait été des événements du 11 septembre" (Times, le 17 juillet 2002). De même Rumsfeld était à ce point déterminé à obtenir un rapport justifiant une offensive contre l'Irak qu’il a, à au moins 10 occasions, demandé à la CIA de trouver des preuves reliant l'Irak au 11 septembre; la CIA, d’une fois à l’autre, est revenu bredouille (le magazine Time, le 13 mai 2002). En fait, le 11 septembre a offert un prétexte extrêmement commode pour mettre en branle le plan du PNAC. Encore, la preuve démontre clairement que des plans d'intervention militaire contre l'Afghanistan et l'Irak furent déposés bien avant le 11 septembre. Une étude faite pour le gouvernement américain par l'Institut Baker de la politique publique indiquait en avril 2001 que "les États-Unis restent prisonniers de leur problème d’approvisionnement énergétique. L'Irak demeure une influence déstabilisante pour... la circulation du pétrole du Moyen-Orient vers les marchés internationaux". Soumis au groupe de travail de l'énergie du vice-président Cheney, l’étude recommandait, que parce que cela était un risque inacceptable pour les États-Unis, "l'intervention militaire" était nécessaire (Sunday Herald, le 6 octobre 2002). Une preuve semblable concernant l’Afghanistan existe. (La BBC a rapporté (le 18 septembre 2001) que Niaz Niak, un ancien ministre des affaires étrangères du Pakistan, aurait, lors d’une réunion à Berlin vers la mi-Juillet 2001, été informé par certains hauts cadres américains "qu’une intervention militaire contre l'Afghanistan serait lancée vers la mi-octobre". Jusqu'en juillet 2001, aux yeux du gouvernement américain, le régime taliban était une source de stabilité en Asie centrale qui permettrait la construction de gazoducs qui achemineraient vers l'Océan Indien, via l'Afghanistan et le Pakistan, les hydrocarbures depuis les gisements de gaz et de pétrole du Turkmenistan, de l’Uzbekistan et du Kazakhstan. Mais, devant le refus des Talibans aux conditions des États-Unis, les représentants américains leur déclarèrent "ou vous acceptez notre offre de tapis d'or, ou nous vous enterrons sous un tapis des bombes" (Inter Press Service, le 15 novembre 2001). Ainsi, à la lumière de ces faits, il ne faut pas se surprendre si certains ont vu dans le manquement des Américains à contrer les attaques du 11 septembre, un prétexte parfait pour lancer une offensive contre l'Afghanistan afin de mener une guerre clairement planifiée à l'avance. Il est possible qu’il y ait un précédent. Les archives nationales des États-Unis révèlent que le Président Roosevelt a précisément utilisé la même approche avec Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Une information annonçant l’éminence des attaques fut reçue mais ne fut jamais relayée à la flotte américaine. Une indignation à l’échelle nationale acheva de convaincre le public américain, jusqu’alors récalcitrant, de s’engager dans la deuxième guerre mondiale. De même, peut-on lire dans le plan du PNAC de septembre 2000, que le processus de transformation des Etats-Unis en "une future force dominante" pourrait s’avérer long sans un "quelconque évènement catastrophique qui, tel un nouveau Pearl Harbor, servirait de catalyseur". Les attentats du 11 septembre auront permis aux États-Unis de donner le feu vert à une stratégie qui se conciliait l’agenda du PNAC, chose qui, autrement, aurait été politiquement impossible à appliquer. La raison principale de cet écran de fumée politique est que les réserves des États-Unis et du Royaume-Unis en hydrocarbure commencent à baisser. D’ici 2010 le monde musulman contrôlera pas moins de 60% de la production de pétrole mondiale et, plus important encore, 95% de la capacité globale d'exportation pétrolifère restante. À mesure que la demande augmente, l'approvisionnement diminue, de façon constante depuis les années 60. Ceci, pour les États-Unis et le Royaume-Unis, mène vers une dépendance croissante à l’approvisionnement du pétrole étrangers. Les Américains qui affichaient en 1990 une production intérieure de 57% de leur demande énergétique totale; selon les prédictions, seront en mesure de ne produire plus que 39% de leurs besoins d'ici 2010. Un ministre du Commerce industriel a admis que le Royaume-Unis pourrait se retrouver en situation d’insuffisance "grave" de gaz d'ici 2005. Le gouvernement britannique a confirmé que 70% de notre électricité viendra du gaz d'ici 2020, et que 90% de celui-ci sera importé. Dans ce contexte, il convient de noter que l'Irak, mis à part son pétrole, détient une réserve de gaz de 110 trillions pieds cubes. Un rapport de la commission sur les intérêts nationaux américains affirmait en juillet 2000 que la nouvelle source d’approvisionnement la plus prometteuse du monde était celle de la région Caspienne, et qu’elle allégerait la dépendance des États-Unis envers l'Arabie Saoudite. Afin de diversifier les routes d'approvisionnement venant de la région Caspienne, un gazoduc passerait à l'ouest par l'Azerbaïdjan et la Géorgie jusqu’au port turc de Ceyhan. Un autre s’étendrait vers l'est par l'Afghanistan et le Pakistan et se terminerait près de la frontière indienne. Ceci sauverait la centrale controversée d'Enron à Dabhol sur la côte occidentale de l'Inde, dans laquelle Enron avait englouti un investissement de $3 milliards et dont la survie économique dépendait de l'accès au gaz bon marché. Cette bousculade pour les dernières ressources mondiales d’approvisionnement d’hydrocarbure ne laissa pas le Royaume-Unis indifférent non plus, et cela, en partie, explique la participation britannique aux interventions militaires américaines. Lord Browne, directeur exécutif de BP, a averti Washington de ne pas diviser l'Irak au seul bénéfice de ses propres compagnies pétrolières au lendemain de la guerre (The Guardian, le 30 Octobre 2002). Et lorsqu’un ministre des Affaires étrangères britannique rencontra Gadaffi en août 2002 dans la tente de désert de ce dernier, on lui déclara que "à l’heure des disputes de contrats pétroliers lucratifs potentiels [avec la Libye], le Royaume-Unis ne veut pas céder l’avantage aux autres nations européennes" (BBC Online, le 10 août 2002). On peut, sans s’y tromper, conclure de toute cette analyse que "la guerre globale au terrorisme" porte l’estampille d’un mythe politique propagé aux fins d’un tout autre agenda - le plan des États-Unis vers l'hégémonie mondiale, nécessitant la prise par la force du contrôle des approvisionnements de pétrole, exigeait que le projet soit mené de bout en bout. La connivence dans ce mythe et la participation auxiliaire à ce projet relèvent-elles vraiment de visées qui conviennent à la politique étrangère britannique? Si jamais besoin il y eut de justifier une position britannique plus objective, portés par nos propres buts distincts, le détail complet de cette lourde saga, assurément, apporte toute l’argumentation nécessaire à un changement de cap radical.

 

Publié dans Actualité du 11 Septembre | 4 Commentaires »

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Commentaires (4)

  1. thomas,

    je pense que celui qui a compris cet article, a tout compris dans la façon de fonctionner de nos instences politiques et gouvernementales dans le monde occidental ...

    la question qui se pose maintenant est :

    Dois-je adhérer au projet de suprématie occidentale ( USA + Europe & co.) sur le monde au dépend des autres sociétés .. et accepter une mondialisation basée sur la façon de vivre américaine et européene..

    ou

    dois-je prendre le risque de laisser d'autres systèmes de fonctionnement actuellement en voie de développement dans d'autres sociétés (moyen-orient , orient ) parvenir à nous dominer au dépend de notre mode de vie occidental actuel ...

    Il y a-t-il de la place pour plusieurs systèmes et modes de vie différents dans notre société mondialisée ?

  2. jhice,

    C'est vrai, que pouvons-nous faire à notre échelle pour lutter contre cette suprématie (ou une autre) ? La politique semble la seule voie "logique" mais que d'inertie... sinon c'est la révolution, mais est-ce mieux ?

    Si les pays du monde entier pouvaient s'entendre, au moins sur des pactes de non-agression... Utopie à l'heure d'aujourd'hui mais certainement faut-il tendre vers cela pour espérer voir changer les choses.

    Tout cela pose beaucoup de questions philosophiques...

  3. AtMOH,

    Effectivement Thomas pose là une question très importante! Les USA malgré leur actions délibérément impérialiste et dénuée de volonté de justice ont ils un effet positif sur l'équilibre du monde ? Sont ils encore comme ils 'nous l'ont fait croire pendant 50 ans les garant d'une certaine paix ? Personnelement j'en doute, il suffit d'énumérer les pays ou les USA ont installé des dictateurs pour servir leurs interêt et on constatera que l'on peut envisager un monde plus serein sans ces soit disant gendarmes.

  4. thibaut,

    voir aussi la traduction de cette interview de l'ex ministre allemend von Bulow:

    AUTANT DE TRACES QU'UN TROUPEAU D'ELEPHANTS

    Interview d'Andreas von Bülow
    réalisée par les journalistes Stephan Lebert et Norbert Thomma
    du quotidien berlinois Der Tagesspiegel
    - 13 janvier 2002 -

    Andreas von Bülow est avocat à Bonn. Il a été secrétaire d'Etat à la Défense
    et ministre de la Recherche scientifique dans le cabinet Helmut Schmidt dans
    les années 1970-80, en outre député SPD au Bundestag durant 25 ans. Dans son
    livre La CIA et le 11 septembre, von Bülow développe de manière très
    détaillée les idées exprimées ici et analyse la manipulation des
    groupuscules islamistes par les services secrets américains.

    _____

    Vous donnez l'impression d'être en colère...

    Ce qui me met en colère, c'est de voir que depuis les odieux attentats du 11
    septembre, on pousse l'opinion publique dans une direction que je tiens pour
    néfaste.

    Que voulez-vous dire par là ?

    Je m'étonne que beaucoup de questions ne soient pas posées. En temps normal,
    lorsque quelque chose d'aussi terrible se produit, on présente diverses
    pistes, on exhibe des preuves, qui sont alors commentées par les enquêteurs,
    par les médias, par le gouvernement. Que faut-il en penser ? Est-ce
    plausible ou non ?... Cette fois-ci, rien de tel. Déjà quelques heures après
    les attentats de New York et de Washington, ...

    ... des heures d'horreur et de deuil...

    C'est tout à fait vrai... Mais voyez-vous, ce qui est étonnant au fond,
    c'est que, bien qu'il y ait aux Etats-Unis 26 services secrets totalisant un
    budget de 30 milliards de dollars, ...

    C'est plus que le budget allemand de la défense...

    Ce qui est étonnant, disais-je, c'est que ces services secrets aient été
    incapables de prévenir les attentats. Ils n'ont pas eu le moindre soupçon.
    Et durant les soixante minutes décisives, les militaires et les services
    secrets ont laissé au sol les avions de la chasse aérienne... Ce qui n'a pas
    empêché le FBI de présenter, quarante-huit heures plus tard, une liste
    complète des kamikazes. Mais dix jours plus tard, sept d'entre eux étaient
    encore en vie.

    Quoi ?... Comment ?... [Apparemment les journalistes du Tagesspiegel ne sont
    pas au courant]

    Eh oui... Pourquoi le chef du FBI n'a-t-il pas commenté ces incohérences ?
    D'où vient cette liste ? Pourquoi est-elle fausse ? Si j'étais le procureur
    responsable de l'enquête, je me présenterais devant l'opinion à intervalles
    réguliers pour dire quelle piste a été abandonnée et quelle autre est encore
    actuelle.

    Après les attentats, le gouvernement américain a souligné qu'on se trouvait
    dans une situation exceptionnelle, qu'on était en guerre. Dans ces
    conditions, n'est-il pas normal de cacher à l'ennemi ce qu'on sait sur lui ?

    Bien sûr. Mais un gouvernement qui veut faire la guerre, doit d'abord
    engager une procédure pour constater qui est l'agresseur, qui est l'ennemi.
    Et il est tenu d'apporter les preuves de ce qu'il avance. Comme il l'a
    lui-même admis, le gouvernement américain ne dispose d'aucune preuve
    utilisable en justice.

    Certaines informations sur les auteurs des attentats sont étayées par des
    recherches. Ainsi Mohammed Atta, le chef présumé du commando, a pris l'avion
    le matin du 11 septembre pour se rendre de Portland à Boston, où il est
    monté dans l'appareil qui s'est écrasé contre le World Trade Center.

    Si Atta était l'homme clé de cette action, il est étrange qu'il ait couru le
    risque d'arriver à Boston en avion, avec une marge de temps si réduite pour
    la correspondance. Si le premier avion avait eu quelques minutes de retard,
    Atta n'aurait pas pu monter à bord de l'appareil qui a été détourné.
    Pourquoi un terroriste aussi consciencieux aurait-il pris un tel risque ? En
    consultant le site de CNN, on peut d'ailleurs voir qu'aucun des noms
    indiqués par le FBI ne figure sur les listes officielles de passagers. Aucun
    des terroristes présumés ne s'est soumis à la procédure d'enregistrement. Et
    pourquoi aucun des pilotes menacés n'a-t-il envoyé au sol le signal 7700
    prévu en pareil cas ?... En outre, les boîtes noires, construites pour
    résister au feu et aux chocs, ne contiennent aucune donnée utilisable...

    Ce sont des choses qui arrivent...

    Oui, comme il arrive aussi que des auteurs d'attentats préparent leur coup
    en laissant derrière eux autant de traces qu'un troupeau d'éléphants... Ils
    paient avec des cartes de crédit établies à leurs noms, ils prennent des
    cours de pilotage sans même dissimiuler leurs véritables identités. Ils
    laissent traîner dans les voitures de location des manuels de pilotage pour
    Jumbo Jet en arabe. Avant de se suicider, ils rédigent des lettres d'adieu
    et des testaments qui tombent aux mains du FBI parce qu'ils avaient été
    rangés dans une valise restée au sol ou expédiés à la mauvaise adresse.
    Vraiment, on se croirait dans un jeu de piste... Il y a aussi cette théorie
    d'un ingénieur anglais, selon laquelle on a pu, de l'extérieur, diriger les
    avions sans intervention des pilotes. Les Américains auraient expérimenté
    cette méthode dès les années 70 pour récupérer les avions détournés en
    prenant le contrôle de l'ordinateur de bord. Cette technique a pu être
    utilisée ici de manière abusive. C'est une théorie...

    Une théorie abracadabrante dont personne n'a jamais entendu parler...
    [Encore une fois, les journalistes ne sont au courant de rien. La technique
    en question a bel et bien été utilisée dans le cadre du projet
    Global Hawk]

    Je ne fais pas mienne cette théorie, mais je la trouve digne d'être prise en
    considération... Et les transactions boursières louches, la semaine avant
    l'attentat, sur les titres d'American Airlines, d'United Airlines et des
    compagnies d'assurance ? Il y aurait eu des gains de 1200 %, une somme de 15
    millards de dollars serait en jeu. Il est probable que quelqu'un était au
    courant. Mais qui ?...

    A vous de spéculer... [Très drôle]

    On a pris prétexte de ces horribles attentats pour soumettre les démocraties
    occidentales à un lavage de cerveau. L'anticommunisme ne fonctionne plus
    pour désigner l'ennemi, on s'en prend maintenant aux peuples de confession
    musulmane. On les accuse d'être à l'origine des attentats-suicides.

    Lavage de cerveau ? Vous y allez un peu fort...

    Ah oui, vous trouvez ?... L'idée vient pourtant de Zbigniew Brzezinski et de
    Samuel Huntington, deux maîtres à penser des services secrets et de la
    politique extérieure américaine. Dès le milieu des années 90, Huntington
    était d'avis que les gens en Europe et aux Etats-Unis avaient besoin d'un
    adversaire qu'ils puissent haïr - de manière à renforcer le sentiment
    d'identification avec leur propre société. Et Brzezinski, ce cinglé,
    lorqu'il était conseiller du président Jimmy Carter, plaidait déjà pour la
    mainmise des USA sur toutes les ressources naturelles du monde, à commencer
    par le pétrole et le gaz.

    Vous voulez dire que les événements du 11 septembre...

    Ils sont tout à fait dans la ligne de ce que veulent les industries
    d'armement, les services secrets et tout le complexe militaro-industriel
    avec son soutien académique. Cela crève les yeux. Les immenses réserves
    naturelles sur le territoire de l'ex-URSS sont à redistribuer; il faut
    tracer de nouveau oléoducs...

    Eric Follath en a longuement parlé dans le magazine Der Spiegel. Il écrit:
    "Ce qui est en jeu, ce sont les bases militaires, la drogue, les réserves de
    pétrole et de gaz naturel..." [Tout de même, ils lisent parfois autre chose
    que leur propre journal]

    Je constate que la planification des attentats, tant au niveau technique
    qu'au niveau de l'organisation, représente une performance exceptionnelle.
    En quelques minutes, on a détourné quatre gros porteurs, et en l'espace
    d'une heure, on leur a fait effectuer des manoeuvres compliquées avant de
    les diriger vers leurs cibles respectives. C'est impossible à réaliser, à
    moins de pouvoir s'appuyer de manière permanente sur les structures occultes
    de l'Etat et de l'industrie.

    Vous croyez donc à ces théories de la conspiration...

    Oui, oui, allez-y... C'est là le genre de sarcasme que lancent volontiers
    ceux qui suivent la ligne officielle. Même les journalistes dont c'est le
    métier d'enquêter, se nourrissent de propagande et de désinformation.
    Quiconque a des doutes doit forcément être dérangé... C'est bien ce que vous
    me reprochez.

    Votre carrière nous conduirait plutôt à penser qu'il n'en est rien. Au
    milieu des années 70, vous avez été secrétaire d'Etat au ministère de la
    Défense. En 1993, vous étiez porte-parole du parti social-démocrate dans la
    commission parlementaire d'enquête sur l'affaire Schalck-Golodkowski...
    [Schalck-Golodkowski, haut fonctionnaire au ministère du commerce extérieur
    de la RDA jusqu'en 1989, était agent double de la Stasi est-allemande et du
    BND ouest-allemand. Après la réunification, il fut accusé de malversations,
    mais l'affaire fut étouffée grâce à l'intervention de ses amis occidentaux.]

    En fait, c'est là que tout a commencé. Jusqu'à cette époque, je ne savais
    pas grand-chose du travail des services secrets. J'ai très vite constaté une
    étrange contradiction: nous essayions de faire la lumière sur les
    tractations illégales de la Stasi et d'autres services secrets est-européens
    dans le domaine économique, mais dès que nous posions une question sur le
    rôle du BND ou de la CIA dans ces affaires, il n'était plus possible
    d'otenir le moindre renseignement. Plus la moindre volonté de coopération,
    plus rien. Ça m'a mis la puce à l'oreille...

    Schalck-Golodkowski avait, entre autres, noué des contacts à l'étranger en
    vue d'effectuer diverses transactions pour le compte de la RDA. En y
    regardant de plus près...

    Nous avons par exemple découvert une piste à Rostock. Schalck y avait établi
    un entrepôt d'armes. Et voilà que nous découvrons également que Schalck a
    créé une filiale à Panama, et qui trouve-t-on là-bas ? Manuel Noriega,
    l'homme qui avait été à la fois président, trafiquant de drogues et
    blanchisseur d'argent sale, n'est-ce pas curieux ? Et ce même Noriega
    recevait pour ses activités 200.000 dollars par an de la CIA. C'est ce genre
    de choses qui a véritablement éveillé ma curiosité.

    Vous avez écrit un livre sur les machinations de la CIA. Vous êtes devenu un
    expert pour ce qui est de dévoiler les incohérences dans le travail des
    services secrets.

    Incohérences est loin d'être le mot juste. Ce qu'ont commis les services
    secrets, et ce qu'ils commettent encore, ce sont de véritables crimes.

    A votre avis, qu'est-ce qui caractérise en premier lieu le travail des
    services secrets ?

    Entendons-nous bien, je trouve que les services secrets ont tout à fait leur
    raison d'être...

    Vous ne soutenez donc pas cette ancienne revendication des Verts qui
    demandaient la suppression de tous les services secrets ?

    Non. Il faut qu'on puisse jeter un coup d'oeil derrière les coulisses. Le
    renseignement en vue de connaître les intentions d'un ennemi éventuel est
    légitime. C'est important quand on veut se mettre à la place de l'adversaire
    pour savoir comment il va se comporter... Mais pour comprendre les méthodes
    de la CIA, il faut réaliser que sa tâche principale consiste à mener des
    opérations clandestines. Sans recourir à la guerre, mais en se plaçant en
    dehors du droit international, elle fait pression sur les états étangers, en
    organisant par exemple des soulèvements ou des attentats terroristes, en
    général combinés à du trafic de drogue ou d'armes ou à du blanchiment
    d'argent. Au fond, c'est relativement simple: on arme des gens prêts à la
    violence. Mais comme il ne faut en aucun cas que l'opinion sache qu'un
    service secret tire les ficelles, on s'applique à effacer les traces, ce qui
    nécessite des efforts considérables. J'ai l'impression que les services
    secrets impliqués passent 90 % de leur temps à construire de fausses pistes.
    Et lorsque quelqu'un met en cause les services secrets, on peut parler à son
    propos de paranoïa ou de phobie de la conspiration. La vérité éclate souvent
    avec des décennies de retard. Allan Dulles, qui était chef de la CIA, a dit
    un jour: "S'il le faut, je mens même devant le Congrès..."

    Le journaliste américain Seymour Hersh a écrit dans le New Yorker que des
    membres de le CIA et du gouvernement considéraient que certaines des pistes
    pouvaient très bien être de fausses pistes destinées à embrouiller les
    faits. A votre avis, qui pourrait être responsable d'une chose pareille ?

    Je n'en sais rien - comment le saurais-je ?... J'essaie simplement de faire
    preuve de bon sens et je constate que les terroristes ont été aussi
    imprudents qu'il est possible de l'être. Et bien que musulmans intégristes,
    ils sont allés se soûler et s'amuser dans un boîte de strip-tease.

    Ça s'est déjà vu...

    Peut-être... En tant qu'individu isolé, je ne peux rien prouver, cela
    dépasse de loin mes possibilités. Mais j'ai vraiment beaucoup de mal à
    imaginer qu'un homme, au fond de sa caverne, puisse être à l'origine de ce
    mauvais coup.

    Vous reconnaissez que vous êtes bien seul avec votre critique. Jadis, vous
    faisiez partie de l'establishment politique; aujourd'hui, vous faites figure
    de marginal.

    C'est parfois problématique, mais on s'y habitue. D'ailleurs, je connais
    quantité de gens, y compris des gens très influents, qui me donnent raison à
    voix basse.

    Avez-vous encore des contacts avec vos anciens collègues du SPD, comme Egon
    Bahr ou l'ancien chancelier Helmut Schmidt ?

    Pas vraiment. J'avais l'intention d'assister au dernier congrès du SPD, mais
    je suis tombé malade.

    Vos prises de position actuelles seraient-elles calquées sur
    l'antiaméricanisme classique ?

    C'est absurde. Ce que je dis n'a rien d'antiaméricain. Je suis un grand
    admirateur de cette société de liberté que sont les USA, je l'ai toujours
    été. J'ai fait mes études aux Etats-Unis.

    Comment vous est venue l'idée d'associer les services secrets américains aux
    attentats ?

    Vous vous souvenez du premier attentat contre le World Trade Center, en 1993
    ?

    Un attentat à la bombe qui a fait six morts et un millier de blessés...

    Eh bien, au centre du groupe terroriste, il y avait un ancien officier
    égyptien; c'est lui qui a bricolé la bombe. Pour perpétrer l'attentat, il a
    rassemblé autour de lui quelques musulmans: des gens à qui le State
    Department [ministère des Affaires étrangères] avait refusé le visa
    d'entrée, mais que la CIA a fait passer clandestinement aux Etats-Unis. Il
    se trouve que le chef de la bande était en même temps un indicateur du FBI.
    Celui-ci, mis au courant, lui a demandé de faire comme si de rien n'était,
    lui promettant de remplacer, au dernier moment, l'explosif de la bombe par
    une poudre inoffensive. Le FBI n'a pas tenu sa promesse; c'est en
    connaissance de cause qu'il a laissé exploser la bombe. La version
    officielle fut très vite trouvée: les coupables étaient tous des musulmans
    intégristes.

    Vous étiez membre du gouvernement Helmut Schmidt lorsque les soldats
    soviétiques sont entrés en Afghanistan. Que s'est-il passé à l'époque ?

    Les Américains nous ont poussés à décréter des sanctions économiques; ils
    ont réclamé le boycott des Jeux Olympiques de Moscou. [1980]

    Le gouvernement fédéral allemand a donné suite à cette demande...

    Aujourd'hui, nous savons que la stratégie de Brzezinski, le conseiller du
    président Carter pour les questions de sécurité, consistait à déstabiliser
    l'URSS à partir des Etats musulmans limotrophes. Il s'agissait d'attirer les
    Russes en Afghanistan et de leur faire connaître l'enfer - leur Viêt-Nam en
    quelque sorte. Avec l'aide majeure des services secrets américains, on a
    entraîné en Afghanistan et au Pakistan 30.000 combattants musulmans, tous
    des malfaiteurs et des fanatiques, prêts à tout - et ils le sont encore
    aujourd'hui. L'un d'eux est Oussama Ben Laden. Il y a déjà plusieurs années,
    j'écrivais: "C'est cette sale engeance qui a produit les talibans, formés
    dans les écoles coraniques avec l'argent américain et saoudien, et qui
    maintenant terrorisent et détruisent le pays."

    Vous dites que les USA en veulent aux ressources naturelles de la région.
    Mais ce qui a déclenché les attaques américaines, c'est quand même bien
    l'attentat terroriste qui a coûté la vie à des milliers de personnes...

    C'est tout à fait exact. Il faut toujours avoir à l'esprit l'horreur de cet
    acte. Néanmoins, quand j'analyse des événements politiques, je suis en droit
    de me demander à qui ils profitent et qui en subit les conséquences, et
    quelle est la part du hasard. Dans le doute, il suffit de jeter un coup
    d'oeil sur la carte: où se trouvent les ressources naturelles, quelles sont
    les voies d'accès ? Prenez ensuite la carte des guerres civiles et des
    points chauds. Comparez - elles sont identiques. Même chose pour la
    troisième carte: celle de la drogue. Quand tout colle, vous pouvez être sûr
    que les services secrets américains ne sont pas loin. D'ailleurs, le
    gouvernement Bush est très lié à tout ce qui touche le pétrole, le gaz
    naturel et l'armement - et ce, via la famille Ben Laden.

    Que pensez-vous des vidéos de Ben Laden ?

    Quand on a affaire aux services secrets, on peut s'attendre à une
    manipulation de grande qualité. Hollywood dispose de la technologie
    nécessaire. A mon avis, une vidéo ne prouve absolument rien.

    Vous croyez que la CIA est vraiment capable de tout...

    Au nom de la raison d'Etat, la CIA n'est tenue par aucune loi lorsqu'elle
    intervient à l'étranger. Pas de droit international qui compte; un ordre
    présidentiel suffit. Si le terrorisme existe, c'est notamment parce qu'il
    existe des services secrets comme la CIA. Et lorsqu'on diminue les crédits,
    lorsque la paix s'annonce, alors une bombe explose quelque part. Ce qui
    prouve que rien ne va sans ces services secrets, que tous ceux qui les
    critiquent sont des crétins, des nuts comme les appelait Bush père, qui a
    été président et directeur de la CIA. Il faut savoir que les USA mettent
    chaque année 30 milliards de dollars dans leurs services secrets et 13
    milliards dans la lutte contre la drogue. Et le résultat ? Le chef d'une
    unité spéciale de lutte stratégique anti-drogue a déclaré, résigné, au bout
    de 30 ans de service: "Dans tous les cas importants de trafic dont j'ai eu à
    m'occuper, la CIA est intervenue avant la fin afin de me retirer le
    dossier."

    Reprochez-vous au gouvernement allemand la manière dont il a réagi après le
    11 septembre ?

    Non. Il serait naïf de penser que le gouvernement puisse faire preuve
    d'indépendance dans ce genre d'affaire.

    Qu'allez-vous faire à présent ?

    Rien. Ma tâche se limite à dire: les choses n'ont pas pu se passer de cette
    facon-là; à vous de rechercher la vérité...

    [Traduction: JD]

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